Des résultats 2016 robustes, avec un résultat net en progression de 23,2% à 161 MDH. La compagnie fin prête pour l'assurance Takaful. Le mardi dernier au siège d'Atlanta Assurances, tout le management de la compagnie avait la banane. A commencer par le président Directeur général, Mohamed Hassan Bensalah, tout sourire lorsqu'il s'est agi de présenter à la presse et aux analystes les résultats réalisés au titre de l'exercice 2016. Il y avait de quoi. Car Atlanta a largement tiré son épingle du jeu, dans un contexte où le secteur des assurances connaît de profondes mutations réglementaires, avec, entre autres, la redéfinition des relations entre intermédiaires et compagnies d'assurances, la mise en place du cadre législatif encadrant l'assurance Takaful, l'instauration du principe de solvabilité basée sur les risques encourus par les compagnies, ou encore l'institution de l'obligation des assurances TRC et RC décennale. Ainsi, grâce à une offre de produits et services diversifiée et une stratégie commerciale agressive, sanctionnée par le déploiement de 35 nouveaux agents et l'ouverture de 10 nouveaux bureaux directs, la compagnie a vu son chiffre d'affaires (CA), en social, connaître une croissance à deux chiffres pour se situer à 1,94 Md de DH ( 10,2%), réparti à hauteur de 87,6% pour la non vie et 12,4% pour la vie. Ces deux branches ont d'ailleurs connu des évolutions notables, le CA non vie progressant de 9,6% à 1,7 Md de DH, tandis que le CA vie, qui tire profit des synergies développées avec CIH Bank dans la bancassurance, enregistre une hausse de 14,5% à 240 MDH. «Le CA vie est essentiellement porté par le décès qui en représente 72,2% contre 27,8% pour l'épargne, laquelle génère très peu de marges», précise le top management. En cela, Atlanta consolide son positionnement sur le marché et grappille 0,2 point, portant sa part de marché globale (estimative) à 6% à fin 2016, en ne tenant pas compte du nouvel acteur Taamine Chaabi. Surtout, la compagnie consolide sa branche non vie qui, sur 3 exercices, gagne 1,1 point. Parallèlement, du fait de la progression du CA et de la survenance de certains sinistres, la charge de sinistres enregistre une progression de 21% à 1,45 Md de DH. «L'année 2016 a connu un sinistre maritime important de l'ordre de 130 MDH», confirme le top management. Un sinistre qui a trait au câble maritime reliant le Maroc à l'Espagne, pour lequel Atlanta est l'un des assureurs. Le résultat technique ressort en forte progression de 21,8% à 185 MDH, tandis que le résultat financier a bénéficié des conditions favorables qui ont prévalu sur le marché actions en 2016, pour s'inscrire en hausse de presque 16% à 212 MDH. «Aujourd'hui, le stock de plus-values latentes s'élève à 1,1 Md de DH. Au total, 80 MDH ont été externalisés en 2016, ce qui constitue un peu plus du tiers du résultat financier», fait remarquer le top management, précisant par ailleurs que «les titres Samir ont été provisionnés à 100%». Au final, le résultat net d'Atlanta enregistre une forte progression de 23,2% à 161 MDH, d'où le dividende de 2 DH par action qui sera proposé à l'AGO du 11 mai prochain. L'assise financière est aussi renforcée avec des fonds propres qui s'apprécient de 6,2% à 1,2 Md de DH. Dans le sillage des comptes sociaux, les résultats du Groupe font ressortir un chiffre d'affaires consolidé de 3,7 Mds de DH, en variation de 8%, avec un CA non vie en évolution de 6,1% à 3,15 Mds de DH et un CA vie en forte progression de 20,5% à 539 MDH. Au final, le résultat net consolidé affiche une hausse de 10,4% à 154 MDH. Ces performances permettent ainsi au Groupe Atlanta-Sanad d'occuper une place autrement plus importante dans le secteur des assurances au Maroc. A signaler que Sanad a fait l'objet d'un redressement fiscal d'un montant de 60 MDH en 2016. Concernant les perspectives, l'optimisme est de mise. «Les résultats robustes enregistrés en 2016 sont en ligne avec les objectifs de notre plan stratégique», se réjouit Fatima Zahra Bensalah, administrateur Directeur général d'Atlanta Assurances, qui se projette déjà dans l'avenir. «Un nouveau plan stratégique 2018–2020 est en gestation et va être déployé l'année prochaine pour consolider cette dynamique que nous connaissons», renchérit-elle. ■ Takaful, développement Afrique... Ces autres chantiers L'assurance Takaful, Atlanta Assurances s'y prépare. Ou plutôt elle est prête. La compagnie sera en partenariat avec un opérateur qatari. «La société a été constituée, nous attendons juste les circulaires d'application. Les équipes sont d'ores et déjà préparées et suivent des formation régulières dans ce sens», précise Fatima Zahra Bensalah. En ce qui concerne le développement en Afrique, Atlanta est déjà présente en Côte d'Ivoire où elle a obtenu son agrément non vie depuis octobre 2016. «Il faudra attendre 2 à 3 ans avant de voir Atlanta Côte d'Ivoire atteindre une certaine vitesse de croisière. Mais nous comptons être, à terme, un acteur majeur sur le marché ivoirien de l'assurance non vie», souligne Jalal Benchekroun, Directeur général délégué de la compagnie. L'expansion en Afrique se poursuivra-t-elle pour autant, compte tenu notamment de la nouvelle réglementation dans la zone Cima (Conférence interafricaine des marchés d'assurances) qui impose désormais aux compagnies un capital minimum de 5 milliards de FCFA (environ 82 MDH) ? «Lorsque nous avons créé Atlanta Côte d'Ivoire, cette disposition réglementaire n'existait certes pas, mais nous comptons continuer notre développement en Afrique selon les opportunités qui se présenteront. Nous allons procéder au cas par cas sur ce marché africain très atomisé», conclut Mohamed Hassan Bensalah.