Après une année de préparatifs, d'organisation, de concertation, de pression et de mobilisation générale, le coup d'envoi de la 22ème Conférence des parties à la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP22) a été donné ce lundi 7 novembre à Marrakech. C'est dans une ambiance de confiance et d'émotion que les différents acteurs ont pris part à la cérémonie d'ouverture qui a marqué le début d'un processus de négociations qui durera 12 jours pour la mise en place des outils permettant de donner âme à l'Accord de Paris. De confiance grâce à l'entrée en vigueur de l'Accord en un temps record qui témoigne de la détermination de la communauté internationale à prendre à brasle-corps la question du climat. Et d'émotion parce que c'est la première fois dans l'histoire de l'Humanité que tous les pays se sont mis d'accord. L'ouverture de cette grand-messe climatique a été donnée par Ségolène Royal, présidente de la COP21, qui a célébré, dans un premier temps l'entrée en vigueur le 4 novembre dernier de l'Accord de Paris, en félicitant la France et le Maroc pour les efforts déployés durant cette dernière année. «Nous avons rendu possible ce que l'on disait impossible», a-t-elle déclaré émue. Une émotion partagée par toutes les personnes ayant contribué au processus des négociations climatiques qui a duré plus de 24 ans. Avant de remettre le marteau de la présidence à Salaheddine Mezouar, la ministre française a tenu à rappeler l'un des principaux enjeux de cette COP, à savoir la justice climatique, particulièrement pour l'Afrique, continent le plus vulnérable aux changements climatiques. «La COP22 est une COP africaine et c'est là que se trouve la priorité et l'espérance», a-t-elle insisté. La tenue de la COP22 en terre africaine et tout un symbole d'autant plus que le Maroc, pays organisateur, a fait de la lutte contre les changements climatiques en Afrique l'une de ses priorités. En effet, la COP22 n'est pas seulement celle de l'action, mais aussi celle de l'espoir. L'espoir des pays les plus vulnérables pour un avenir meilleur qui garantit aux générations futures une vie saine et un développement durable. Salaheddine Mezouar, président de la COP22, l'a d'ailleurs souligné dans son intervention en appelant toutes les parties à s'engager pour des initiatives concrètes afin de soutenir les pays les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique, notamment en Afrique, dans les pays les moins développés et au sein des Etats insulaires menacés de disparition. «Paris nous a donné l'engagement mondial pour le changement climatique, la COP22 à Marrakech nous donnera une action climatique encore plus ambitieuse. Nous devons tous être à la hauteur de ce défi et soutenir les pays les plus vulnérables dans la lutte contre le changement climatique», a-t-il insisté. Le mot d'ordre de cette première rencontre a été d'accélérer la finance climat, l'innovation, le transfert et le renforcement des capacités pour contribuer à créer une économie à faible émission de carbone et atteindre l'objectif de maintenir la température à 2° C.