La montée du terrorisme inquiète de plus en plus. Entre l'Etat islamique, appelé encore Daech, Boko Harram, qui nargue de plus en plus les autorités nigériannes, ou encore Al-Qaida, tous jouant à la surenchère pour réaliser l'action terroriste la plus sanglante, la mobilisation est sonnée dans tous les pays. Et particulièrement dans ceux qui ne font aucune économie dans l'effort pour traquer ces sanguinaires. Au Maroc notamment, l'effort ne faiblit pas, surtout que le visage du terrorisme tend à changer, troquant le pantalon pour une burqa pour mieux sévir. Mais c'est sans compter sur l'efficacité (qu'on ne met malheureusement pas souvent en relief) du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ). Lundi dernier, ces hommes de l'ombre ont porté un nouveau coup à l'organisation terroriste Daech, en démantelant une cellule composée de 10 femmes. Dix «Daechiennes» qui opéraient dans les villes de Kénitra, Tan Tan, Sidi Slimane, Salé, Tanger, Oulad Teima, Zagora et Sidi Taibi (près de Kénitra) et qui avaient le macabre dessein de mener des attentats-suicides sur le territoire national (www.laquotidienne.ma) pour le compte de Daech. Des meufs, ou plutôt des «ninjas» en burqa qui veulent se faire exploser, ça reste quand même assez inédit au Maroc. C'est dire qu'aujourd'hui, ici comme ailleurs, les actes terroristes ne sont plus exclusivement perpétrés par des hommes, ces organisations utilisant tous les canaux possibles pour propager leur idéologie. Et pour peu qu'elles tombent sur des esprits faibles, elles grossissent les rangs de leurs adeptes. Il faut donc faire preuve de vigilance. Comme le fait le Maroc actuellement à travers sa stratégie d'anticipation. Dans un récent entretien accordé au Journal du Dimanche, le patron du BCIJ, Abdelhak Khiane, déclarait ainsi que «(...) nous nous sommes toujours adaptés aux changements de stratégie des organisations. Nous avons d'abord démantelé beaucoup de cellules qui envoyaient des volontaires s'entraîner dans des foyers de tension pour qu'ils reviennent commettre des attentats ici. Ensuite, elles ont essayé de s'adresser aux cellules dormantes à l'intérieur du pays. Enfin, elles ont envoyé des étrangers ici. Nous avons réagi à temps». Mais il n'empêche le risque zéro n'existe nulle part, même si l'on fait du tout sécuritaire. Et au regard des dizaines de cellules terroristes démantelées au Maroc et du nombre de Marocains partis faire le jihad en Syrie et en Irak (ils sont estimés à quelque 1.600), on ne peut que se réjouir de voir que, quelque part, il y a une... autorité qui veille sur nos vies.