Les orientations générales du Projet de Loi de Finances 2016, expliquées par Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des Finances, devant les deux Chambres mettent en évidence le caractère proéminent de la maîtrise des agrégats macroéconomiques. Ce projet s'inscrit également dans la continuité de la mise en oeuvre du programme gouvernemental, dans la perspective du parachèvement de l'implémentation de la Constitution et de l'accélération du rythme de consolidation des réformes structurelles au cours de 2016, dernière année du mandat du gouvernement. Les objectifs arrêtés pour l'année 2016, convergent vers un objectif ultime : répondre aux aspirations des citoyens, tout en hissant le Maroc au rang des pays émergents. Globalement, il s'agit d'un Budget basé essentiellement sur une hypothèse de croissance de 3%, une inflation maîtrisée à 1,7%, un prix du baril de pétrole à 61 dollars en moyenne, et un déficit budgétaire de 3,5% du PIB. Le taux de croissance est largement supérieur à celui de 2,6%, projeté par le Haut-commissariat au Plan. D'après l'argentier du Royaume, le Projet de Loi de Finances 2016 intervient dans un contexte international marqué par une amélioration des prévisions de l'économie mondiale et des perspectives prometteuses pour la région euro-méditerranéenne, favorisant la demande étrangère et la baisse des prix du pétrole sur les marchés internationaux... A un an de la fin de son mandat, le gouvernement Benkirane fait preuve de générosité et met les petits plats dans les grands. Il table sur la création nette de 26.000 postes dans la fonction publique. Une enveloppe de 50 milliards de dirhams sera dédiée à 20.800 projets dans des zones enclavées. La santé voit son budget progresser pour atteindre 13,1 milliards de DH. D'ailleurs, l'une des priorités du PLF 2016 est le renforcement des piliers d'un développement économique intégré qui diminue les disparités sociales et spatiales. Dans son rôle, l'opposition regrette que certains grands chantiers tels que la régionalisation avancée soient très pauvres en chiffres. A son tour le patronat prétend qu'en matière d'IS, le projet n'intègre pas la notion de progressivité (taxation par tranche). L'IR ne semble pas préoccuper outre mesure l'équipe de Benkirane. En tout cas, rien n'est encore gagné, le ministre des Finances a encore de beaux jours devant lui, pour faire passer le texte au Parlement