Nasser Bourita reçoit le ministre gambien des AE, porteur d'un message écrit du Président de la Gambie à SM le Roi    Chantiers des grandes réformes: Zineb El Adaoui expose la situation au Parlement    Abdellatif Hammouchi reçoit à Rabat le Commissaire général d'information espagnol    Juridictions financières : quelque 139 millions de dirhams recouvrés entre janvier 2023 et septembre 2024    Un développement fulgurant en 2024 et des ambitions renforcées pour 2025    Le groupe OCP au cœur du mégaprojet de batteries électriques avec Al Mada, Zhongwei et CNGR    Budget 2025 : Le gouvernement Bayrou prévoit « plus de 30 milliards d'économie de dépense »    «La France n'est pas un paillasson» mais l'Algérie «s'essuie les pieds sur nous», déplore Franz-Olivier Giesbert    CHAN: Voici les adversaires du Maroc    L'Unité d'Intégrité d'Athlétisme améliore le classement du Maroc en terme de risque de dopage    La mise en œuvre des plans stratégiques et des programmes n'a pas encore produit l'effet escompté    Plus de quatre millions affaires traitées par les tribunaux marocains en 2024    Mohamed Rial, l'humaniste    Une illustration d'indomptable volonté des échanges artistiques entre le Maroc et la Belgique    Etats-Unis : les incendies de Los Angeles frappent Hollywood, déjà en difficulté    Fonctionnaires pénitentiaires : Vers une revalorisation des conditions de travail    Défense et sécurité : une entreprise britannique attendue au Maroc pour prospection    Cuba : 553 prisonniers libérés    Droit de grève: Les syndicats s'opposent aux sanctions persistantes    Rabat : Conférence sur la lutte contre le terrorisme et la sécurité maritime le long des côtes atlantiques africaines    Bugshan lance la construction d'un méga-complexe hôtelier à Ain Diab    Au nom de la famille ! L'interview choc d'Achraf Hakimi [Vidéo]    Des feux de forêt près d'Al Hoceima rapidement maîtrisés [Vidéo]    Arabie Saoudite : Le nouveau contrat faramineux de Cristiano Ronaldo à Al-Nassr    Face aux menaces de départ, le Raja se réunit avec certains joueurs pour trouver une solution    OM-Lille : Suite à son expulsion, Benatia monte au créneau    Meydene Production présente «Halimiyate: Voyage dans les chefs-d'œuvre d'Abdel Halim Hafez»    Fret maritime : le Maroc monte en grade chez les géants mondiaux    Education : l'enseignement privé en congrès pour penser l'avenir de l'école    Commerce extérieur : les échanges entre Rabat et Madrid au plus haut    Reda Belahyane : « Ma préoccupation principale est d'aider ma famille »    Chawki Benzehra, le cyberactiviste qui fait trembler le régime algérien    Appareils médicaux : L'UE envisage d'exclure les entreprises chinoises de ses marchés publics    Bourse de Casablanca : ouvertue dans le vert    Espagne-Maroc. Le Roi d'Espagne souligne le caractère spécial des relations hispano-marocaines    Un député européen répond fermement à l'extrême gauche à Bruxelles : La politisation du Parlement européen, un outil au service d'agendas douteux du Polisario et de l'Algérie ?    DGAPR : 79 cas de rougeole recensés dans les pénitenciers marocains    Alerte météo : vague de froid de mercredi à vendredi dans plusieurs régions    Températures prévues pour le jeudi 16 janvier 2025    Genève : Le Maroc prend part au 1er Congrès mondial sur les disparitions forcées    2024, une année record pour les banques marocaines    Au "stade final", les négociations pour un rêve à Gaza s'accélèrent    CCAF / Programme de l'ultime journée: La RSB lorgne la première place du groupe !    Théâtre Mohammed V de Rabat abrite une cérémonie à l'occasion du Nouvel An Amazigh 2975    Mehdi Bensaïd propose la création d'un forum professionnel permanent pour les industries culturelles arabes    Le président coréen Yoon Suk Yeol arrêté, une première dans l'histoire du pays    Exposition – « Elévations Silencieuses » : Mahi Binebine, quand le silence sculpte l'essence humaine    Id Yennayer : Le vrai "Bonané" des Marocains !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Enquête Cannabis : Reconversion : facteurs pénalisants
Publié dans Finances news le 15 - 05 - 2015

La philosophie de l'APDN a évolué. Au départ, le Maroc adoptait une seule orientation basée sur l'éradication, car elle est préconisée au niveau international. Ce qui explique que les premiers programmes de reconversion n'ont pas abouti. Les cultures alternatives ne constituent pas une solution définitive au problème, mais elles sont une voie parmi un ensemble de pistes. L'Agence a adopté une approche de déve­loppement intégré, car le taux de pau­vreté dépasse en moyenne les 23% dans la région du Nord. «Tout ce que faisait l'Agence en matière de reconversion était voué à l'échec, car il n'y avait pas un environnement favorable de développement, notam­ment l'insuffisance des infrastructures de base», indique Benomar. Le cannabis est le fruit d'une culture qui est pratiquée dans la clandestinité, dont le produit fini est destiné essentiellement à l'export. Il y a cinq ou six intermé­diaires entre le producteur local et le consommateur. «Il y a un déphasage important entre le prix à la pro­duction et celui à la consommation qui peut être mul­tiplié par dix au niveau national, et par 20 ou trente à l'international», explique Benomar. En effet, lors d'une bonne récolte, l'exploitant ne peut générer au mieux que 40.000 DH/hectare dans la région de Ketama. Un revenu, certes élevé par rapport à d'autres cultures, notamment les céréales, mais qui reste insuffisant pour subvenir aux besoins des fellahs qui ont un niveau de natalité très élevé, plus de 6,5% contre 2,2% pour la moyenne nationale. Dans un foyer de 8 personnes, 40.000 DH reste un revenu modeste. Par ailleurs, le Nord est défavorisé par l'existence du régime khalifien, ce qui explique la faible péné­tration de la conservation foncière. Les exploitations dépassent rarement un hectare. Ce morcellement rend difficile les projets de reconversion. «La demande du kif et la facilité de sa commerciali­sation ont poussé plusieurs personnes a délaisser les autres cultures. On a remarqué que les nouvelles générations ne savent cultiver que le kif. C'est la seule culture qui assure un tel revenu à l'hectare», explique Benomar.
Apiculture, ovins, caprins, arboriculture, etc...
Dans sa nouvelle approche, l'APDN a favorisé les coopératives pour développer de nouvelles activités génératrices de revenus. Ce sont des activités complé­mentaires comme l'apiculture, l'élevage ovin, caprin ou l'arboriculture. «Il y a eu des expériences réussies, mais nous avons constaté beaucoup de contraintes, notamment une certaine résistance de la part de la population qui boycottait la formation et la collabora­tion», explique notre interlocuteur. Pour les cultures, les filières qui ont du succès comme l'oléiculture ont besoin de pas moins de 10 ans pour devenir rentables, alors que le cycle du cannabis ne dépasse pas les 5 mois. D'autres filières comme l'ovin ou le caprin n'ont pas réussi. «L'exploitant vend son bétail acquis grâce aux projets de développement pour retourner au kif. Parfois, les bêtes sont immolées pour être consommées», rapporte Benomar, amusé. Toujours est-il que l'APDN continue d'in­vestir beaucoup de pistes pour le déve­loppement de la micro-exploitation, à l'image des champignons ou du kharou­bier, aussi bien de production que de col­lecte. Certaines activités ont donné des résultats encourageants comme l'artisa­nat ou les produits de terroir. Des projets ont été développés avec le ministère de l'Artisanat et la coopération espagnole qui ont abouti à la mise en place de cata­logues espagnols. Des programmes de formation ont été déclinés pour les artisans, surtout dans la filière cuir. «Nous avons créé un village d'artisans au niveau d'Al Hoceima. C'est un créneau intéressant qui à un potentiel à l'export, mais qui reste perturbé par des contraintes de commercia­lisation. Les produits de terroir comme le fromage de Chaouen, le couscous ou la confiture sont également confrontés à ces contraintes», affirme Benomar.
L'écotourisme : un créneau porteur
L'écotourisme est parmi les activités les plus en vogue et les plus réussies dans le Nord. La diversité naturelle et culturelle de la région est un garant de sa réussite. «Il y a plusieurs gîtes touristiques qui sont créés, dont les initiateurs sont des anciens exploitants de cannabis. Leur activité leur assure un revenu décent leur permettant d'oublier la culture du kif et ses pro­blèmes», indique Benomar. En effet, ces projets ciblent les touristes qui cherchent un dépaysement total en pleine nature. Et la région du Rif, notamment centrale, leur offre des paysages à couper le souffle. Des offres-produits simples, écologiques, à des prix compétitifs, inspi­rées du mode vie de la population locale (hébergement et restauration à la marocaine) existent. Chaque région dans le Nord dispose de ses propres particularités et de ses propres atouts. Mais le Rif reste fortement pénalisé par la faiblesse des infrastructures de base et le manque d'accompagnement des autorités concernées.
Charaf Jaidani & Amine Elkadiri


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.