En moins de 6 ans, l'équipe dirigeante a pu valablement repositionner l'établissement au sein de l'échiquier bancaire. Aujourd'hui, CIH Bank nourrit d'autres ambitions : construire son futur... dès aujourd'hui. Une vision prospective qui exige une bonne dose d'innovation. CIH Bank est dans une nouvelle dynamique : celle de la diversification de ses activités et de la croissance. Cette orientation stratégique, l'on s'en doute, est la résultante d'un travail en profondeur accompli par l'équipe dirigeante depuis 2009. Et ce ne fut pas simple. Loin de là. Car, dès sa prise de fonction, le président Ahmed Rahhou a eu à faire face à des contraintes de taille, dont la première a été de traiter les dossiers en contentieux que la banque traînait comme un boulet depuis plusieurs années. «L'un des objectifs assignés à l'équipe dirigeante était, en effet, de rompre avec les contraintes financières, c'est-à-dire traiter en priorité les dossiers identifiés par le passé comme étant des dossiers à difficultés et qui continuaient à peser sur le bilan de la banque puisqu'ils comportaient des risques résiduels», souligne Rahhou, qui était, il y a quelques jours, l'invité de la rédaction de Finances News Hebdo. La seconde étape de l'assainissement a consisté à se délester de certains actifs encombrants que le CIH avait acquis en règlement de ces problèmes passés, notamment en matière hôtelière. C'était un travail de longue haleine : la cession des hôtels s'est faite en 2010, mais l'assainissement ne s'est réellement terminé que cette année. L'autre contrainte à laquelle il a fallu faire face est relative au marché, particulièrement au positionnement du CIH qui donnait l'image d'une banque plutôt orientée vers l'immobilier. «Or, l'on sait depuis plusieurs années déjà que le monde bancaire n'est plus compartimenté. Autrement dit, dans cet environnement très concurrentiel, une banque de niche a peu de chance de survivre, sachant que toutes les banques ont un modèle : c'est la banque universelle, ouverte à toutes les activités et qui diversifie ses risques», précise Rahhou. C'est dans ce cadre qu'a été mis en place le Plan 2010 – 2014, lequel a abouti à l'annonce d'une nouvelle identité, d'une nouvelle signature et d'un nouveau positionnement. «Tout cela a nécessité une préparation forte afin que le message que nous souhaitons véhiculer soit compris et bien perçu», fait remarquer Rahhou. La banque de demain, dès aujourd'hui Dans un secteur bancaire en pleine mutation, l'autre grande ambition de l'équipe dirigeante de CIH Bank est de construire la banque de demain, en partant d'une conviction : «la banque de demain n'est pas du tout celle d'aujourd'hui». Cela, en s'affranchissant de ce qui, dans l'environnement bancaire classique, constitue des acquis, des habitudes, voire des craintes qui font que l'on améliore assez timidement les choses. «Nous avons donc choisi un positionnement de rupture qui nous permet de changer la donne, notamment en matière de relation de la banque avec les clients qui a toujours été déséquilibrée», relève Rahhou, non sans préciser qu'il s'agit aujourd'hui, par exemple, de rééquilibrer ce relationnel, particulièrement en ce qui concerne la disponibilité et l'accès à l'information. En d'autres termes, le client doit pouvoir accéder facilement à toute l'information (sur son compte, ses opérations...) dont dispose la banque. «Cela n'a l'air de rien, mais c'est une vraie valeur ajoutée que nous donnons aux clients ; et c'est pour nous l'image de ce que sera la banque de demain. La suppression des dates de valeur ou encore celle des opérations déplacées s'inscrivent dans cette veine», note le président de CIH Bank. La banque compte d'ailleurs poursuivre dans cette même dynamique afin que la relation banque-clients soit «apaisée». Cette transformation de CIH Bank doit aussi être appréciée sous un aspect plus global. En effet, il est souvent reproché aux banques, à tort ou à raison, de vouloir trop se couvrir contre les risques en exigeant beaucoup de garanties. «Cela est peut-être lié au comportement des banques, mais aussi au fonctionnement du système judiciaire. Car, à partir du moment où la Justice peut permettre de faire valoir ses droits de manière beaucoup plus simple, le fait de couvrir ces risques par d'autres sources que les garanties devient possible. Donc, cet excès de garanties trouve son explication dans la déficience globale du système judiciaire dans le monde des affaires», martèle Rahhou, qui pense toutefois que le système va évoluer. «C'est aussi cela la banque de demain. Avec cette évolution, nous serons dans un environnement où la Justice, l'arbitrage... peuvent se développer et rendre les relations plus apaisées, puisque les litiges seront réglés plus facilement», précise-t-il. Dans le même sens, Rahhou estime qu'avec le développement des fonds d'investissement, des fonds de capital-risque... le rôle de la banque va être différent, puisque les problématiques qui reviennent aussi aux garanties sont le manque de fonds propres. «Nous pensons également que dans la banque de demain, en accompagnement, ces acteurs vont prendre le risque en haut de bilan et la banque pourra suivre beaucoup plus facilement. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui où, souvent, on a des problématiques de financement où tout repose sur le crédit», note-t-il. «Ce sont tous ces changements que nous anticipons dès maintenant, et nous espérons, malgré notre taille, être un véritable acteur de ces évolutions à venir», conclut Rahhou. Crédit social, une affaire qui marche En matière de crédit, le Maroc a réalisé une grande avancée, avec notamment le crédit social destiné aux personnes sans revenus réguliers. L'Etat a ainsi pu construire un système de garantie mutualisé : c'est ce qui a été fait avec la Caisse centrale de garantie (CCG) qui a mis en place le Fogarim, un outil qui garantit les prêts destinés au logement au profit des populations à revenus modestes ou non réguliers. «Sur ce créneau, nous avons un taux de chute supérieur à notre clientèle classique, mais avec la garantie CCG, le risque pour CIH Bank reste tout à fait acceptable», souligne Rahhou. Grâce à cette formule, plusieurs dizaines de milliers de familles ont pu accéder au logement.