* Dans le nouveau contexte, les opérateurs doivent se mettre dans une logique de «fast fashion». * Cette évolution des exportations semble liée à la prise de décision engagée par les Etats-Unis et lEurope de restaurer les quotas sur les produits chinois. Les moments de crise, il y a un an et demi, suite au démantèlement de laccord multifibres, semblent de lhistoire ancienne pour lindustrie du textile-habillement. Un regain doptimisme règne aujourdhui chez les responsables au sein de la profession. Capitalisant sur une conjoncture favorable marquée par un regain dactivité, lindustrie textile affiche des exportations en hausse de 23% depuis le début de lannée et totalise un chiffre daffaires de 1,64 Md de DH, en appréciation de 10,9% comparativement à la même période une année auparavant. Suivant la même tendance, les exportations de la filière maille se hissent de 6,9% de janvier à avril 2006. La réactivité accrue et la capacité à répondre aux besoins dans des délais courts ont permis au secteur textile de renforcer son positionnement sur le marché espagnol, qui fixe la part des produits textiles marocains dans ses importations à 30% au 31 avril 2006 contre 26% à fin 2005. Les efforts ont été également déployés au niveau de la promotion et de la prospection effectuées par les opérateurs du secteur. Des actions qui ont ainsi permis une progression des exportations marocaines sur les marchés belge et italien. Cette orientation positive sest également traduite au niveau des expéditions vers les Etats-Unis, laissant ainsi apparaître les premières retombées des accords de libre-échange. Cette évolution des exportations semble également liée à la prise de décision engagée par les Etats-Unis et lEurope de restaurer les quotas sur les produits chinois, amenant ainsi les donneurs dordre à trouver des alternatives pour sapprovisionner, notamment auprès de pays de proximité comme lEurope de lEst, la Tunisie et le Maroc. Le président de lAmith considère cette décision comme passagère. Il estime indispensable pour les opérateurs de se mettre dans une logique de «fast fashion», cest-à-dire être plus flexibles en vue de répondre aux tendances actuelles. Il estime par ailleurs quil est plus judicieux de développer des filières «stylisme et modélisme» et de créer des bureaux détudes tout en investissant dans la logistique et le sourcing. Globalement, les entreprises industrielles soulignent le coût et laccès au financement comme une contrainte à leur compétitivité et leur expansion. A cet égard et en vue de permettre aux entreprises de passer le cap de pénurie financière, deux outils financiers ont été conçus : le fonds de garantie de restructuration financière et le fonds de mise à niveau. Le fonds de la restructuration financière garantit à hauteur de 50% les crédits de restructuration des dettes bancaires des entreprises éligibles dans la limite de 5 MDH. La durée des crédits de consolidation doit être comprise entre 3 et 12 ans et les taux appliqués sont ceux des taux moyens pondérés des bons du Trésor de même maturité majorés. A noter que le concours et les critères déligibilité du fonds national de mise à niveau (Foman) seront revus en vue de soutenir leffort de restructuration des entreprises industrielles et de services liées à lindustrie. A cet effet, il sera procédé à la réduction de lapport en fonds propres de 20 à 10% ; le relèvement du concours du fonds de 30 à 40% avec un plafond de 5 MDH au lieu de 2,5 MDH actuellement ; la réduction du montant du total bilan de 70 à 40 MDH pour pouvoir bénéficier de la contribution du Foman tout en élargissant le champ dintervention qui couvrira aussi bien les investissements matériels quimmatériels. A côté des améliorations effectuées dans le cadre financier, les professionnels du secteur prévoient aussi de se doter dune école supérieure de mode et de création, dans le sillage de la migration des entreprises vers le produit fini.