Un vent de joie et d'espoir anime les Marocains avec l'arrivée des pluies. Le retard accusé a suscité de vives inquiétudes surtout après une année très moyenne en terme de pluviométrie. Dans le monde rural, c'est une atmosphère d'espoir et d'euphorie qui règne. Les fellahs se frottent les mains tout en menant une course contre la montre pour profiter des quelques éclaircies et mener à bien les différentes opérations d'emblavement du sol. Les tracteurs et autres engins agricoles sont fortement sollicités. Les conditions climatiques favorables incitent ainsi les agriculteurs à travailler précocement leur exploitation. Les éleveurs, principaux bénéficiaires de la bonne pluviométrie, attendent toujours la disponibilité précoce des pâturages. Cela soulage leur trésorerie et limite les charges consacrées à l'aliment de bétail qui n'a cessé d'augmenter ces derniers temps suite à la flambée des cours de certains produits. Une partie importante des besoins en eau est nécessaire au cours des mois de novembre et décembre pour permettre la germination et la poussée des plantes, surtout, des cultures d'automne et plus précisément des céréales. La sécheresse et l'arrivée du froid ont un effet néfaste sur la photogénèse, phénomène indispensable à la végétation. Cela dit, la réussite de la campagne agricole reste dépendante d'un ensemble de phases. Outre les pluies d'automne, celles de l'hiver et du printemps sont également importantes pour l'état végétatif des plantes. Leur abondance doit être bien répartie dans l'espace et dans le temps. Mais si l'apport en eau est très important pour le bon déroulement de la campagne, d'autres facteurs entrent en considération comme le degré de chaleur, la présence de la grêle, de certaines maladies et aussi l'utilisation des intrants. Il faut espérer une abondance des pluies qui devrait également alimenter les réserves des barrages qui sont à moitié plein. Ils ont été impactés par une année moins humide. La nappe phréatique devrait également profiter de ces ressources hydriques. Le climat semi-aride du pays engendre toujours une alternance des années de sécheresse avec celles humides. Malgré les efforts déployés par le Maroc pour ne pas dépendre des aléas climatiques, notamment avec le développement de nouveaux métiers tournés vers l'international comme l'automobile ou l'aéronautique, l'agriculture reste le secteur-phare de l'économie nationale. Elle est toujours le premier employeur avec de larges effets d'entraînement sur d'autres secteurs. Notre pays doit encore faire de grands pas pour assurer les objectifs du Plan Maroc Vert qui, en dépit des réalisations enregistrées accuse des limites ou des dysfonctionnements dans certains domaines.