Les précipitations ont été bien réparties au niveau du territoire national et ont permis de réduire le déficit hydrique enregistré depuis le début de la saison. Le niveau de stockage des barrages a atteint les 70% et assure une visibilité aux périmètres irrigués pour les trois prochaines saisons. L'état des pâturages devrait également bénéficier des apports en eau. Les dernières pluies, qui ont concerné tout le territoire national, ont rendu espoir au monde rural et aux fellahs. Ces précipitations, même si elles sont tardives, ont permis un redémarrage adéquat de la campagne. Elles ont, par ailleurs, comblé substantiellement le déficit hydrique enregistré dans certaines régions. Une partie importante des besoins en eau est nécessaire au cours des mois de novembre et décembre pour permettre la germination et la poussée des plantes, surtout les cultures d'automne et plus précisément les céréales. La sécheresse et l'arrivée du froid ont un effet néfaste sur la photogénèse, phénomène indispensable à la végétation. La réussite de la campagne agricole reste dépendante d'un ensemble de phases. Outre les pluies d'automne, celles de l'hiver et du printemps sont également importantes pour l'état végétatif des plantes. Leur abondance doit être bien répartie dans l'espace et dans le temps. Il y avait des saisons où le cumul pluviométrique dépassait largement la moyenne nationale, mais cela ne se répercutait pas au niveau des résultats de la campagne. L'apport en eau est très important pour le bon déroulement de la campagne, mais il y a d'autres facteurs qui entrent en considération comme le niveau de la chaleur, la présence de la grêle, de certaines maladies et aussi l'utilisation des intrants. «La pluviométrie de ces derniers jours devrait avoir un impact très favorable sur l'état des pâturages. Ces derniers assurent aux éleveurs un parcours naturel de bonne qualité permettant au cheptel une alimentation saine et à faible coût, surtout que les exploitants vont recourir, de moins en moins, aux aliments de bétail dont le prix a flambé avec la hausse des produits à l'international», souligne Benbarek Finniri, président de l'Association nationale ovine et caprine (ANOC). En effet, les effets de la pluie se font ressentir immédiatement. Il y a une dynamique qui touche le marché du bétail où la demande excède l'offre. Les exploitants préfèrent garder leur troupeau aussi bien ovin, bovin ou caprin. Cette situation a un impact sur la diminution de l'offre et, bien entendu, sur la hausse des prix. L'apport en eau est également visible au niveau de la situation des barrages à vocation agricole qui affichent un taux de remplissage de 72%, soit un volume de stockage de plus de 10 milliards de m3. Ce qui permet une visibilité aux périmètres irrigués, au moins pour les trois prochaines saisons. Pour donner un coup de pouce au bon déroulement de la campagne, le gouvernement a décidé une subvention aux semences céréalières dans la limite de 160 DH/quintal pour le blé tendre, 170 DH/quintal pour le blé dur et 150 DH/quintal pour l'orge. En matière d'incitations, le département de l'Agriculture veut redoubler d'effort pour encourager le développement des activités du secteur. Au programme, figure la simplification des procédures pour l'obtention de subventions. Il s'agit d'accélérer la cadence de la mécanisation du secteur qui reste inférieure à la moyenne mondiale. Ces mesures concernent également l'approvisionnement des agriculteurs en engrais à des tarifs convenables et la poursuite du programme de distribution en plants d'arbres fruitiers subventionnés à 80 % dans le cadre du Fonds de développement agricole (FDA). C'est un programme qui concerne 4 millions de plants, dont 80 % d'oliviers. Le ministère s'engage, également, à poursuivre la réalisation des mesures relatives à la préservation de la santé du cheptel, l'amélioration de sa productivité et la valorisation des produits d'origine animale ainsi que la poursuite des campagnes prophylactiques contre les maladies et parasites des plantes