Le continent africain connaît depuis plus d'une décennie une amélioration sensible de ses indicateurs économiques. Ce qui fait de lui aujourd'hui une zone particulièrement attractive pour les autres pays. Les exportateurs nationaux s'emploient à saisir les opportunités que le continent leur offre. Ils restent tout de même conscients des risques qui guettent leurs activités, même s'ils sont difficiles à pallier sans l'aide d'un fin connaisseur de l'environnement des affaires en Afrique. La Coface, avec une base de données de 19.000 sociétés africaines, semble bien lotie pour les épauler dans cette entreprise. Pour peu qu'on s'intéresse aux ventes à l'étranger du Royaume, il est assez aisé de s'apercevoir de l'engouement que suscitent l'Union économique et moné-taire ouest-africain (UEMOA) et la Communauté économique et monétaire de l'Afrique cen-trale (CEMAC) pour les opé-rateurs nationaux. Le dessein des entreprises nationales de dynamiser leurs expédi-tions vers ces deux foyers économiques de l'Afrique de l'Ouest et Centrale, découle du fait que ceux-ci offrent une kyrielle d'opportunités d'affaires en raison de leur fort taux de croissance et de leur classe moyenne qui voit de plus en plus ses rangs gros-sir. A noter que les accords économiques en négociation avec ses deux zones devraient booster les échanges com-merciaux avec le Royaume. Pour avoir un ordre de gran-deur, les échanges commer-ciaux de l'Afrique sont esti-més à près de 400 milliards de dollars. Du reste, à côté de la fenêtre d'opportunités qu'offrent ces deux blocs économiques, il subsiste des risques parmi lesquels il y a lieu de citer celui du défaut de paiement qui constitue par ailleurs, la hantise des exportateurs marocains. Dans l'optique de mieux appréhen-der ces paramètres pour le moins complexes, l'Associa-tion marocaine des exporta-teurs (Asmex) a récemment organisé avec la Coface une réflexion s'articulant autour des opportunités et des risques existant dans les zones de l'UEMOA et de la CEMAC. Le choix de la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) pour éclairer les exportateurs nationaux à ce sujet n'est pas fortuit. Pour cause, l'assureur crédit qui couvre ses clients contre les risques de défaut de paiement de leurs parte-naires à l'étranger jouit d'une parfaite connaissance du continent. Présent en Afrique depuis 1994, celle-ci dis-pose d'une base de données de 19.000 entreprises afri-caines. A cela s'ajoute que la Coface a pu identifier près de 2.600 sociétés africaines importatrices dont 640 en Côte d'Ivoire (40%). C'est dire sa grande connaissance de l'environnement des affaires du continent. Les recettes de la Coface Les experts dirigés par Jean Marc Pons, directeur de la région Maghreb/Afrique de l'Ouest de la Coface, ont rap-pelé l'importance des incidents de paiement et le recours aux rallongements de délais de paiement prévalant dans l'UEMOA et la CEMAC. D'où l'intérêt pour les exportateurs nationaux de ne pas jouer aux aventuriers dans ces zones. A ce titre, du côté de l'assu-reur crédit, on préconise pour les entreprises marocaines de nouer un partenariat avec un distributeur local. Mais toute la question est de savoir com-ment le choisir. Visiblement, les hommes de Jean-Marc Pons ont la réponse à cette question puisqu'ils disposent d'une base de données de 2.600 entreprises africaines importatrices, comme cela a été souligné précédemment. De ce point de vue, recourir aux services de la Coface peut être opportun pour le business des opérateurs marocains. Par ailleurs, la rencontre organi-sée par l'Asmex a permis à ses membres d'être mieux au fait des subtilités et de la spécificité des affaires dans l'UEMOA et la CEMAC. Ainsi, le recouvrement se fait dans la plupart des cas à l'amiable et sur place. Vu sous cet angle aussi, la Coface peut être un partenaire de premier plan pour les entreprises nationales puisqu'elle dispose de près de 200 collaborateurs dans les-dites zones. A cela, il faudrait aussi ajouter que le chèque ne constitue guère une garantie dans les deux blocs écono-miques puisqu'il est désormais dépénalisé. Au chapitre des opportunités, à en croire les équipes de l'assureur crédit, cinq pays devraient davantage attirer l'attention des opéra-teurs marocains. Il s'agit tout d'abord du Cameroun et de la Côte d'Ivoire, deux puissances économiques sous-régionales, ensuite le Gabon en raison de son potentiel économique et enfin le Sénégal et le Bénin, deux portes d'entrée pour les autres marchés des pays enclavés n'ayant pas accès aux façades maritimes. Ces cinq pays offrent une relative faci-lité aux opérateurs nationaux car les banques marocaines et certaines compagnies d'as-surances y sont implantées depuis un certain temps. Cela dit, la Coface a aussi invité les exportateurs marocains à s'in-téresser de plus près à deux grands pays anglophones, à savoir le Nigéria, mastodonte économique et démographique du continent et le Ghana qui affiche un fort taux de croissance (7,1% en 2013). S'il a beaucoup été ques-tion d'Afrique subsaharienne dans les locaux de l'Asmex, le Maghreb s'est aussi invité dans les discussions. A ce titre, les équipes de la Coface ont estimé que la Tunisie et l'Algé-rie offrent beaucoup d'oppor-tunités pour les entreprises marocaines. D'où la néces-sité d'être plus offensif sur ces deux marchés.