Parmi les sociétés financières cotées (banques, sociétés de financement et, dans une moindre mesure, les assurances), beaucoup font régulièrement appel au marché boursier pour se financer. Cette dépendance les oblige à de la régularité aussi bien dans leur communication que dans leurs politiques de rémunération des actionnaires. Retour sur les spécificités de ces entreprises qui excellent ou doivent exceller dans cet exercice. La relation entre les banques, les sociétés de financement et les assurances et leurs actionnaires est complexe. Ce ne sont pas des entreprises qui font appel aux marchés financiers en «One shoot». Au contraire, elles sont quotidiennement à l'affût d'opportunités de financement sur le marché monétaire car, après tout, leur métier ne consiste-t-il pas à transformer des liquidités en financement pour l'économie ? Même sur le marché boursier, ces entreprises sont assez actives. En témoigne le nombre important d'augmentations de capital qu'elles lancent et les montages qu'elles mettent en place pour rémunérer les actionnaires, tout en minimisant l'incidence sur leurs trésoreries. Dans notre classement, seules deux banques dépassent un TRI de 10%, en considérant les rendements passés et leurs cours au 24 septembre. Il s'agit d'Attijariwafa bank et BCP. Dans le secteur des sociétés de financement, Maroc Leasing et Maghrebail se distinguent avec des TRI respectifs de 10 et 11%. C'est même un secteur qui est bien classé en termes de retour sur investissement. Enfin, dans le secteur des assurances, Wafa Assurance se distingue et affiche un taux de 15%. Des chiffres qui sont inférieurs aux ROE de ces établissements, 15% en moyenne, rappelons-le. Comme signalé dans l'introduction de ce dossier, ces TRI sont presque erronés pour ce secteur, car beaucoup d'éléments ne sont pas pris en compte. Il s'agit premièrement des dividendes distribués en actions et qui sont monnaie courante dans le domaine bancaire. Ces actions gratuites produisent un rendement les exercices qui suivent et peuvent même prendre de la valeur (le cas d'Attijariwafa bank). Aussi, les sociétés financières sont très actives en termes de programmes de rachat pour soutenir leurs cours. Cela offre de la liquidité à l'actionnaire. C'est une sorte de service. Atlanta a beaucoup communiqué sur son dernier programme de rachat, alors que BCP, elle, est souvent active sur le marché. Ces deux composantes cachées de la rentabilité ne sont pas prises en compte par notre étude, d'où les chiffres bas affichés ici et là. Cela dit, certaines banques ont vu leurs cours baisser sur la période de l'étude, chose qui continue tout de même de peser sur les résultats de l'étude. En définitive, on notera qu'un actionnaire fidèle à une entreprise financière et qui y réinvestit l'ensemble des dividendes qu'il perçoit, tel un actionnaire de référence, escomptera une rentabilité variant entre -3% et 12%. Le secteur financier rapporte plus que la moyenne du marché Parmi les 16 entreprises cotées, 4 présentent des TRI supérieurs à 10%, 6 un TRI négatif et le reste (6 entreprises) affichent un TRI supérieur à la moyenne du marché. Les entreprises aux TRI les plus élevés (présentés plus haut), ont toutes enregistré des hausses de cours sur la période de l'étude. A noter que BCP, qui affiche l'un des meilleurs taux de la sélection, a un rendement paradoxalement normal par rapport aux autres entreprises. Un élément qui met en avant la stratégie de la banque dans la rémunération de ses actionnaires. En effet, on peut dire que BCP offre (à travers les programmes de rachat par exemple) une progression régulière de son cours sur la première partie de la période et, lorsque son cours se stabilise autour de 200 DH les deux dernières années, le rendement est calculé de sorte à optimiser le placement de l'actionnaire. Pour sa part, Wafa Assurance a une politique de distribution de dividendes croissante sur la période, ce qui gonfle le TRI. Inutile de rappeler qu'un investissement dans un projet dans l'économie réelle et qui rapporte de plus en plus serait apprécié par les investisseurs. L'utilisation du TRI a ainsi mis en avant ce fait. Signalons par ailleurs que Agma Lahlou Tazi, qui est un titre très peu liquide, et qui n'a jamais fait appel au marché après son introduction, affiche un TRI supérieur à la moyenne des entreprises financières. Là aussi, grâce à une hausse du cours et à un rendement élevé et légèrement progressif. Dans ce cas, ce n'est pas la dépendance de l'entreprise au marché qui la pousse à cette générosité, mais plutôt son actionnariat familial qui crée de la valeur pour son propre compte. Un bel exemple de cohabitation entre vision patrimoniale et financière d'un même placement. Du côté des sociétés de financement, une seule dégage un TRI négatif. Il s'agit d'AXA Crédit qui distribue un dividende de plus en plus bas en valeur absolue, mais qui a surtout souffert d'une baisse importante du cours sur la période, en passant de 800 à 358 DH. Le reste évolue entre 2 et 11%.