Le chiffre d'affaires généré par la filière des fruits rouges (fraise, framboise, myrtille) était estimé à près de 1,5 Md de DH en 2013. Celle-ci reste largement dominée par la production de fraises. Le pays détenait en 2012 près de 7% du marché mondial de la fraise. Il est sans conteste que la filière agroalimentaire est une composante clef de la dynamique exportatrice du pays. La dernière note de veille du ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime portant sur la filière des fruits rouges, reste particulièrement riche en enseignement et en atteste clairement. Cette filière génère pas moins de 1,5 Md de DH dont 90% découlent de l'acti-vité exportatrice. Pour rappel, la superficie de fruits rouges est réservée à près de 85% à la fraise. Les 15% restants sont partagés entre la myrtille (10%) et la framboise (5%). Lors de la campagne agricole de l'année dernière, la pro-duction totale générée par les fruits rouges se chiffrait à près de 150.000 tonnes. La fraise représente près de 97% de celle-ci, soit 145.000 tonnes. La faible production des autres fruits rouges notamment celle de la framboise et de la myr-tille tient au fait que ces deux variétés ont été introduites au Maroc tout récemment (début des années 2000). Leur pro-pension à se développer reste faible en raison de leur appé-tence en climat froid. Toutefois, il y a lieu de rappeler que l'essentiel de la production de la framboise (3.100 tonnes) est destiné à l'exportation. Il en est de même pour celle de la myr-tille estimée à 1.780 tonnes. L'activité exporta-trice, force motrice de la filière Si le chiffre d'affaires moyen engendré par la filière des fruits rouges tourne autour de 1,5 Md de DH comme cela a été dit plus haut, il y a lieu de signaler que l'essentiel de cette manne est drainé par l'export. De là, force est de constater que le secteur reste fortement tributaire des mar-chés à l'export. D'un point de vue purement macroécono-mique, il est utile de relever que la filière est pourvoyeuse de pas moins de 3 millions de journées de travail. A en croire les experts du département dirigé par Aziz Akhannouch, le secteur des fruits rouges au Maroc connaît un réel boom en raison de la proximité des marchés européens, du climat favorable et de la disponibilité des terres et de l'eau. L'autre facteur plaidant en faveur de l'essor du secteur serait la batterie de mesures incitatives prises par l'Etat pour attirer les investisseurs étrangers. A ce titre, on dénombre la pré-sence de plusieurs entreprises européennes au Maroc grâce à la co-localisation. Cela a apporté un véritable saut qua-litatif à la filière en termes de techniques innovantes d'irri-gation et de protection des cultures. Cela dit, comme tout le monde le sait, il n'est pas rare que les produits agroali-mentaires marocains peinent à rentrer sur les marchés des pays développés en raison des contraintes liées aux mesures sanitaires, phytosanitaires et de certification. De ce point de vue, les fruits rouges nationaux trouvent une relative facilité à pénétrer le marché européen puisque leurs exportations sont certifiées «Eurepgap». Ainsi, le respect des normes sani-taires confère à la filière un réel avantage comparatif sur le Vieux continent, son principal bastion. Prédominance de l'UE dans les expor-tations nationales A l'instar des autres produits agricoles, l'UE s'arroge la part du lion concernant les expé-ditions marocaines de fruits rouges. En effet, d'après les derniers chiffres relayés par la der-nière note de veille portant sur le secteur, le continent européen s'accapare près de 95% du volume exporté. Trois pays, l'Espagne, la France et le Royaume-Uni représentent près de 90% du marché euro-péen. Dans ce contexte, force est de constater que ces don-nées militent plutôt en faveur d'un effort de diversification des marchés, et ce dans l'op-tique d'accroître les ventes à l'étranger et de rendre l'offre nationale moins dépendante de l'Europe qui sort à peine d'une récession économique aiguë. Toutefois, le départe-ment de l'Agriculture a pris la mesure de l'importance d'ouvrir de nouveaux horizons aux exportateurs nationaux. En cela, le Fonds de développe-ment agricole a mis sur pied une subvention de 500 DH la tonne pour les exportations de fraises en dehors de l'UE. En somme, le Maroc détient près de 7% du marché mondial de la fraise. Améliorer ce pour-centage passerait entre autres, par une percée sur le marché américain. Les USA constituent le premier pays importateur de fraises. Il conviendrait aussi pour le Maroc d'être plus inci-sif sur le deuxième marché mondial de fraises qui n'est autre que l'Allemagne. Cette dernière connaît une demande annuelle de fraises estimée à 180.000 tonnes (l'équivalent de 400 millions de dollars). Or, les expéditions marocaines vers ce marché se limitent à 7.600 tonnes (soit un peu plus de 10 millions de dollars), avec une part de marché de 3% en 2012.