La filière des fruits rouges connaît de plus en plus une grande expansion. La rentabilité de ce produit se confirme davantage, notamment due à la forte demande des marchés européens et américains. Le Maroc s'aligne à la tendance mondiale et développe une filière de plus en plus structurée. Les chiffres relatés dans la note de veille du ministère de l'agriculture et de la pêche maritime témoignent du développement de la filière dont le chiffre d'affaires a atteint 1,5 milliard de dirhams pour une superficie de 4.162 hectares. Ainsi 150 mille tonnes ont été produites durant la campagne 2012-2013, dont 97% sont constitués de fraises. Le Royaume exporte dans ce sens près de 19 milles tonnes de fraises par an et 47 mille tonnes de fraises congelées. Des volumes qui ne cessent de grimper plaçant ainsi le volume de fraises exporté à 74 mille tonnes durant la campagne 2013-2014. «La baisse des exportations marocaines de fraises fraîches notamment vers l'Europe a été compensée par une hausse des exportations de fraises surgelées qui sont moins sensibles aux conditions climatiques des marchés de destination», explique le ministère de l'agriculture dans sa note de veille. Et de préciser que «les exportations de framboises et de myrtilles ont poursuivi leur croissance soutenue entamée depuis six ans». Les exportations de framboises ont été multipliées par 4 sur la période allant de 2008 à 2014, passant ainsi de 949 tonnes à 3.974 tonnes. Les exportations de myrtilles se sont multipliées par 28 basculant ainsi de 139 tonnes à 3.895 tonnes. L'Union européenne reste la première destination des fruits rouges marocains soit 95% du volume exporté. L'Espagne arrive en tête avec 35% du volume, suivi de la France (33%) et le Royaume-Uni (20%). Toutefois, le Maroc œuvre à la diversification des marchés et des offres afin d'améliorer ses exportations et remédier à cet égard aux fluctuations de la demande sur le marché européen. Le ministère de tutelle a mis en place une subvention de 500 dirhams par tonne pour l'exportation de fraises hors Union européenne. Se référant au ministère de tutelle, le circuit de commercialisation des fruits rouges marocains à l'international a connu deux tendances distinctes. Le calendrier d'exportation s'étend actuellement sur six mois contre trois auparavant. L'éphéméride des exportations est marqué par deux pics. Le premier est en avril-mai (20% de volume global essentiellement de fraise fraîche) et l'autre en juillet (10% de volume global de fraises surgelées). En termes de retombées économiques, la filière génère annuellement plus de 3 millions de journées de travail et ce sur une période de 9 mois (septembre à mai). «L'attractivité pour cette filière au Maroc a généré une vague de co-localisation d'entreprises européennes qui a notamment contribué à son développement et à l'adoption des techniques les plus innovantes en matière d'irrigation, de fertigation et de lutte intégrée pour la protection des cultures», relève-t-on de la note de veille du ministère. Et d'ajouter que «l'importance économique de cette filière prend de plus en plus d'ampleur vu la proximité des marchés européens, le climat favorable, la disponibilité des terres, de l'eau, de la main-d'œuvre qualifiée et les incitations à l'investissement mises à la disposition des investisseurs par le département de l'agriculture à travers le Fonds de développement agricole». Notons que la filière des fruits rouges au Maroc reste caractérisée par un mix «espèce», clairement identifié au niveau de la superficie cultivée. Pour 3.500 hectares, la fraise arrive en tête, soit 85% de la superficie totale suivie des myrtilles 10% et de la framboise 5%.