La dernière analyse de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) portant sur les ventes à l'étranger dresse le profil général des exportations marocaines entre 1998 et 2012. Sur cette période, le nombre de produits exportés serait passé de 2.429 à 2.948, ce qui marque une nette amélioration. A cela, il faudrait ajouter que la valeur moyenne par produit exporté est passée de 28 MDH en 1998 à près de 63 MDH en 2012. Dans l'optique d'apporter un éclairage sur le comportement des exportations nationales aussi bien vers les marchés traditionnels que nouveaux, la DEPF a récemment publié une note portant sur la dynamique des exportations marocaines. Cette énième étude atteste incontestablement de l'attention de plus en plus accrue portée par l'Etat aux expéditions des produits nationaux vers l'étranger. Cela dit, la pertinence de cette étude réside dans la période où elle a été réalisée. Celle-ci concerne près de 14 années (1998-2012). Globalement, cette analyse montre une bonne tenue des exportations des produits nationaux même si quelques contreperformances peuvent être relevées ici et là. Une progression remarquable En faisant une intrusion dans la note de la DEPF, ce qui surprend agréablement est la bonne tenue des ventes à l'étranger. Entre 1998 et 2012, le nombre de produits exportés a enregistré un taux d'accroissement global de 21%, passant de 2.429 à 2.948 produits. L'autre information non moins capitale est l'augmentation du nombre de marchés d'exportation. Ce dernier a progressé de 24% soit de 141 à 175 entre ces deux dates. Toujours sous l'angle des bonnes réalisations, il y a lieu de souligner que le nombre de transactions (flux produit-marché) s'est consolidé de près de 58% puisque de 11.339 transactions en 1998 il atteint 17.872 en 2012. Ces quelques chiffres montrent à l'évidence une réelle montée en puissance des produits nationaux à l'export concernant cette période. Et pourtant, bon nombre d'experts continuent de pointer du doigt les proportions prises par le déficit de la balance commerciale au cours de ces dernières années. Ce qui atteste une fois de plus du caractère impérieux de juguler les importations qui demeurent massives au regard des exportations. Par ailleurs, la note de la DEPF révèle deux dates phares marquant l'évolution des ventes à l'étranger. Deux périodes charnières Si la dynamique des exportations nationales a été plutôt bonne entre 1998 et 2012 comme cela a été mentionné plus haut, une analyse plus fine de celle-ci entre une première période 1998-2007 et une deuxième période 2007-2012 permet de mieux déceler les nuances inhérentes à l'évolution du nombre des produits exportés et celle des nouveaux marchés. Ainsi, entre 1998 et 2007, le nombre de produits exportés et celui des marchés desservis se sont accrus à un rythme annuel moyen de 1,8% pour les produits et de 2,1% pour les marchés, tirant à la hausse le nombre de transactions qui a progressé de 4% par an entre les deux dates. Par contre, entre 2007 et 2012, le nombre de transactions a continué sa progression annuelle à un rythme de 2,1% pendant que le taux d'accroissement annuel du nombre de produits n'a guère franchi les 0,7% et celui du nombre de marchés 0,6%. Ces chiffres témoignent d'une augmentation des produits exportés et celle des marchés sur la première période. A contrario, on observe leur timide progression sur le deuxième intervalle même si les exportations globales ont plus progressé au cours de la deuxième période. La cause serait l'effet de diversification que traduit l'exportation de certains produits habituels sur des marchés déjà explorés. Outre ces spécificités, l'analyse de la DEPF lève le voile sur la forte concentration des produits et des marchés d'export marocains. A titre illustratif, près de 80% de la valeur des exportations globales en 1998 relevaient uniquement de 3,5% des produits exportés et de 6,4% des marchés desservis composés de 9 pays. En 2012, cette même proportion est réalisée moyennant l'exportation de 2,9% des produits à destination de 11,4% des marchés (20 pays), ce qui met en évidence un repli au niveau de la diversification des produits entre les deux périodes contre une progression de la diversification des marchés. Par ailleurs, les experts de la DEPF semblent préoccupés quant à la forte concentration des entreprises marocaines exportatrices. En effet, la part des nouvelles entreprises dans les exportations totales n'est que de 0,02%, ce qui reste tout de même négligeable en comparaison avec l'évolution de l'activité économique. Par exemple, le Kuwait voit la part de ses nouveaux exportateurs dans les exportations totales atteindre 0,24%. En définitive, il ressort des conclusions de la DEPF, la nécessité de renforcer la capacité des exportateurs nationaux à lancer de nouveaux produits et à cibler de nouveaux marchés. L'augmentation du taux de survie des nouveaux produits sur les marchés d'exportation devrait aussi constituer un axe prioritaire.