Dans le sillage du nouveau projet de loi relatif aux établissements touristiques et aux autres formes d'hébergement touristique, Abdelatif Ettayebi, chef de la division de la Réglementation et de la Qualité au ministère du Tourisme, apporte un éclairage édifiant sur les objectifs fixés par ce nouvel arsenal juridique. Il insiste particulièrement sur le fait que les établissements touristiques seront à même de se conformer à ce nouvel instrument en raison des mesures d'accompagnement prévues. L'autre élément qui plaide en faveur d'une bonne implémentation de ce dispositif juridique est qu'il serait le fruit d'une concertation avec les professionnels du secteur touristique. Finances News Hebdo : A la lecture de ce projet de loi, on se rend compte de sa richesse. Il aborde plusieurs volets : (conditions d'exploitation des établissements hôteliers, classement, sanctions, etc.). Quel est l'objectif majeur qui a sous-tendu l'avènement de ce projet de loi ? Abdelatif Ettayebi : La qualité et l'environnement sont les clés de voûte pour tout développement harmonieux et intégré du secteur du tourisme. A ce titre, le projet de loi relatif aux établissements touristiques et aux autres formes d'hébergement touristique s'inscrit dans le cadre de la vision stratégique du secteur du tourisme «Vision 2020», et vise la réalisation des principaux objectifs suivants : d'abord l'amélioration de la compétitivité et de la qualité des prestations au sein des établissements touristiques ; ensuite l'alignement de l'offre touristique nationale sur les standards internationaux en intégrant les meilleures pratiques et en l'harmonisant à l'évolution des exigences des touristes en termes de qualité, de sécurité, d'hygiène et de développement durable ; et enfin l'amélioration de la visibilité de l'offre nationale en adaptant le système de classement hôtelier à l'évolution et à la diversification de l'offre en hébergement touristique. F.N.H. : Ce projet accorde une grande importance à l'amélioration de la qualité des services, de l'hygiène et de la sécurité dans les établissements hôteliers. Pensez-vous que ces établissements hôteliers seront à même de respecter les dispositifs-phares de ce projet de loi afin de se mettre au niveau des standards internationaux ? A. E. : Il faut signaler tout d'abord que toute la vision est faite en concertation avec les professionnels du tourisme et en particulier la Fédération nationale de l'industrie hôtelière. De même, des mesures d'accompagnement des hôteliers pour l'implémentation du nouveau cadre normatif seront prises en compte. C'est un projet commun puisqu'il émane des deux parties. De plus, des mécanismes d'appui ont été mis en place en commun accord avec l'Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME) et qui s'ajoutent au Fonds Renovotel qui est un mécanisme de financement conjoint pour accompagner les hôteliers. Enfin, et pour assurer la mise en conformité de l'ensemble du parc national aux nouvelles normes de classement, le projet de loi prévoit une période transitoire. Ainsi, les établissements touristiques classés existants à la date de publication de la présente loi, disposeront d'un délai de 24 mois à compter de la date de publication des textes réglementaires pour s'y conformer. Il est à signaler que des audits à blanc seront réalisés au profit des établissements d'hébergement touristique. Ces audits permettront durant la période de transition de sensibiliser, d'accompagner et de faciliter l'adhésion des professionnels du parc existant au nouveau système de classement. F.N.H. : Concernant les critères de classement des établissements hôteliers, estimez-vous que ce nouveau projet de loi apportera un véritable saut qualitatif en la matière ? A. E. : Toutes les conditions pour atteindre cet objectif sont réunies et on ne peut qu'être optimiste de ce côté. Il est à signaler que les normes de classement ont été élaborées avec le concours de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) qui a fait profiter le ministère du Tourisme de son expérience confirmée dans la mise en oeuvre des systèmes de classement. La nouveauté de ces normes, c'est qu'en plus des critères dimensionnels, elles intègrent des critères permettant l'évaluation de la qualité des prestations hôtelières. Aussi, un corps d'auditeurs spécialisés a été mis en place et formé, toujours avec l'appui de l'OMT, afin d'assurer l'application du nouveau référentiel de classement. Par ailleurs, un audit mystère a été mis en place, complémentaire au contrôle réalisé par le corps d'auditeurs spécialisés. L'audit mystère sera effectué par des clients mystères pour le compte du ministère du Tourisme. Ce type de contrôle permettra de vérifier de façon permanente le respect des normes de la qualité de service.