La préfecture des arrondissements de Sidi Bernoussi vient d'inaugurer le premier centre de tri et de recyclage de déchets de la métropole. Le Centre a nécessité une enveloppe budgétaire de 9,4 millions de DH dont 3,82 millions financés par l'INDH. Le volume de déchets traité dans un premier temps sera entre 60 et 70 tonnes. Lors du forum international sur la gestion intégrée et durable des déchets, organisé récemment, l'accent a été mis sur l'enjeu social, environnemental et économique de la gestion des déchets. En effet, avec la croissance démographique et l'accélération de l'urbanisation, le Maroc est de plus en plus confronté à la problématique des déchets. Chiffre à l'appui, la production de déchets en milieu urbain est passée de 5 à 6 millions de tonnes par an, d'après les statistiques du ministère de l'Environnement. Pour faire face aux défis environnementaux, les pouvoirs publics avaient lancé en 2006, la loi n°28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination, puis a mis en oeuvre en 2008 le Programme national des déchets ménagers (PNDM). C'est dans le cadre de ce programme visant à recycler 20% des déchets à l'horizon 2015 que la Préfecture des arrondissements de Sidi Bernoussi vient de lancer le premier centre de tri et de recyclage de déchets de la métropole. Mohamed Ali Habouha, Gouverneur de la préfecture, a souligné que son arrondissement a pu mettre au point une approche innovante visant à tirer profit de ces déchets en les valorisant à travers un processus de recyclage. Aujourd'hui, la gestion des déchets à Casablanca constitue une préoccupation majeure des autorités qui se sentent débordées par l'ampleur des déchets générés. En effet, avec le prolongement urbain de la ville, un mode de vie orienté vers la consommation en abondance et un comportement peu respectueux de l'environnement, le volume des déchets et des nuisances qu'ils présentent suit une courbe ascendante de 3% par an en moyenne. La métropole produit environ 4.000 tonnes de déchets par jour qui sont quotidiennement acheminés vers les décharges sans subir un traitement préalable, alors que 85% de cette quantité peut être triée, recyclée et valorisée. Ce projet expérimental dans la région de Casablanca a nécessité une enveloppe budgétaire de 9,4 millions de DH dont 3,82 millions financés par l'INDH, visant à améliorer la qualité de gestion des déchets et remédier à la récupération et au tri anarchique des déchets valorisables par les éboueurs qui sillonnent les rues. Située dans la zone industrielle de Sidi Bernoussi, cette infrastructure va traiter dans un premier temps entre 60 et 70 tonnes de déchets ménagers et assimilés, qui subiront un tri sélectif en amont au niveau des ménages et des éco-kiosques implantés dans les quartiers ciblés. L'enjeu de cette démarche est aussi bien environnemental, économique que social. Dans son volet social, ce centre se veut également un point d'accueil de l'intégration socioprofessionnelle puisqu'il va permettre aux milliers d'éboueurs et de chinures de travailler dans des conditions décentes et de participer ainsi au processus de développement local, et ce conformément à la philosophie de l'INDH. La présence de ces éboueurs qui font partie désormais de notre paysage, porte non seulement atteinte à leur dignité, à leur santé et à la salubrité générale de la ville, mais alimente les filières de tri et de recyclage informelles, favorisant par conséquent des pratiques d'exploitation abusives de ces éboueurs, comme l'ont souligné les responsables. Avec ce projet pilote, le Maroc met le premier jalon de l'ambitieuse réforme du secteur de gestion. Rappelons que le PNDM, étalé sur une période de 15 ans, prône une approche intégrée visant à professionnaliser la gestion des déchets pour améliorer sa performance économique et sociale et garantir une meilleure qualité de service aux usagers, notamment à travers la valorisation des déchets et le développement des filières de recyclage.