La gestion des déchets ménagers, qu'elle soit déléguée ou autonome, n'est pas encore vraiment rodée au Maroc. C'est pourquoi le ministère de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement réfléchit déjà à la mise en place d'une gestion dédiée à la filière des déchets d'emballage. La direction des études de planification et de prospective planche en effet actuellement, sur l'élaboration d'un business plan sur 5 ans, pour justement organiser cette nouvelle filière. Pour y parvenir, l'équipe ministérielle, accompagnée d'un cabinet de consulting encore à désigner, envisage tout d'abord d'identifier les gisements de déchets d'emballages. Cette évaluation des quantités de déchets produits sur le territoire, réparties en fonction de la nature des matériaux, de la répartition géographique et du type de producteur, permettra de présenter un état des lieux actualisé de la production de déchets d'emballages au Maroc. Par la suite, le ministère prévoit d'achever le système de mobilisation du gisement concerné, à travers une évaluation technique, économique, sociale et environnementale des différents modes de collecte possibles. Cette étape du projet permettra notamment d'examiner les interférences avec la gestion déléguée et les possibilités d'intégrer la collecte des déchets d'emballage dans les contrats de gestion déléguée, lors de leur renouvellement. Par la suite, l'équipe tentera d'établir un montage institutionnel, d'estimer les coûts et les ressources nécessaires, de définir un plan d'action ainsi que les éventuelles mesures d'accompagnement et d'incitation, pour attirer les futurs professionnels de ce nouveau secteur d'activité. 20% de recyclage d'ici 2020 Cette étude préalable constitue l'étape opérationnelle qui s'ajoute à plusieurs études déjà menées sur la valorisation et le recyclage des déchets. Globalement, ces outils visent à atteindre l'objectif d'un taux de 20% de déchets recyclés. Cette réflexion intervient dans le cadre du Programme national de gestion des déchets ménagers (PNDM), élaboré en 2007 par le département de l'Environnement et le ministère de l'Intérieur. Pour rappel, ce dernier a été mis en place afin de professionnaliser la gestion de ce secteur, dans les agglomérations présentant un intérêt économique pour les opérateurs privés et un coût supportable pour les communes. Soutenu par une enveloppe budgétaire de 40 MMDH, le PNDM fixe les objectifs chiffrés à atteindre d'ici 2020. Ce programme a d'ailleurs été rendu public un an après la promulgation de la loi 28-00, relative à la gestion des déchets et à leur élimination. C'est dans ce contexte, et grâce à ces outils, que l'Etat marocain tente de développer une filière complète de traitement des déchets ménagers - les déchets industriels sont abordés différemment - en passant par la collecte, pour aboutir à une valorisation de la fin de vie du déchet. Aujourd'hui, beaucoup de choses restent à faire. Sur près de 7 millions de tonnes de déchets produits chaque année, 75% sont désormais collectées, contre 44% avant 2008. À l'horizon 2030, l'objectif fixé par le PNDM est d'atteindre les 100% de collecte. De la même façon, 33% des déchets sont redirigés vers des décharges contrôlées contre 10% avant 2008. D'ailleurs, 13 décharges contrôlées ont d'ores et déjà été aménagées et 6 autres sont en cours de construction. D'ici 2020, 100% des décharges sauvages existantes doivent être réhabilitées ou fermées selon leur état, et tous les centres urbains doivent disposer de décharges contrôlées.