Le partenariat public/privé a été au coeur des discussions de la conférence organisée par le ministère char-gé de l'Environnement, en collaboration avec la Coopération maroco-allemande (GIZ), la Banque mondiale et le Programme des Nations unies pour le développement. L'objectif de cette rencontre étant d'approfondir et d'élargir les réflexions sur le plan d'investissement vert national. Le Maroc se prépare pour le Sommet mondial sur le changement climatique prévu en septembre prochain à New York. Le changement cli-matique s'impose aujourd'hui comme étant un facteur incon-tournable dans la prise des décisions publiques. L'avenir de l'humanité est de plus en plus menacé et ce sont les pays les moins responsables qui sont les plus frappés par les catas-trophes naturelles. Malgré ce constat alarmant, la communauté internationale n'arrive toujours pas à trouver un consensus pour faire face à ce phénomène qui met en péril le développement dans ses multiples facettes. En attendant cette mobilisa-tion internationale, certains gouvernements affectés par le réchauffement climatique, notamment ceux des pays en voie de développement, multi-plient les efforts pour atténuer les conséquences sur la crois-sance. C'est le cas du Maroc. Frappé de plein fouet par ce phéno-mène, le Royaume s'est engagé depuis quelques années dans la protection de l'environnement, le développement durable ainsi que dans l'émergence des énergies renouvelables. Les enjeux sont de taille sachant que le cycle économique du pays reste étroitement lié aux aléas pluviométriques. Le Royaume ne s'est donc pas contenté de mettre en place une politique visant à relever les défis du changement clima-tique, mais il a opté également pour la promotion de l'investis-sement vert afin de tirer profit des opportunités économiques présentées. C'est ce qu'a affir-mé Hakima El Haité, ministre délégué de l'Environnement lors de la conférence organisée le lundi 9 juin sous le thème «Partenariats public-privé pour promouvoir l'investissement vert au Maroc». Organisée par le ministère chargé de l'Envi-ronnement, en collaboration avec la Coopération maroco allemande (GIZ), la Banque mondiale et le Programme des Nations unies pour le déve-loppement, cette conférence a abrité trois tables rondes por-tant sur «La valorisation des déchets solides», «L'énergie» et «L'agriculture et l'eau». La finalité de cette rencontre à laquelle ont participé les pou-voirs publics, le secteur privé, la société civile, les représen-tants de la communauté inter-nationale ainsi que d'éminents experts nationaux et interna-tionaux, a été d'approfondir et d'élargir les réflexions sur le plan d'investissement vert national qui sera présenté lors du Sommet mondial sur le changement climatique prévu en septembre prochain à New York. «Grâce à l'intégration de la dimension environnementale dans les politiques publiques, le renforcement du cadre régle-mentaire, l'investissement dans les énergies renouvelables, le traitement des déchets et le Plan Maroc Vert, le Maroc est devenu un acteur actif dans le débat mondial sur le change-ment climatique», souligne la ministre déléguée. Le plan d'investissement vert devra présenter un portefeuille de projets structurants s'arti-culant autour de la stratégie nationale du développement durable. L'Etat a besoin d'un coup de main... Pour consolider les acquis enregistrés jusque-là, le Maroc devra accélérer le rythme en matière de croissance verte. Or, l'Etat seul ne pourra pas enclencher une dynamique d'investissement vert. Le sec-teur privé est sollicité à s'inves-tir et contribuer à l'essor de cette économie notamment à travers le partenariat public-privé. H. El Haité a insisté sur la nécessité de l'implication du secteur privé dans ce proces-sus de mise en place du plan d'investissement vert, et ce afin de pouvoir tirer profit des fonds internationaux. «Le secteur privé joue un rôle crucial dans les défis de la durabilité. D'après nos estima-tions, plus de 80% du finan-cement nécessaire pour faire face aux défis d'adoption et d'atténuation devra provenir de source privée. Les fonds publics seront de plus en plus appelés à jouer le rôle de cata-lyseur du financement privé à travers les outils de réduction du risque d'investissement afin d'atteindre un effet de levier capable de maximiser le pack du budget public», précise Simon Gray, directeur de la Banque mondiale. Le Maroc a fait le choix du PPP comme étant un mécanisme de financement innovant, en ligne avec les objectifs internationaux ainsi qu'avec les axes de la stratégie. Par ailleurs, l'encouragement du secteur privé ne peut se faire sans le renforcement du cadre réglementaire et la mise en place d'une politique fiscale encourageante. Saïd Mouline, président de la commission économie verte à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a insisté sur la nécessité d'accé-lérer le rythme des réformes sur le plan réglementaire et fiscal pour encourager les entreprises à investir dans l'économie verte. Aussi, a-t-il mis l'accent sur le rôle que peuvent jouer les PME dans la promotion de cette économie. De son côté, Rupert Joy, ambassadeur de l'Union européenne, a félicité le Maroc pour les efforts déployés et pré-cisé que l'économie verte peut être un facteur de croissance. «Depuis quelques années, l'Union européenne a intégré une approche verte dans les programmes de coopération avec le Maroc. Cette approche va être à l'avenir de plus en plus relevée avec au moins 20% de l'ensemble du bud-get de l'UE d'ici 2020, soit environ 180 milliards d'euros», annonce Rupert Joy .