Une vingtaine de sessions-débats ont été consacrées au changement climatique en marge de la Conférence de Davos tenue du 22 au 25 janvier 2014. Seuls six pays, dont le Maroc, ont été invités à prendre part aux trois tables-rondes dédiées au réchauffement climatique. L'un des enjeux de cette participation est de drainer le financement nécessaire pour la mise en œuvre de la stratégie nationale. La question du changement climatique s'impose à chaque rendez-vous mondial. Réagir face à ce phénomène alarmant devient de plus en plus urgent. Un dossier chaud qui n'a pas manqué au Forum économique mondial de Davos, organisé du 22 au 25 janvier 2014, et où une vingtaine de sessions-débats y ont été consacrées. Ce sont, en quelque sorte, des séances d'échauffement pour préparer la Conférence Climat de Paris, prévue en 2015 et qui probablement, va marquer un tournant majeur dans ce dossier. L'objectif étant de tirer, une fois de plus, la sonnette d'alarme sur l'une des principales menaces du XXIème siècle. Plus de 2.600 participants (chefs d'Etat et de gouvernement, ministres, chefs des plus grandes entreprises...) venus des quatre coins du monde ont assisté à ce rendez-vous devenu incontournable. A cette occasion, et pour la première fois, le Maroc a organisé une table ronde sur les changements climatiques et ce, dans le cadre de la préparation du Sommet prévu en septembre 2014 sous l'égide des Nations Unies ayant pour objectif notamment, d'examiner de nouveaux mécanismes pour la mobilisation du financement privé au profit de la lutte contre le réchauffement climatique. Seuls six pays dont le Maroc ont été invités à prendre part aux trois tables rondes dédiées au changement climatique programmées en marge du Forum. Le choix du Maroc d'organiser cette table ronde parmi trois autres pays en l'occurrence, le Mexique, les Philippines et le Nigeria, n'est que le fruit du travail mené par la ministre déléguée chargée de l'Environnement lors de la 19ème Convention cadre des Nations Unies sur le changement à Varsovie (Pologne). En effet, Hakima El Haité avait entrepris des réunions avec des bailleurs de fonds, notamment la Banque mondiale, mettant en exergue les avancées enregistrées par le Maroc dans ce domaine. Une campagne de séduction qui vise à attirer les fonds nécessaires pour la mise en application de la stratégie nationale de l'environnement ainsi que pour trouver de nouveaux mécanismes pour la mobilisation du financement privé. Rappelons que l'aspect environnemental est depuis quelques années l'une des priorités du Royaume. Il en témoigne la mise en œuvre de grands programmes de développement durable dans l'énergie, l'agriculture, l'eau et les déchets, le renforcement de l'arsenal juridique et tout récemment l'adoption de la Charte nationale de l'environnement et du développement durable. L'expérience marocaine séduit Cette table ronde à laquelle ont participé la Banque mondiale ainsi que des chefs de grandes entreprises, a été l'occasion pour mettre en avant les réalisations et les engagements pris dans ce domaine par notre pays. «L'organisation de la table ronde sur le changement climatique par le Maroc à Davos est un enjeu de taille, dans la mesure où le Maroc a saisi cette occasion pour présenter ses projets structurants visant la lutte contre le réchauffement climatique et pour explorer les possibilités existantes afin d'y drainer le financement nécessaire. Le Maroc a saisi également cette occasion pour faire partie d'une alliance sur l'agriculture durable» nous confie Hakima El Haité. Les projets présentés concernent cinq programmes à savoir, le solaire, l'éolien, l'efficacité énergique, la valorisation énergétique du biogaz émanant des charges publiques et le recours au pompage de l'eau pour l'irrigation agricole par les panneaux solaires. Rappelons à ce titre que le Maroc a fait un énorme pas dans ce domaine et s'apprête à se lancer dans le projet de développement sobre en carbone grâce aux dispositifs stratégiques, réglementaires et institutionnels mis en place. «En effet, plusieurs stratégies sectorielles volontaristes d'envergure intégrant la dimension de l'atténuation des gaz à effet de serre dans des secteurs clés de l'économie nationale ont été élaborées à savoir l'énergie, le transport, l'agriculture, le bâtiment et les déchets», souligne la ministre. Ceci dit, les Etats ne peuvent plus ignorer les conséquences désastreuses du réchauffement climatique qui constitue l'un des défis majeurs de l'humanité. Selon Hakima El Haité, «le Maroc, à l'instar de nombreux pays en développement, est fortement atteint par ce phénomène et recense d'ores et déjà maints effets au niveau national». D'où l'importance de la stratégie nationale en matière de lutte contre les changements climatiques et qui repose sur deux principes. D'une part, le Maroc compte mettre en place une politique d'atténuation des changements climatiques par réduction des émissions de gaz à effet de serre, convaincu que grâce aux technologies propres, il contribuera à son développement global. «Face aux causes des changements climatiques, le Maroc est volontaire pour découpler la croissance de son économie de ses émissions de gaz à effet de serre», souligne la ministre. Et d'ajouter que d'autre part, et face aux conséquences des changements climatiques, le Maroc entend préserver son territoire et sa civilisation de la manière la plus appropriée, en réagissant efficacement aux vulnérabilités de son territoire et en anticipant une politique d'adaptation qui prépare l'ensemble de sa population et de ses acteurs économiques.