Au lendemain du rachat par Etisalat des parts détenues par Vivendi dans Maroc Telecom pour 4,138 milliards d'euros, Abdeslam Ahizoune a été reconduit à son poste de président du Directoire de l'opérateur historique. Il aura à ses côtés Eissa Mohamed Al Suwaidi, président d'Etisalat depuis juin 2012, et qui a été élu vice-Président. Aux côtés des représentants du Royaume, le Conseil de Surveillance a aussi coopté... du lourd. On retrouve ainsi Mohamed Hadi Al Hussaini, membre du Conseil d'administration de cinq sociétés publiques (Etisalat, Emirates NBD, Emirates Islamic Bank, Dubai refreshments company et la National General Insurance company), et Ahmad Abdulkarim Julfar, DG Directeur d'Etisalat Group depuis août 2011. Il est par ailleurs administrateur de Mobily, d'Etisalat Misr et d'Etisalat Services Holding. Il y a également Dr. Daniel Ritz qui a rejoint Etisalat en février 2012 en qualité de directeur de la Stratégie du groupe. Il siège également au Conseil d'administration d'Atlantique Telecom, Thuraya, PTCL et Ufone. Enfin, a été également coopté Mohamed Saif Al Suwaidi, DG d'Abu Dhabi Fund for Development, Président d'Al Ain Farms for Livestock Production et vice-Président de l'Arab Bank for Investment and Foreign Trade. Mais la reconduction d'Abdeslam Ahizoune est-elle pour autant une surprise ? Peut-être pas. Comme je le disais tantôt dans ces colonnes (www.financenews.press.ma), il a Maroc Telecom dans les veines pour y avoir passé plus de deux décennies et fait toute sa carrière dans les télécoms. Surtout, si Maroc Telecom brasse actuellement des milliards et rétribue grassement ses actionnaires, dont notamment l'Etat marocain, c'est parce qu'il a su en faire un opérateur performant et rentable. C'est donc sans surprise que le nouvel actionnaire de référence lui a renouvelé sa confiance. Avec l'arrivée d'Etisalat dans le tour de table, incontestablement une page se tourne et une nouvelle ère s'annonce, avec Ahizoune de nouveau comme porte-voix. L'on ne doute guère, même avec l'arrivée de nouveaux actionnaires, qu'il gardera le même cap : l'Afrique. Un continent où l'opérateur a déjà fait ses preuves, dans un contexte marqué par la baisse des revenus sur le marché national, du fait d'une concurrence exacerbée. Mauritanie, Burkina Faso, Gabon et Mali sont ainsi autant de pays où l'étendard marocain flotte haut et qui contribuent aux performances de l'opérateur historique. Et ce n'est qu'un début. Car, visiblement, Maroc Telecom et Etisalat ont en partage cette stratégie de conquête de l'Afrique. Une ambition confirmée par l'annonce, début mai courant, de la cession par le groupe émirati de ses opérations dans six pays africains à l'opérateur marocain. Les filiales au Bénin, en République centrafricaine, au Gabon, en Côte d'Ivoire, au Niger et au Togo tombent donc dans l'escarcelle de Maroc Telecom pour 650 millions de dollars. Ce qui lui assure désormais une présence dans neuf pays du continent africain. Cela confirme, surtout, sa vocation de groupe panafricain qui a su développer une véritable expertise en Afrique au cours de ces dernières années.