30% des accidents de la circulation sont liés aux problèmes mécaniques. Le taux de rejet des centres de visite technique est de seulement 1,4%. Najib Boulif prévoit d'effectuer 500 audits des réseaux et des centres de contrôle tech-nique en 2014 et d'augmenter le nombre de licences pour étoffer le réseau. Face au constat critique des accidents de la circulation, la sécurité routière est devenue, depuis quelques années, le che-val de bataille du gouvernement marocain qui multiplie les actions pour stopper cette hécatombe. Or, malgré les efforts déployés, le nombre d'accidents ne fait qu'augmenter. En 2013, cette hausse s'est maintenue avec une augmentation de 1,3% par rap-port à 2012 avec, en revanche, une baisse de 8,63% des morts. L'état mécanique des véhicules est responsable de 30% des accidents de la route, d'après les déclarations de Najib Boulif, ministre délégué au Transport. Un chiffre alarmant qui révèle des failles importantes dans notre système de contrôle tech-nique. Plus alarmant encore, le chiffre relatif au taux de rejet des centres de visite technique qui est de seulement 1,4% sur 2 millions de visites délivrées en 2013. En d'autres termes, seuls 280 véhicules n'étaient pas en règle. Ce qui est très loin de la réalité et même des stan-dards internationaux, puisque la moyenne d'âge du parc automo-bile, jugé vieux, est de 15 ans. Il ne faut pas être un expert pour comprendre que la réalité est tout autre. Bien évidemment, ce paradoxe s'explique par les pratiques illégales de certains centres qui n'hésitent pas à déli-vrer des visites techniques pour des véhicules non-conformes, mettant ainsi en danger la vie des innocents. Ces hors-la-loi qui entachent la réputation de la profession sont désormais dans le collimateur du ministère de tutelle qui compte les traquer, selon les dires de Najib Boulif. Mettre à niveau ce maillon qui constitue un élément moteur de la stratégie nationale de la lutte contre l'insécurité routière, est parmi les priorités du ministère du Transport. Outre les campagnes de sensibilisa-tion sur l'impératif de la visite technique, le ministère compte faire du nettoyage en multipliant les audits des réseaux et des centres de contrôle technique. Alors qu'aucun audit n'a été effectué en 2011, Najib Boulif prévoit 500 audits en 2014, ainsi que l'augmentation du nombre de licences pour étoffer le réseau constitué actuellement de 251 centres. Pour rappel, le nombre de visites techniques délivrées est en augmentation constante, passant de 906.079 en 2006, depuis l'adoption du cahier des charges, à plus de 2 millions en 2013. Ceci dit, le chantier de la dématérialisation des processus techniques, en cours de déploie-ment, permettra de verrouiller les canaux du système des visites techniques et ce, dans le but d'atteindre les objectifs fixés, à savoir réduire le nombre de morts à 1.500 à l'horizon 2020. La mise en applica-tion du PSIU Dans le cadre du Plan stratégique intégré d'urgence de sécurité routière (PSIU), lancé en 2005, le ministère de l'Equipement et du Transport avait établi un plan d'action de mise à niveau du secteur opérant dans le contrôle technique au Maroc à travers le Centre national d'essais et d'homologation (CNEH). L'objectif de ce dernier étant le développement et la modernisa-tion du secteur afin de garantir l'effectivité des contrôles effec-tués au niveau des centres de visite technique (CVT), et ceci par le biais de nouveaux critères cen-trés sur la vérification de l'état mécanique des véhicules. Depuis, plusieurs actions ont été menées dans l'objectif de contri-buer à la lutte contre le fléau des accidents de la circulation par l'amélioration de l'état méca-nique du parc automobile natio-nal et sa mise en conformité avec les conditions et les standards de sécurité routière et de protection de l'environnement. Vers une meilleure structuration du secteur Parmi les réformes entreprises, l'introduction du procès-verbal et de la vignette sécurisés de la visite technique en 2009 visant la modernisation et la protection du secteur mais également l'uniformisation des documents délivrés par les centres de visite technique. Le nouveau PV mis en place comporte 10 niveaux de sécurité empêchant toute falsification, modification, repro-duction ou utilisation frauduleuses des documents de visite technique. Pour cette année, le ministère prévoit le démarrage d'un nou-veau système d'audit systématique des centres afin d'assurer l'amélioration continue des prestations et du système mis en place.