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La politique africaine du Maroc : Les enjeux d'un nouvel élan
Publié dans Finances news le 11 - 04 - 2014

C'est dans le prolongement des grandes orientations constantes de la politique étrangère marocaine à savoir : la défense de l'intégrité territoriale, la situation géographique sur la rive sud de la Méditerranée, l'attachement aux valeurs universelles de paix et de tolérance que s'inscrit l'action diplomatique du Maroc.
Le Souverain estime que «le Maroc, qui appartient à d'autres ensembles régionaux avec lesquels il entretient des liens particuliers, où se mêlent affectivité, sens du destin commun, exigences de la coopération et défense des intérêts bien compris, se doit de demeurer fidèle aux valeurs et objectifs d'unité, de solidarité, de coopération et de bon voisinage avec ses frères et amis du Maghreb Arabe, d'Afrique et du Monde arabe et islamique. Il doit également assumer pleinement son rôle au sein de ces ensembles et oeuvrer, avec sérieux, sincérité et persévérance à la concrétisation de ces valeurs et à la réalisation de ces objectifs et espérances, tout en étant solidaire des pays du Sud dans leur action pour un développement durable, le règlement du problème ardu de l'endettement, et relever les défis de la mondialisation en demeurant actif dans les domaines de la préservation de la paix, de la défense de la légalité internationale et de l'aide humanitaire».
Dans ce contexte, il est indéniable que l'action internationale du Maroc fortement imprégnée par cette vision témoigne de sa volonté de traduire cette perception du rôle international du Maroc sur le terrain de l'échiquier international.
En direction de l'Afrique, la tournée royale au Mali, en Côte d'Ivoire, en Guinée et au Gabon s'inscrit d'ailleurs dans une telle dynamique qui conforte les dimensions de la politique africaine rénovée du Maroc. Tant il est vrai que le Royaume est plus que jamais «le pays arabe le plus africain».
Certains observateurs n'ont pas manqué de rapprocher les réorientations actuelles de la diplomatie marocaine envers l'Afrique subsaharienne de l'intérêt porté au continent par le Maroc au lendemain de son indépendance.
En effet, le Maroc s'attacha, dès les premières années de son accession à l'indépendance à consolider ses liens avec les pays du groupe de Casablanca qui regroupait à l'époque les pays progressistes du continent dont il fut l'un des promoteurs ; animé dès lors par les principes de non-alignement, mais également par la libération des peuples encore sous domination étrangère et la lutte contre le sous-développement. C'est dans ce contexte d'ailleurs que s'inscrivit la participation marocaine au renforcement du contingent de l'ONU pour sauvegarder l'intégrité territoriale du Congo. Après la création de l'OUA en 1963, le Maroc mena une politique très active en Afrique subsaharienne, notamment envers les mouvements de libération qui seront soutenus matériellement et militairement.
Le retrait du Maroc de l'OUA en 1984, suite à l'admission de la RASD, devait marquer une nouvelle approche de ses relations africaines qui s'est traduite par une présence offensive sur le terrain de la coopération économique, spirituelle et culturelle. Le Maroc s'efforce de développer sa propre conception de la coopération soutenue par l'idée d'apporter une dimension régionale au partenariat ; «un partenariat mutuellement bénéfique» comme le souhaitait le Souverain, dans un souci «d'équilibrer les partenariats» par rapport au Nord, trop longtemps présent.
Sur le plan économique, le Maroc a déjà pris le devant, notamment au Caire lors du Sommet Afrique-Europe «dans le cadre de l'initiative des pays pauvres très endettés (PPTE)», en annulant la dette des Etats les plus pauvres du Continent et exonérant leurs produits des droits de douane. Un geste fort symbolique qui sera relayé par le renforcement du cadre juridique bilatéral devant encadrer ou stimuler la dynamique des relations économiques et commerciales qui souffrent encore des faiblesses endémiques des échanges Sud-Sud. Malgré les potentialités que renferment les partenaires en termes de ressources naturelles, de marché et d'expertise ; les échanges commerciaux entre le Maroc et l'Afrique subsaharienne ne dépassent guère 2,6 % de l'ensemble des flux commerciaux du pays.
Le commerce extérieur peut être considéré comme le reflet de la réalité économique d'un Etat ou d'un groupe d'Etats et, partant, de l'intensité des relations économiques et politiques qui peuvent exister entre eux.
Les accords commerciaux bilatéraux conclus avec les partenaires africains empruntent divers types. Certains sont classiques se basant sur la pratique de la clause de la nation la plus favorisée et la limitation du traitement préférentiel. D'autres préférentiels ou se réfèrant au système global de préférences commerciales (SPGC) dont les principes et les mécanismes visent à intensifier les échanges Sud-Sud. Il s'agit notamment de l'élargissement des préférences aux obstacles tarifaires et non tarifaires (à tous les produits et à tous les PVD sur une base multilatérale) ; la réciprocité des avantages avec cependant des correctifs pour les pays les moins avancés (dans la mesure où un traitement spécial sans réciprocité leur serait nécessaire) dont le renforcement constitue un cadre juridique incitatif pour développer un partenariat économique durable.
Le cadre institutionnel couvre les commissions mixtes dont certaines ont été réactivées récemment à la suite des visites royales dans le continent. L'importance de ces commissions réside dans le fait qu'elle constitue un instrument indispensable pour veiller à la réalisation des dispositions des accords de coopération. Elles sont d'ailleurs présidées par les ministres des Affaires étrangères et se réunissent en principe une fois par an dans chacune des deux capitales impliquées dans l'accord. Mais ce qui caractérise, nous semble-t-il, cette nouvelle dynamique économique est le rôle désormais stratégique dévolu au secteur privé dont les acteurs sont appelés à s'impliquer davantage dans des domaines aussi variés (immobilier, mines, télécommunications, banques, tourisme, social...) et à accompagner de la sorte les opérateurs publics déjà présents dans le cadre du partenariat public-privé. Cette nouvelle dynamique économique s'inscrit dans une perspective plus large qui ambitionne de l'adosser à la coopération triangulaire pour faire bénéficier la région de l'expérience du Maroc et du «capital de crédibilité et de confiance dont il jouit auprès de ses partenaires».
Si la proximité géographique et les réalités économiques constituent des atouts indéniables pour asseoir les bases d'une coopération durable, on ne saurait trop insister sur les facteurs de rapprochement humains, spirituels et confrériques entre le Maroc et certains pays du continent. D'ailleurs, c'est en tant que chef religieux que le Roi a été accueilli au Mali où le Maroc s'apprête à former des Imams.
Le Maroc s'efforce par ailleurs de mettre la coopération culturelle au service de sa politique africaine. L'existence de liens culturels et linguistiques étroits (la langue française occupe encore une place prépondérante dans l'enseignement supérieur, scientifique et technique) semble constituer un facteur déterminant dans la circulation des étudiants subsahariens. A cet effet, l'Agence de coopération internationale prend en charge «depuis 1987, environ 6.000 bourses d'étudiants africains» auxquels s'ajoutent d'autres étudiants qui financent leur propre formation dans des écoles supérieures privées.
Sur le plan des rapports humains, l'initiative marocaine de régulariser les migrants en provenance de l'Afrique subsaharienne qui ont choisi de s'installer légalement au Maroc s'inscrit dans une nouvelle approche de la problématique de l'immigration irrégulière qui n'a cessé d'interpeller le Maroc afin d'y apporter des réponses un tant soit peu durables. Car au-delà du caractère humain de l'initiative à l'égard d'une population en quête d'une vie digne et meilleure, elle ouvre de nouvelles perspectives pour la gestion de cette mobilité humaine dans le cadre d'une politique migratoire qui nécessite «des réponses collectives, équilibrées et surtout humanistes».
Es-saïd Kinana


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