Dans deux semaines, tout au plus, le Conseil de sécurité des Nations Unies se penchera de nouveau sur ce que nous appelons, par un étrange euphémisme, «l'affaire du Sahara» ! Récurrente et répétitive, la session d'avril de ce tribunal du monde ne cesse de mobiliser depuis 39 ans les délégations du Maroc et de l'Algérie, celle-ci devenant depuis toujours le rédhibitoire adversaire de notre cause sacrée. Le mois d'avril est celui où la diplomatie algérienne, tout à son machiavélique antimarocanisme affiché, déploie ses campagnes hostiles, mobilise ses alliés et ses agents, ses lobbies et des millions de dollars pour faire pression sur les membres du Conseil de sécurité et, faire fléchir les débats en faveur du polisario, saboter les initiatives de règlement, faire échouer en fin de compte toute issue possible... Le Conseil de sécurité, depuis la création des Nations Unies en 1945, est composé de 5 pays membres permanents, dénommés «grandes puissances» que sont les Etats-Unis, la Russie, la France, la Grande Bretagne et la Chine. Ils sont dotés d'un droit de véto à toute décision qui ne leur plaît pas, leur offrant de ce fait un singulier pouvoir de bloquer le cas échéant les travaux ou les recommandations solennelles du Conseil. Selon une rotation institutionnalisée, une dizaine d'autres pays font chaque année partie du Conseil de sécurité. Manière de faire associer les représentants des 193 Etats membres que compte l'ONU. Ils sont nombreux cependant les pays qui n'ont jamais été conviés au Conseil de sécurité. Tout le jeu algérien a consisté à soudoyer certains Etats, d'Afrique notamment et d'Amérique latine, lors des votes de l'Assemblée générale de l'ONU. De la même manière, au sein du Conseil de sécurité, le jeu algérien - via la Russie et accessoirement, de manière formelle, la Chine - est d'exercer, les pétrodollars aidant, un puissant lobbying sur les uns et les autres. Ainsi, a-t-on assisté même à une étrange collusion entre l'Algérie et l'Afrique du Sud pour faire capoter la proposition d'autonomie régionale proposée en 2008 par le Maroc, jugée «crédible et sérieuse» par la communauté internationale, avec les Etats-Unis et la France en tête. Ironie de l'histoire, l'Afrique du Sud qui joue au vertueux parangon dans le soutien aux mercenaires du polisario, avait bénéficié d'une profonde solidarité du Maroc dans les années 60 et les militants de l'ANC, dont Nelson Mandela, avaient trouvé abri et un précieux financement de leur combat auprès du Maroc... Or, l'axe Alger-Pretoria a fait long feu, tant et si bien que la campagne d'hostilité au Maroc, montée de toutes pièces l'année dernière et instrumentalisant la question des prétendues violations des droits de l'Homme au Sahara, a tourné en quenouille, quand bien même la Fondation Kennedy, avec à sa tête Kerry Kennedy, aurait pris la tête de la croisade algérienne contre le Royaume. Le gouvernement algérien, de «pays intéressé» comme il le proclamait en 1975 est, hostilité oblige, devenu un «pays concerné» ! Tout le monde l'aura compris, y compris l'ONU qui exige un règlement politique sur la base du plan d'autonomie proposé par le Maroc et qui décrédibilise l'acharnement algérien.