* Dans cet entretien, Jörn Bousselmi, Directeur général de la Chambre allemande de Commerce et d'Industrie, dresse un bilan plutôt optimiste des investissements allemands au Maroc. * Le Maroc intensifie son travail de promotion des opportunités d'affaires qu'il offre aux acteurs économiques allemands. * Fin mars, un voyage d'affaires en Bavière est programmé pour les hommes d'affaires marocains. Finances News Hebdo : Comment peut-on qualifier les relations économiques entre le Maroc et la République Fédérale d'Allemagne ? Jörn Bousselmi : Les relations bilatérales entre le Maroc et l'Allemagne se développent très bien. Dans le cadre de son ouverture économique, le Maroc intensifie son travail de promotion des opportunités d'affaires qu'il offre aux acteurs économiques allemands. Ainsi, les représentants des CRI de Rabat, Tanger, Fès et Meknès ont fait une tournée de promotion en Allemagne en vue de présenter les opportunités de chaque région. Le ministre de l'Agriculture s'est récemment déplacé en Allemagne et a visité la foire «Fruit logistica» où il a eu plusieurs entretiens avec des entrepreneurs allemands ; et il y a fait la promotion de la 1ère foire agricole internationale marocaine «Siagrim» qui aura lieu du 20 au 27 avril 2006 à Meknès. Tout cela est la preuve d'un nouveau dynamisme des relations bilatérales. F. N. H. : Comment les investisseurs procèdent-ils pour explorer le marché marocain ? Y-a-t-il des études de marché qui ont été élaborées pour les secteurs visés ? J. B. : Le plan Emergence a donné une visibilité du développement industriel du Maroc et des opportunités d'affaires dans ce cadre. Plusieurs sociétés et groupes allemands sont en train de prospecter le marché marocain ou de concrétiser et d'élargir des projets d'investissements. F. N. H. : Est-ce que le Maroc, pour sa part, a pu atteindre l'évolution souhaitée de sa législation afin de mieux convaincre les investisseurs allemands ? J. B. : L'existence d'un cadre juridique de plus en plus approprié et une application efficace des lois et règlements, une transparence et une efficacité accrues des procédures administratives sont la base d'une confiance nécessaire pour les investisseurs et hommes d'affaires allemands dans la réalisation de leurs projets. La Chambre allemande accompagne ces projets dans le cadre de sa mission qui vise à promouvoir les relations bilatérales entre le Maroc et l'Allemagne. Notre Chambre a récemment organisé un voyage d'hommes d'affaires à la foire de Cologne, «Practical World». F. N. H. : Et qu'en est-il des chantiers à court terme pour l'amélioration des relations économiques entre les deux pays ? J. B. : Fin mars, un voyage en Bavière pour des hommes d'affaires marocains et des représentants de cliniques privées et du CHU sera organisé par la Chambre. En juin, des représentants dentreprises allemandes actives dans le domaine des énergies renouvelables vont se déplacer au Maroc sur l'invitation des Chambres allemandes en collaboration avec la DENA (Agence allemande pour l'énergie renouvelable). D'autres voyages sont programmés pour la 2ème moitié de l'année. De plus, nous espérons que des personnalités politiques allemandes d'envergure vont visiter le Maroc au cours de cette année. Pour 2007, nous prévoyons la 4ème édition d'EnviroMaroc, le Salon maroco-allemand de l'Environnement. F. N. H. : Où en est le programme de réinsertion professionnelle (Aide en dotation de postes de travail d'experts rapatriés au Maroc) ? J. B. : Des citoyens originaires des pays en voie de développement qui retournent dans leurs pays peuvent, sous certaines conditions, profiter des moyens financiers de l'aide au développement pour faciliter leur retour et leur intégration professionnelle dans leurs pays d'origine (Programme de réintégration). La ZAV (l'Office central de placement) offre son soutien en ce qui concerne l'obtention d'un poste de travail approprié. Elle est assistée partout sur le territoire de la République fédérale d'Allemagne par des conseillers dans les agences nationales pour l'emploi. Peuvent en faire la demande les experts originaires du Maroc qui ont reçu une formation initiale et/ou continue en République fédérale d'Allemagne, ou qui y ont acquis une expérience professionnelle ou une expérience du monde du travail de plusieurs années. Avec d'autres conditions par la suite, un an puis deux ans après l'octroi de l'aide, il y a lieu de démontrer que le contrat de travail existe encore et de rendre compte de l'expérience acquise avec les matériels objets de la dotation. Pour l'instant, 27 demandes de diplômés marocains ont été concédées. En Afrique, le Maroc occupe le 5ème rang parmi les pays les plus promus.