La Commission économique de l'USFP a organisé récemment à Casablanca une conférence-débat sur le thème de la réforme des retraites. L'USFP rebondit par un projet de réforme. Les discussions ont d'abord porté sur les insuffisances structurelles du système actuel d'un point de vue institutionnel (absence de loi-cadre). Les différents régimes existants concernent différentes catégories socioprofessionnelles, d'où un problème d'harmonisation et de coordination entre les différentes caisses, sans parler des graves disparités que cela induit. Cela pose également un problème de gouvernance lié à la multiplicité des intervenants et à l'insuffisance des moyens de contrôle. Sans oublier la dimension culturelle qui peut expliquer certains retards dans la mise en place d'un système de retraite. La dimension économique et financière est la plus critique. En effet, l'impact de la générosité n'est pas négligeable puisque, selon plusieurs études, les régimes actuels offrent des rendements supérieurs à la croissance économique (taux de remplacement très haut). La dette implicite des quatre caisses s'aggrave, alors que la gestion des réserves techniques montre que les régimes qui fonctionnent en répartition auront des réserves techniques insuffisantes, voire inexistantes. À ces éléments, s'ajoute la dimension genre qui, d'après le parti de la rose, n'octroie pas aux femmes des retraites décentes. Sur la base de ce diagnostic sans appel, les intervenants à cette table-ronde ont soumis leurs propositions de réformes, déclinées en cinq points. Le premier préconise l'élaboration d'une loi-cadre pour assurer la coordination entre les régimes de retraite. Le deuxième point consiste en une révision des textes régissant les différents régimes de retraite. La troisième proposition vise le renforcement d'un système de contrôle technique et comptable de la gestion des caisses. La quatrième proposition préconise l'extension de la retraite à toute la population en prenant en considération le respect de l'approche genre, et l'équité intergénérationnelle. Enfin, la cinquième proposition suggère la mise en place d'un équilibre actuariel et financier assurant une bonne gouvernance. Pour finir, l'USFP rappelle que toute réforme du système actuel des retraites ne peut se faire sans la volonté politique et l'adhésion de toutes les composantes de la société. À ce titre, l'USFP espère peser dans le débat.