Les indemnités de salaires de janvier à mars signées dans le cadre du «contrat-programme exclusif» ont été versées aux professionnels du secteur. Selon la FMF, les restaurateurs ayant proposé la livraison durant le mois de Ramadan ont tout de même subi une forte baisse de leurs chiffres d'affaires. Par Badr.C
Il y a à peine quelques semaines, au tout début du mois de Ramadan, les opérateurs représentés par les différentes fédérations affiliées à la Confédération marocaine des métiers de la bouche avaient adressé une lettre au chef du gouvernement afin de demander des autorisations exceptionnelles d'ouvertures et de déplacements allant jusqu'à 2h du matin. Le but était de proposer des offres pour la livraison en vue d'amortir la baisse de l'activité durant ce mois. Cette requête est restée sans suite. Le recul d'activité lors du mois écoulé a donc lourdement pesé sur la trésorerie des établissements. Selon Mohamed El Fane, président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF), «les restaurateurs qui ont pu faire de la livraison durant le mois de Ramadan malgré les difficultés restrictives, ont enregistré une baisse de 87% de leurs chiffres d'affaires, et bien évidemment les cafés et snacks ont dû subir un mois sans réaliser de rentrées d'argent. La situation est catastrophique pour la plupart des professionnels». Et d'ajouter : «Nous n'avons pas eu d'abattements sur la taxe professionnelle pour l'année 2020 ni 2021. Nous aurons à nous acquitter des impôts malgré la baisse de l'activité que nous avons subie». Rien ne semble s'arranger pour ce secteur qui, depuis le début de cette crise, continue de pâtir de la très forte baisse du niveau d'activité. Néanmoins, la «petite» bonne nouvelle pour les professionnels des métiers de la bouche est d'avoir bénéficié de l'une des mesures phares prévues dans le cadre «contrat-programme exclusif» signée avec le Comité de veille économique (CVE). Elle concerne les indemnités salariales allant de janvier à mars 2021. Ceci permettra aux établissements de soutenir leurs trésoreries face à l'affaissement des revenus, principalement causé par les décisions des autorités visant à éviter une hausse des cas de contamination. Une reprise très attendue Au regard de la maîtrise de la situation épidémiologique et la bonne tenue de l'état d'avancement de la campagne de vaccination au Maroc, les opérateurs misent sur un allègement des mesures sanitaires en été. Actuellement, ce sont plus de 4,4 millions de Marocains qui ont été vaccinés (1èreet 2ème doses), ce qui est de bon augure pour l'ouverture de certaines activités, et le rallongement des horaires pour les cafés et restaurants. Selon Mohamed El Fane, «la décision de rallonger les fermetures pour les cafés et restaurants jusqu'à 23h serait une bonne chose. Elle ne permettra certainement pas de combler les pertes encaissées durant le mois écoulé, mais au moins de poser de bonnes perspectives pour la reprise». La décision de garder les restaurants et cafés ouverts jusqu'à 23h suscite beaucoup d'espoir. Cependant, il ne s'agit que d'une demande formulée par le secteur au gouvernement, et jusqu'ici aucune annonce officielle allant dans ce sens n'a été faite par les responsables. Le secteur des métiers de la bouche, incluant l'activité des cafés, est sans doute l'un des grands perdants de cette pandémie.