La start-up «Mahali» sollicite des leviers financiers auprès d'incubateurs et organismes financiers de la place. Le spécialiste de vente en ligne compte renforcer son positionnement au Maroc, mais aussi dans d'autres pays en Afrique. Entretien avec Mehdi Laraki, fondateur et CEO de Mahali Group Africa.
Propos recueillis par B. Chaou
Finances News Hebdo : Tout d'abord, comment se porte aujourd'hui le marché de la vente en ligne au Maroc ? Mehdi Laraki : Le secteur de la vente en ligne est en constante croissance au Maroc, compte tenu des nouveaux acteurs e-commerce qui ingèrent de plus en plus le marché ainsi que de la disponibilité et la facilité d'accès à la technologie. Aujourd'hui, ce sont près de 29 millions de Marocains qui ont accès à Internet, ce qui nous place parmi les pays au plus haut taux en termes de pénétration en ligne en Afrique.
F.N.H. : Comment est née l'initiative de lancer la plateforme «Mahali.ma» ? M. L. : L'initiative Mahali est née après avoir fait le constat qu'il y a des millions de vendeurs inscrits sur différentes marketplaces comme Alibaba (Chine) ou encore Amazon (USA). Au tout début, notre stratégie n'était pas focalisée sur le concept de la marketplace. Ce n'est que par la suite que nous avons décidé de lancer un site 100% marocain, mais surtout 100% focalisé marketplace. Ce qui nous permettait de n'avoir aucun stock afin d'être le plus performant possible et répondre au mieux aux besoins et exigences des vendeurs présents sur la plateforme.
F.N.H. : Avez-vous sollicité une levée de fonds pour le lancement de cette start-up ? Si oui, quels sont vos partenaires financiers ? M. L. : Oui et non ! Le travail sur le projet Mahali a débuté à partir de l'année 2016 depuis les Etats-Unis. J'ai concrètement créé la compagnie en 2017, et finalement lancé la première version de «Mahali. ma» au Maroc durant l'année 2018. Nous avons dû solliciter un maximum de projets d'amorçage de fonds pour arriver in fine à atteindre le stade d'incubation Hseven/BCP, dans lequel nous sommes dans une perspective d'une levée de fonds assez importante, prévue d'ici la fin d'année 2021.
F.N.H. : Par quoi se distingue votre plateforme par rapport à la concurrence ? M. L. : L'offre de notre plateforme se distingue par le fait que nous ne commercialisons aucun produit nous-mêmes, mais nous proposons plutôt la vente de marchandises appartenant à 100% à d'autres vendeurs. Ceci nous permet d'avoir moins de stocks à gérer, et donc de focaliser toute notre force et stratégie dans l'accompagnement digital des boutiques présentes dans notre plateforme. Car, en effet, via l'offre Mahali, nous souhaitons proposer bien plus que des services de e-commerce. Nous aspirons également d'ici 2023 à devenir un accompagnateur digital des start-up à travers les services que nous développons.
F.N.H. : Comment est fait l'accompagnement en faveur des vendeurs présents dans ladite plateforme ? M. L. : Notre accompagnement est complet. Nous pouvons assister des vendeurs dans la création de leurs boutiques gratuitement à travers n'importe quel module de communication. Nous proposons aux vendeurs des packs adaptés à leur produit ainsi qu'une multitude d'autres services comme le marketing, le ramassage ainsi que la livraison des produits. Les vendeurs ont également d'autres possibilités via notre offre, comme l'accès à un back-office ainsi qu'à une équipe marketing et logistique disponible tout au long de la semaine. Et ce, pour mieux les guider vers l'amélioration de leurs expériences et leur permettre d'atteindre le plein succès avec leurs boutiques en ligne.
F.N.H. : Quelles sont vos perspectives pour le marché de la vente en ligne au Maroc ? M. L. : Nos perspectives sont très optimistes, puisque nous voulons d'ici 2025 permettre à plus de 500.000 boutiques marocaines de vendre leurs produits en ligne et d'accompagner au mieux que nous pouvons leur digitalisation. Ce n'est pas un challenge facile. Mais Mahali a compris aujourd'hui qu'avec l'aide de vrais partenaires financiers, il pourra mieux s'impliquer et renforcer son positionnement à travers la digitalisation, que ce soit au Maroc ou dans le reste du continent africain.