La difficulté d'accès au financement pour certains et la peur de l'engagement longue durée pour d'autres ont beaucoup encouragé les consommateurs à se tourner vers la location, en privilégiant les logements non meublés. Selon les professionnels, l'écosystème locatif au Maroc est sujet à une réelle transformation durant les mois à venir.
Par B. Chaou
De plus en plus de locataires chercheraient à avoir un domicile plus grand. Du moins, c'est ce qui ressort d'une récente étude publiée par Mubawab, selon laquelle une moyenne de 2 m² supplémentaires en termes de recherche de logement a été enregistrée pendant chaque trimestre de 2020. Un changement de comportement qui est également observé à travers la hausse de la demande pour les appartements avec balcon ou terrasse, qui est passée de 48% à 51%, et de 60% à 62% pour les maisons avec jardin et piscine. Kevin Gormand, CEO et cofondateur de Mubawab, explique que «la difficulté d'accès au financement pour certains et la peur de l'engagement longue durée pour d'autres ont beaucoup encouragé les consommateurs à se tourner vers la location longue durée, en privilégiant les logements non meublés. Ce qui a naturellement fait augmenter la demande pour ce type de biens et pousser les prix vers une orientation plus haussière». En effet, selon les données publiées par le spécialiste en immobilier, le prix des logements vides a connu un rebond en 2020, après avoir marqué une tendance baissière au cours de l'année 2019. Le prix de location des appartements non meublés a ainsi adopté un comportement haussier à partir du 2ème trimestre de l'année dernière, avec une croissance de 10% en glissement trimestriel. Les troisième et quatrième trimestres de 2020 ont suivi la même tendance, affichant chacun une hausse trimestrielle de 2%, confirmant de ce fait la reprise des prix de la location. Quant aux villas louées vides, le même schéma se reproduit avec une évolution annuelle avoisinant les 9%. Il semble ainsi, selon ces données, que les consommateurs développent de plus en plus d'intérêt pour le loyer. «Avec la crise, et selon plusieurs études menées par Mubawab sur le comportement de la demande, il y a une volonté marquée de la part des consommateurs de changer d'habitation. Le fait de se retrouver confinés dans leur appartement les a poussés à aller vers de plus grands espaces et à rechercher des appartements avec un espace extérieur», explique Kevin Gormand. Par ailleurs, côté prix, dans le segment des appartements non meublés proposés à la location, les loyers les moins chers se trouvent dans les villes de Khouribga, Azemmour et Oued Zem, avec respectivement une moyenne mensuelle de 1.300 DH, 1.500 DH et 1.600 DH, tandis que les loyers les plus chers sont dans les villes de Bouskoura, Rabat et Casablanca, pour respectivement une moyenne de prix de 11.000 DH, 10.000 DH et 9.000 DH. S'agissant des villas vides, les plus chères se trouvent dans la ville de Casablanca pour une moyenne de prix de 30.400 DH par mois. Vient ensuite Rabat avec 29.500 DH et Bouskoura avec une moyenne de prix de 27.000 DH. De leur côté, les maisons en location les moins chères se situent dans la ville d'Oujda avec une moyenne de prix de 4.200 DH, Ait Ourir (4.500 DH) et Meknès pour une moyenne de prix 5.000 DH par mois. Le prix de la location meublée retrouve son équilibre S'agissant de la location meublée, globalement, les prix semblent s'équilibrer à fin 2020 et revenir à leurs niveaux habituels de l'année 2019, selon les données fournies par Mubawab. «Ces tendances confirment le ressenti évoqué au troisième trimestre de la même année, à savoir que l'écosystème locatif au Maroc est sujet à une réelle transformation pour les mois à venir», précise Kevin Gormand.