Freiné par les répercussions de la crise sanitaire en 2020, le marché de la réalité virtuelle devrait croître à un rythme remarquable dans les années à venir. Par K. O.
Lorsque nous parlons de réalité virtuelle (VR), nous sommes nombreux à penser à des films de science-fiction comme «Avatar» ou «Minority Report». Bien que cela puisse paraître extrêmement futuriste, l'idée n'est pas neuve et existe depuis très longtemps. Souvent confondue avec la réalité augmentée ou la réalité mixte, la VR est l'immersion totale de l'utilisateur au moyen d'un casque dans un monde 3D créé numériquement grâce à des logiciels spécifiques afin de se projeter et d'imaginer plus facilement une situation. La réalité virtuelle est cependant l'un des rares divertissements à n'avoir pas profité de la pandémie de la Covid-19. D'après les résultats publiés par l'IDC, le marché des casques de réalité virtuelle a connu une baisse de 6,7% en 2020. Une baisse essentiellement associée aux interruptions et dysfonctionnements de la Supply Chain. Toutefois, le cabinet américain demeure optimiste quant aux possibilités de croissance et anticipe une croissance annuelle d'environ 48% entre 2021 et 2024. La VR repousse les frontières Associée au monde des jeux vidéo à ses débuts, la VR ne sert pas seulement à pouvoir s'immerger dans un univers ludique. Cette technologie bénéficie également d'un large panel de possibilités pour les entreprises. D'ailleurs, un rapport de PwC prévoit que près de 23,5 millions d'emplois dans le monde utiliseraient la réalité virtuelle d'ici 2030 pour la formation, les réunions de travail ou pour fournir un meilleur service client. En 2016, Oreo a lancé une campagne de marketing VR pour transporter les téléspectateurs dans le pays magique des rivières de lait et des biscuits Oreo à saveur de petit gâteau rempli, la dernière création de la marque. Cette technologie s'applique aussi dans le domaine sanitaire, dans la mesure où elle est capable de projeter virtuellement le patient dans un univers où une phobie (peur de l'avion, de conduire, des hauteurs, araignées). Un use case très concret : le service de recrutement de l'US Air Force (AFRS) dispose d'une simulation en réalité virtuelle et en temps réel, baptisée Performance Lab VR Flight. Elle a été spécialement conçue pour attirer les profils high-tech qui s'intéressent à une carrière au sein de l'armée de l'air américaine. Il semble donc difficile d'énoncer tous les champs d'application de cette nouvelle technologie. Un marché naissant au Maroc Pour Akram Ben Tita, fondateur de my360° et consultant en réalité virtuelle, l'intérêt pour cette technologie n'est pas encore à son apogée au Maroc, mais elle passionne d'ores et déjà certaines foules. C'est le cas du groupe Inetum qui a inauguré, jeudi 18 mars 2021, son nouveau Fablab Innovation Afrique au Maroc, dédié à la réalité virtuelle et l'intelligence artificielle. Techniquement parlant, il existe deux solutions principales pour créer des contenus en réalité virtuelle. «A l'aide d'une caméra 360°, il est très possible de créer une immersion totale. Ces caméras sont capables de filmer tout autour d'elles en temps réel. La seconde solution est la création d'applications en réalité virtuelle grâce à des logiciels comme 3D Max, Unity ou Unreal Engine. Cette dernière permet aussi une plus grande liberté de création et la possibilité d'ajouter des éléments à un univers réel», explique notre expert. Avec l'intégration de l'IA et la 5G, cette technologie permettra à plus d'appareils et à de grandes communautés d'utilisateurs d'être connectés. Cela signifie que la réalité virtuelle n'est plus de la science-fiction. Elle est intégrée à notre présent et, dans les années à venir, elle conduira à des avancées qui façonneront l'avenir.