◆ En ces temps de crise, le paiement sans contact devient très prisé par les porteurs de cartes au Maroc. ◆ Une tendance amenée à perdurer après la crise sanitaire, selon les professionnels.
Par Y. Seddik
Longtemps réticents aux modes de paiement innovants, et très attachés au cash, les Marocains, crise sanitaire oblige, commencent à changer leurs habitudes. Le cash perd en notoriété au détriment des cartes bancaires, du m-paiement et du contactless. Des moyens plus sûrs et surtout moins chers. Comme quoi, à quelque chose malheur est bon ! Introduit au Maroc depuis quelques années, le paiement sans contact (NFC) s'est toujours fait discret avant de redorer son blason en pleine pandémie de la Covid-19. «C'est clairement le mode de paiement plébiscité par les porteurs de cartes. Il représente en effet un geste barrière, notamment pour les petits paiements répétitifs, et l'OMS le recommande pour limiter la propagation du virus et pour protéger aussi les caissiers et commerçants», nous expliquait, il y quelques mois, Mikael Naciri, Directeur général du Centre monétique interbancaire. En ces temps de crise, «l'usage du sans contact est très prisé au niveau de la grande distribution, des pharmacies et des boucheries». Dans son rapport sur l'activité monétique nationale en 2020, le CMI relève «une très forte prise de conscience de l'utilité de l'usage du paiement sans contact». On est ainsi passé d'un taux du nombre de transactions Contactless de 4,7% durant janvier 2020 à un taux de 25% durant décembre 2020, et de 1,5% à 11,1% pour ce qui est des montants réglés en mode Contactless. Une tendance généralisée En dehors du Maroc, c'est une vraie tendance de fond du Contactless qui est en train de s'installer. Au Moyen-Orient et en Afrique, plus de 70% des personnes utilisent désormais le paiement sans contact, révèle un sondage mondial réalisé par Mastercard à fin avril. Dans la région MENA, les perceptions de sécurité et de commodité ont en effet suscité une préférence pour les cartes sans contact durant cette période. Outre le fait de ne pas avoir à composer un code sur un TPE ou à manipuler des pièces ou des billets, le paiement NFC est également rapide, et permet aux utilisateurs un gain de temps considérable devant les caisses. 4 autres constats ressortent du sondage : 6 personnes interrogées sur 10 dans la région MENA ont changé leur carte classique pour une carte sans contact; 84% ont déclaré que le paiement sans contact était un moyen de paiement plus propre; 79% ont estimé que les méthodes du Contatcless ont été faciles à adopter, et enfin 64% des interrogées ont confirmé que la pandémie les a poussées à utiliser moins de cash. En gros, selon MasterCard, c'est un changement qui devrait se maintenir à long terme, puisque 81% des personnes sondées ont déclaré qu'elles continueraient à utiliser le sans contact une fois la pandémie terminée. Les banques marocaines s'engagent Dès les premiers jours de la propagation de la pandémie de la Covid-19, les banques marocaines ont insisté pour l'utilisation du paiement sans contact, en augmentant le plafond des achats à 400 DH. «La décision des banques marocaines d'augmenter le plafond des paiements par carte, et les mesures économiques et sociales du gouvernement pour aider les entreprises et les travailleurs, montrent un engagement fort envers l'économie locale que Mastercard soutient pleinement», indique Mohamed Benomar, Directeur général de Mastercard pour l'Afrique du Nord-Ouest. Sur ce segment, les offres se sont par la suite multipliées, ceci dans le but de limiter l'usage du cash et renforcer ainsi la sécurité sanitaire. Plus sûrs, plus propres et plus rapides, les avantages du paiement NFC sont légion. Les Marocains commencent à y prendre goût pour leurs achats au quotidien. Pourvu que ça se pérennise après la crise !