Montant global de l'opération : un milliard de dirhams. La première cotation de Jorf Lasfar Energy Company est prévue le 24 décembre. Après deux ans de disette, la Bourse de Casablanca va enfin connaître une nouvelle introduction en Bourse. Jorf Lasfar Energy Company vient, en effet, de faire valider son ticket par le Conseil déontologique des valeurs mobilières et élargira le cercle restreint des sociétés cotées dès le 24 décembre courant. L'opération se fera via une augmentation de capital et l'admission des actions aux négociations sur le 1er compartiment se fera selon la procédure d'offre à prix ferme. Concrètement, 2.234.638 actions, d'une valeur nominale de 100 DH chacune, seront offertes au prix de 447,50 DH l'unité, portant le montant global de l'opération à 1.000.000.505 DH. La période de souscription s'étalera du 10 au 12 décembre inclus, avec possibilité de clôture anticipée dès le 11 décembre. Cinq types d'ordre sont prévus dans le cadre de cette opération, relève-t-on dans la note d'information (NI). Le premier est réservé aux salariés permanents titulaires du Groupe JLEC (Jorf Lasfar Energy Company et sa filiale Jorf Lasfar Energy Company 5&6) et de Taqa North Africa, sans condition d'ancienneté. Il leur est réservé 78.213 actions, soit 3,5% du montant global de l'opération et 0,33% du capital social de JLEC après introduction en Bourse. «Aucun nombre de titres minimum n'est prévu pour ce type d'ordre. Le nombre maximum de titres pouvant être demandé par un souscripteur au type d'ordre I est plafonné à l'équivalent de douze (12) mois de salaires bruts annuels (salaire mensuel brut imposable, y compris le 13ème mois et la prime annuelle)», explique-t-on dans la NI. Le type d'ordre II est destiné aux personnes physiques marocaines et étrangères, résidentes ou non-résidentes, ainsi qu'aux personnes morales marocaines et étrangères, résidentes ou non-résidentes n'appartenant pas à la catégorie d'investisseurs habilités à souscrire aux types IV et V et justifiant de plus d'une année d'existence au 1er juin 2013. Il leur est réservé 402.235 actions (1,71% du capital de JLEC après introduction en Bourse), avec un nombre maximum de titres pouvant être demandé par souscripteur limité à 560 actions. Aucun nombre de titres minimum n'est prévu pour ce type d'ordre. Le type d'ordre III, avec 301.676 actions (1,28% du capital) qui lui est destiné, est réservé aux personnes physiques marocaines et étrangères, résidentes ou non- résidentes, ainsi qu'aux personnes morales marocaines et étrangères, résidentes ou non-résidentes n'appartenant pas à la catégorie d'investisseurs habilités à souscrire aux types IV et V et justifiant de plus d'une année d'existence au 1er juin 2013. Pour ce type d'ordre, le nombre minimum de titres prévu est de 561, alors que le maximum pouvant être demandé par souscripteur est plafonné à 11.174 actions. Le type d'ordre IV, auquel il est réservé 893.854 actions (3,79% du capital), est destiné aux OPCVM, entreprises d'assurance et de réassurance, les organismes de pension et de retraite, la Caisse de dépôt et de gestion et aux banques. Le nombre maximum d'actions prévu pour ce type d'ordre est de 223.463, hors OPCVM diversifiés, lesquels ont droit à 111.731 actions. Enfin, le type d'ordre V est réservé aux institutionnels de l'investissement agréés étrangers, ainsi qu'aux sociétés de capitaux, de droit étranger, justifiant de plus d'une année d'existence au 1er juin 2013 et ayant pour activité principale ou régulière l'investissement en actions. Le nombre d'actions réservées à ce type d'ordre est de 558.660 (2,37% du capital), avec un nombre maximum de 223.463 actions. Une part de marché confortable Le capital de JLEC est détenu indirectement et majoritairement par Abu Dhabi National Energy Company PJSC (TAQA), à travers notamment six filiales et sous-filiales. JLEC a aujourd'hui pour unique client l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), avec lequel il est lié par un contrat de fourniture d'énergie électrique signé en 1997 et qui court jusqu'en 2027. Il en est de même pour sa filiale JLEC 5&6 qui a signé, en mars 2011, un contrat avec l'Office pour une durée de 30 ans à compter de la date de mise en service de l'unité 5. Ainsi, JLEC et sa filiale JLEC 5&6 sont tenues de céder l'intégralité de la production des unités 1 à 4 (pour JLEC) et des unités 5 et 6 (pour JLEC 5&6) à l'ONEE, en contrepartie de l'engagement de l'Office de prendre livraison de l'intégralité de l'énergie nette mise à sa disposition aux points d'interconnexion et de payer les frais d'énergie et les frais de puissance disponible pendant la période d'exploitation des unités. Actuellement, la centrale thermique de Jorf Lasfar, qui s'étend sur une superficie de plus de 60 ha, dispose d'une capacité installée de 1.356 MW, qui passera à 2.056 MW après la mise en service des unités 5 et 6. La production électrique nette de JLEC a atteint près de 10.191 GWh à fin 2012, soit une variation annuelle moyenne de 0,4% entre 2008 et 2012. Elle représente 38,5% de la production nationale d'électricité (26.495 GWh). JLEC s'accapare ainsi la part de marché la plus importante par rapport aux autres producteurs privés (Energie électrique de Tahaddart, Compagnie éolienne du Détroit), mais également par rapport à toutes les centrales électriques de l'ONEE (la deuxième centrale au Maroc en termes de part de marché à fin 2012 étant la centrale à cycle combiné de Ain Béni Mathar, avec une part de 25,6% de la production nationale). Activité en hausse L'activité de JLEC s'est inscrite en hausse de 10,8% en 2011, soit un chiffre d'affaires de 4,9 Mds de DH. Au titre de l'exercice 2012, le CA a enregistré une progression de 8,3% pour s'établir à 5,9 Mds de DH, tirée par «la progression de 1,8% des frais de puissance (2,63 Mds de DH) et de 13,4% des frais d'énergie (3,7 Mds de DH)». Pour autant, au 30 juin 2013, le CA de JLEC a régressé de 24,4% à 2,35 Mds de DH par rapport à la même période de l'année dernière. Un repli qui s'explique par «la baisse de la disponibilité en juin 2013 par rapport à juin 2012», explique-t-on dans la NI. Parallèlement, le résultat d'exploitation s'établit à 1,03 Md de DH à fin 2012, soit une progression de 7,3% par rapport à 2011. Il enregistre néanmoins un recul de 41% au cours du premier semestre 2013, s'établissant à 356 MDH contre 602 MDH à juin 2012. Pour sa part, le résultat net 2012 s'établit à 472 MDH, en hausse de 8% par rapport à 2011, grâce notamment à la progression du résultat courant de 17,1% à 698 MDH. La marge nette, elle, s'établit à 8%, soit quasiment le même niveau qu'en 2011. Néanmoins, au 1er semestre de 2013, le résultat net affiche une forte baisse de 53,6% à 132 MDH par rapport au 1er semestre de 2012, ramenant la marge nette à 5,63% (contre 9,19% à juin 2012). «Cette évolution est liée à la dégradation du résultat d'exploitation au premier semestre 2013», est-il expliqué. Côté rentabilité, le ROE de JLEC est en recul de 37 pbs à 10,6% en 2012, tandis que le R0A gagne 42 pbs et s'établit à 4,1%. En ce qui concerne les perspectives, sur la période 2012-2016, le CA de JLEC devrait connaître une baisse moyenne 4,9% par an pour atteindre 4,8 Mds de DH en 2016, alors que le résultat net passera de 472 MDH en 2012 à 817 MDH en 2016, soit un TCAM de 14,7%.