Une proportion de 40% des entreprises marocaines a déclaré ne pas disposer de réserve de trésorerie contre 8% qui ont une réserve permettant de tenir moins d'un mois au titre du second semestre de 2020, ressort-il de d'une enquête du Haut-Commissariat au Plan (HCP). Par catégorie, 25% des grandes entreprises (GE) disposent de réserves qui peuvent tenir plus de 6 mois, contre 14% chez les petites et moyennes entreprises (PME) et 11% pour les très petites entreprises (TPE), précise le HCP qui vient de publier sa 3ème enquête relative aux effets du covid-19 sur les activités des entreprises, menée du 22 au 30 décembre. Selon l'ancienneté des entreprises, les résultats de l'enquête révèlent que 44% des entreprises âgées de moins de 10 ans n'ont aucune réserve de trésorerie. Cette proportion est de 38% chez les PME et 36% pour les GE de la même tranche d'âge. En outre, le HCP relève que les effets de la crise sur la trésorerie des entreprises restent hétérogènes par secteur d'activité. Au S2-2020, 54% des chefs d'entreprises de l'hébergement-restauration déclarent ne pas avoir de réserve de trésorerie et 9% ont une réserve de moins d'un mois. L'impact est également important dans le secteur de la construction où 46% des entreprises n'ont aucune réserve de trésorerie et 12% disposant d'une réserve de moins d'un mois, ajoute la même source. A l'inverse, les secteurs qui montrent un peu plus de résilience face à cette crise sont ceux de l'énergie et de l'enseignement et santé humaine, avec respectivement 24% et 27% des entreprises disposant d'une réserve de plus de 6 mois. Les résultats de ladite enquête font aussi ressortir qu'environ un quart des chefs d'entreprises anticipent un risque sévère d'insolvabilité contre 32% qui ne prévoient aucun risque. Pour la moitié environ des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), l'insolvabilité représente un risque sévère à modéré contre 35% chez les GE. Côté accompagnement, le HCP indique que le Maroc a mis en place un ensemble de mesures pour soutenir le tissu économique et assurer la survie des entreprises, notamment le report des échéances de crédits pour les entreprises en difficulté, le report des échéances fiscales et d'autres mesures de soutien visant la préservation de l'emploi et de la trésorerie des entreprises. Par secteur, 25,8% des entreprises des industries chimiques & parachimiques ont déclaré avoir bénéficié des prêts garantis par l'Etat, 24,8% pour les mines contre 12,2% pour les entreprises de l'hébergement et restauration. Au total, 16% des entreprises déclarent avoir bénéficié des prêts garantis par l'Etat. La proportion des entreprises déclarant avoir bénéficié du report des échéances de crédits est 18%. Elle atteint 28% chez les GE, 24% pour les PME et 15% chez les TPE. Selon les secteurs d'activité, une entreprise sur cinq a bénéficié d'un report des échéances de crédit dans le secteur du commerce, transports et entreposage, industries électriques & électroniques et des industries métalliques & mécaniques. Les entrepreneurs bénéficiant de ces mesures de financement sont moyennement satisfaits. En effet, la moitié d'entre eux estiment que ces mesures ont contribué à l'amélioration de la situation de leurs entreprises. Pour les entreprises n'ayant bénéficié d'aucune de ces mesures de financement (67,2%), 24% d'entre elles estiment que la complexité des procédures constitue la principale raison, suivie du manque d'accompagnement (18%). L'enquête révèle également que 13,7% des entreprises ont déclaré avoir bénéficié du report des échéances fiscales dans le contexte de crise. Cette proportion s'élève à 17,6% chez les GE, 15,8% pour les PME et 12,6% chez les TPE. Concernant la proportion des entreprises en arrêt temporaire qui ont bénéficié d'allègements fiscaux, elle est de 12,8% pour le report des échéances fiscales et 8,8% pour l'exonération et réduction des droits et taxes. Par ailleurs, le HCP fait savoir que l'analyse des principales difficultés rencontrées par les entrepreneurs durant le S2-2020 met en évidence la faible demande qui entrave la reprise normale de l'activité de plus de 80% des entreprises organisées. Cette difficulté est considérée comme principale contrainte par 98% des entreprises opérant dans l'hébergement et restauration et par 89% de celles qui exercent dans les industries du textile et cuir. En outre, les difficultés financières ressortent comme principal obstacle pour 7 entreprises sur 10, notamment pour les TPME (72%). Ainsi, les difficultés financières constituent une contrainte pour les entreprises de l'ensemble des branches d'activités, en particulier celles opérant dans l'hébergement et restauration (83,6%) et les industries du textile et cuir (80,7%). L'objectif principal de cette enquête dans sa troisième édition est d'apprécier l'évolution de l'activité des entreprises au cours de la période de juillet à décembre 2020, la comparer avec celle de la même période avant la crise pour s'enquérir du niveau de performance des entreprises en quête du rythme normal d'activité. Menée via la collecte assistée par tablette et téléphone, ladite enquête a été réalisée auprès d'un échantillon de 3.600 entreprises organisées représentant l'ensemble des unités opérant dans les secteurs de l'industrie manufacturière, de la construction, de l'énergie, des mines, de la pêche, du commerce et des services marchands non financiers.