Le produit net bancaire consolidé est en hausse de 14,2% à 868 MDH et le résultat net consolidé fait un bond de 28% pour s'établir à 238 MDH. Entrée de l'hôtel Tivoli dans le périmètre de consolidation. A force de le marteler et d'y croire, Ahmed Rahhou a réussi son pari : désormais, lorsque l'on parle du Crédit Immobilier et Hôtelier, on fait non plus référence à sa restructuration, mais plutôt à sa vocation de banque universelle. Le PDG du CIH a, en effet, réussi le tour de force de donner à l'établissement bancaire un tout autre visage : celui d'une banque focalisée sur son développement et qui se distingue à travers ses performances. Des performances qui prennent racine dans la feuille de route déclinée au niveau du plan industriel à moyen terme 2010-2014, dont les deux premières années ont été en partie consacrées à l'assainissement des comptes à travers la couverture des risques résiduels, ainsi qu'à la vente de certains actifs qui ne faisaient pas partie de son métier de base. Parallèlement, le CIH a renforcé son statut de banque universelle, en mettant en place une organisation commerciale en phase avec ses ambitions de développement et en lançant différents chantiers, dont notamment la mise à niveau des processus et de l'outil informatique. D'ailleurs, comme l'a confirmé Rahhou à l'occasion de la présentation, lundi dernier, des résultats semestriels 2013, «le volet informatique sera définitivement achevé en 2014». De même, l'offensive commerciale s'est poursuivie, avec notamment l'ouverture d'une centaine d'agences au cours de ces trois dernières années. Pour ce premier semestre, le CIH a mis volontairement le frein à main pour n'ouvrir que cinq nouveaux points de vente, outre l'ouverture de l'agence Sofac à Meknès. Pour autant, cette extension du réseau s'est accompagnée de gains de productivité conséquents, d'autant que l'effectif de la banque n'aura pratiquement pas augmenté au cours de cette période. Ces initiatives, couplées, entre autres, au renforcement de l'offre commerciale et à l'amélioration de la qualité de service, ont permis au CIH de dégager d'excellentes performances au cours de ce premier semestre. Des performances d'autant plus exceptionnelles qu'elles ont été réalisées dans un contexte caractérisé par un environnement économique peu favorable qui a forcément déteint sur l'activité des banques : à fin juin 2013, les créances en souffrance du système bancaire se sont appréciées de 9,4% à 39 Mds de DH, portant leur taux à 5,4% contre 5% à fin 2012. Dans un contexte marqué par un déficit de liquidité structurel, ce phénomène s'accompagne, parallèlement, d'un tassement des crédits à l'économie, lesquels n'ont augmenté que de 1% entre décembre 2012 et juin 2013 pour se situer à 730,4 Mds de DH. Dans ce contexte, le CIH tire amplement son épingle du jeu. En effet, les dépôts clientèle progressent de 8,5% à presque 21 Mds de DH, avec notamment des dépôts à vue qui s'apprécient de 7,7% à 14,5 Mds de DH, soit un gain en parts de marché de 8 points de base, et des dépôts à terme qui gagnent 11,4% à presque 5 Mds de DH. Parallèlement, les crédits clientèle augmentent de 3,5% à 31,6 Mds de DH, traduisant le bon comportement des crédits à la consommation (+21% à 4,1 Mds de DH) grâce au «dynamisme de Sofac», dont le dénouement du contrôle fiscal a coûté 75 MDH, couverts par une provision de 47 MDH. Tout autant, le CIH a consolidé son positionnement dans l'immobilier, avec des crédits en hausse de 3,9% à 23,2 Mds de DH. Sur ce segment particulier, métier traditionnel de la banque, Rahhou revendique d'ailleurs le leadership du CIH, non pas en termes de chiffres, mais plutôt «en termes d'expertise et de compétences». C'est certainement la raison pour laquelle le CIH reste encore la seule banque à s'investir autant au niveau du Fogarim, au moment où les autres banques de la place s'y collent... sur la pointe des pieds. «Nous détenons 55% de parts de marché dans ce créneau, mais nous avons parallèlement demandé à ce que les mécanismes de remboursement de la Caisse Centrale de Garantie soient davantage fluidifiés», souligne Rahhou. Evolution des indicateurs financiers Le périmètre de consolidation de la banque s'est élargi avec l'intégration (globale) de l'hôtel Tivoli que le CIH contrôle désormais à pratiquement 90%. «C'est finalement la solution pour laquelle nous avons opté pour régler ce dossier contentieux», explique Rahhou qui précise toutefois que «la vocation du CIH n'est pas de gérer des hôtels, c'est pourquoi nous portons la participation le temps de trouver un acquéreur». En attendant, «la gestion de l'hôtel a été confiée à un groupe espagnol basé aux Baléares», confie-t-il. Ainsi, les comptes consolidés font ressortir un produit net bancaire en hausse de 14,2% à 868 MDH, avec notamment une progression de 8,9% de la marge nette d'intérêt à 724 MDH. Le RBE se bonifie de 35,8% à 416 MDH, pour un coefficient d'exploitation qui affiche un bon comportement, passant d'un semestre à l'autre de 59,7% à 52,1%. Le coût du risque baisse drastiquement de 57% à 31 MDH. In fine, le résultat net consolidé fait un bond de 28% pour s'établir à 238 MDH. Globalement, les filiales ont contribué à hauteur de 17,4 MDH au RNC, grâce à l'apport positif de CIH Courtage, Tivoli et Maroc Leasing. Néanmoins, «la contribution de Sofac dans les comptes consolidés du groupe CIH a été impactée par le dénouement du litige fiscal ayant généré une charge complémentaire de 28 MDH dans les comptes de la filiale», précise Lotfi Sekkat, DG délégué du CIH. «Hors cet impact, cette contribution serait de +6,3 MDH», poursuit-il. Quant au résultat net part du groupe, il enregistre une forte progression de 33,5% à 245 MDH. A l'évidence, la dynamique enclenchée au premier semestre devrait se poursuivre sur le reste de l'année. «Les résultats du second semestre devraient s'inscrire dans la même tendance», conclut Ahmed Rahhou.