Le Maroc assure une production d'un million de tonnes de produits de la mer. Le plan Halieutis a pour ambition de multiplier le chiffre d'affaires à l'exportation afin d'atteindre 3,1 Mds de dollars d'ici 2020. Pour y parvenir, la levée des contraintes majeures et un meilleur ciblage des marchés porteurs s'avèrent nécessaires. Le secteur de la pêche assure un rôle socioéconomique de premier ordre. Il est pourvoyeur de plus de 660.000 emplois. Près de 3 millions de personnes vivent grâce aux métiers liés à cette activité. De plus, les apports en devises font de cette activité un secteur stratégique ayant un fort impact sur les équilibres macroéconomiques. Cela dit, le pays est un des plus importants producteurs et exportateurs des produits de la mer en Afrique. Ainsi, en 2011, les exportations marocaines avaient enregistré près de 11,7 milliards de DH, contribuant ainsi pour près de 58% aux exportations alimentaires et pour 6,8% aux exportations globales. Au demeurant, ces performances restent en dessous des potentialités du secteur qui subit les contrecoups liés, à des lacunes, qui altèrent sa compétitivité sur les marchés internationaux. En se penchant sur la structure des exportations des produits de la mer, il en ressort une prédominance d'un nombre restreint d'espèces (poulpe, calamar, seiche, crevette, sardine et anchois). De plus, ces exportations restent concentrées sur deux marchés à savoir l'Espagne et le Japon. Ils représentent 83% de la valeur des exportations. Le marché européen absorbe 70% des exportations. Cette configuration se caractérise par une certaine rigidité au niveau des marchés et des produits. L'amélioration des exportations des produits de la mer passe, nécessairement, par l'élargissement de la structure de celles-ci, tout en misant sur la production des espèces les plus prisées ayant plus de valeur sur les marchés internationaux. Or, les exportations nationales portent essentiellement sur quatre principaux produits qui comptent, à eux seuls, 80% des exportations totales, dont les céphalopodes congelés (27%), les conserves de sardines (37%), le poisson blanc frais (8%) et les crustacés congelés (6%). Ces chiffres montrent, de façon édifiante, que les poissons blancs et les crevettes représentent un faible pourcentage dans la balance des exportations. Pourtant, ils ont plus de valeur sur les marchés internationaux. Concernant les poissons frais, et malgré la disponibilité de la ressource, le Maroc reste timidement présent sur le marché de l'UE avec une part qui ne dépasse pas 14%. Pour ce qui est du marché asiatique, il constitue un paradoxe qui doit être levé car les exportations restent limitées au poulpe congelé et concentrées sur le Japon (5% des exportations totales des produits de la mer). Et pourtant, ce pays est le plus gros consommateur de crustacés et de mollusques. Pour le marché africain qui n'excède pas 11% de la valeur des exportations totales, il existe un réel gisement à explorer pour les conserves et semi-conserves. Au final, une véritable stratégie (aquaculture, R&D, prospection des marchés, etc.), accompagnée d'une amélioration de la logistique, doit être mise en place pour la conquête des grands marchés (Russie, Etats-Unis).