Les professionnels du secteur veulent que les abattoirs répondent aux normes, surtout en matière d'hygiène. La filière des viandes rouges est une branche importante du secteur agricole. Elle assure une production annuelle de 438.000 tonnes, pour un chiffre d'affaires de près de 25 Mds de DH et de l'emploi pour 1,8 million de personnes. Mais l'activité est pénalisée par différentes contraintes, notamment au niveau de l'aval agricole. La Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR) est montée au créneau pour dénoncer les mauvaises conditions d'hygiène et de manque de sécurité que connaît une bonne partie des abattoirs au Maroc. «La mise à niveau des abattoirs tarde à venir. Tous appartiennent à la collectivité et sont gérés par les communes sauf celui de Casablanca en gestion déléguée et de Meknès géré par le privé. Sur 190 abattoirs, seuls 10 sont équipés de chaîne de froid», a souligné M'hammed Karimine Secrétaire général de la FIVIA. «Nous avons toujours prôné la fermeture des abattoirs qui ne respectent pas les normes. Certains sites qui appartenaient à des souks hebdomadaires ont regagné le périmètre urbain et ils continuent de fonctionner selon l'ancienne méthode. Ils créent de ce fait une concurrence déloyale, surtout que les taxes payées dans le monde rural ne sont pas les mêmes dans les villes, sans compter l'impact néfaste de l'abattage clandestin», a indiqué pour sa part A. Ramone, président de l'Association nationale des chevillards (ANC). Dans son intervention, Mostafa Belfkih, président de l'Association nationale des vendeurs de viandes rouges au détail a expliqué que «la sécurité, la santé et l'hygiène sont primordiaux pour bien servir les citoyens. Il y a des intrus dans notre activité qui font n'importe quoi et sans respect des normes». La FIVIAR a préconisé, à cet égard, une amélioration de la distribution et une bonne préparation de la viande. Il faut noter que le marché du bétail est anarchique impactant aussi bien le consommateur que le producteur. Le contrat-programme que l'Etat a signé avec la Fédération met l'accent sur la traçabilité et la transparence. Il s'agit aussi d'assurer la réhabilitation des abattoirs. La stratégie de la FIVIAR en matière d'abattage préconise une amélioration du produit livré au consommateur, en encourageant l'initiative privée et la mise à niveau progressive du maillon de distribution. Concernant les abattoirs existants, la Fédération fait une distinction entre les abattoirs à concéder en gestion déléguée, ceux classés en «tuerie de souk» et les abattoirs et sites à fermer. Pour les nouveaux abattoirs, la FIVIAR prône l'identification des régions à fort potentiel, en fonction de certains critères comme la production et la consommation. Il s'agit aussi d'élaborer un cahier des charges définissant les prescriptions techniques et hygiéniques auxquelles doivent répondre ces abattoirs. Le volet juridique a été également relevé, du fait que le cadre régissant le secteur est dépassé et ne correspond pas à la réalité. Certaines lois remontent, en effet, à l'époque du protectorat.