L'objectif de l'Office n'est pas l'augmentation numérique de l'effectif, mais d'assurer une réponse concertée à l'ensemble des partenaires. Un projet de réorganisation est en cours pour accompagner la régionalisation. Le point avec Larbi Bencheikh, DG de l'OFPPT. Finances News Hebdo : L'OFPPT aspire à atteindre un million de stagiaires à l'horizon 2016. Le programme est-il en phase pour atteindre cet objectif ? Larbi Bencheikh : Nous en sommes à la troisième phase et l'état d'avancement est très satisfaisant. Il s'agit pour l'OFPPT d'une feuille de route lancée en 2010 et qui s'appuie sur la consolidation et la capitalisation des acquis de l'Office en termes de présence territoriale, d'offres de formation et d'implication dans les projets socio-économiques. Le plan de Développement s'articule autour de quatre axes : une dimension sectorielle pour accompagner les projets structurants et développer la compétitivité des entreprises ; une dimension de «proximité» pour développer la formation professionnelle dans les différentes régions ; une dimension sociale pour soutenir les populations à besoins spécifiques ; une dimension «renforcement de l'employabilité», à travers la formation qualifiante et l'appui des jeunes à la création d'entreprises. Pour concrétiser ce plan, l'OFPPT maintient un rythme moyen de croissance de l'ordre de 10% annuellement, afin d'atteindre un effectif global de plus de 1.000.000 de jeunes formés à l'horizon 2016. Pour nous, il ne s'agit pas d'une augmentation purement numérique des effectifs, mais d'une réponse planifiée et concertée avec l'ensemble des partenaires, répondant aux besoins en ressources humaines des différents programmes sectoriels. F. N. H. : Comment l'Office compte-t-il accompagner les nouveaux métiers du Maroc et les autres stratégies nationales comme, le plan Maroc vert, logistique ou autre? L. B. : Justement, la dimension sectorielle et l'accompagnement des Plans stratégiques sont des missions essentielles de l'OFPPT. Il s'agit particulièrement du Pacte national pour l'émergence industrielle (offshoring, agroalimentaire, aéronautique, automobile, électronique et textile/cuir), de la Vision 2020 pour l'hôtellerie/tourisme, de la Stratégie intégrée pour le secteur de la logistique et de la mise à niveau du secteur du transport, en plus des grands chantiers pour le développement de l'infrastructure et pour l'aménagement urbain et touristique (BTP). Par ailleurs, le dispositif de l'Office s'ouvre progressivement sur les secteurs émergents, tels que l'environnement, les énergies renouvelables, l'industrie pharmaceutique, les métiers liés à la grande distribution dans le cadre de l'accompagnement du Programme Rawaj, l'industrie automobile dans les P2I (Casablanca, Tanger et Kénitra)... F. N. H. : Comment se décline la capacité d'accueil de l'office ? Y a-t-il une bonne répartition régionale? L. B. : L'OFPPT couvre tout le territoire grâce à un réseau de 327 établissements, répartis à travers 10 directions régionales. Cette répartition tient compte, bien sûr, des données démographiques, des besoins des opérateurs économiques et de l'émergence de pôles d'activités. Un projet de réorganisation est actuellement en cours de finalisation. L'objectif est d'accompagner le processus de régionalisation, en créant dans les régions des mini-offices dotés de larges prérogatives, pour renforcer le service de la formation professionnelle au niveau local et assurer un équilibre en termes d'offre de formation entre les différentes régions. F. N. H. : Pouvez-vous nous donner plus de précisions sur la démarche qualité de l'Office ? L. B. : Il s'agit d'un point focal dans notre démarche. C'est un processus continu qui démarre en amont de la formation : toute filière mise en place répond à un besoin du marché de l'emploi actuel ou futur. Pour cela, nous nous basons, sur les études réalisées par les différents départements ministériels, sur les recommandations stratégiques des programmes nationaux et sur les sollicitations des partenaires. De plus, l'OFPPT a initié d'autres actions pour garantir des formations de qualité. Je citerai la spécialisation des formateurs et des espaces de formation, la certification ISO des établissements, des formateurs, des cursus et des stagiaires... Il faut également savoir que 4.450 modules de formation ont été élaborés, couvrant ainsi l'ensemble des filières de formation, contre 124 modules réalisés depuis la création de l'OFPPT (en 1974) à 2001. Ce chiffre donne, à mon avis, toute la mesure de l'action menée dans la réingénierie des filières de formation. Cette opération est réalisée grâce aux Centres de développement des compétences (CDC), et en partenariat étroit avec les professionnels. De son côté, le corps formateur est capital pour assurer une formation de qualité. Il bénéficie de bilans de compétences et de perfectionnements individualisés. Nous avons également initié un processus de certification par des organismes de renommée tels que CISCO, CNAM, Microsoft..., dont plus de 1.200 formateurs ont déjà profité. Enfin, la qualité est également recherchée dans l'implication des professionnels à tous les niveaux de décision de notre Institution qui, de ce fait, interviennent dans tout le processus de formation. F. N. H. : Qu'est-ce qui a été fait au niveau des CSF ? L. B. : Je voudrais d'abord rappeler que malgré les différentes réformes, le système des CSF continue de générer beaucoup d'insatisfactions pour les entreprises et de torts à l'image de l'OFPPT qui n'assure pourtant que le secrétariat d'un système, placé sous l'autorité du Comité de gestion et administré par le Comité central des CSF et des Comités régionaux tripartites où sont représentés le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle, le ministère de l'Economie et des Finances, la CGEM et les syndicats. Pour réhabiliter ce système et préserver l'image de l'OFPPT, nous avons demandé, dès 2008, l'externalisation de la gestion des CSF, afin de nous concentrer sur la mission de base de l'Office en tant que principal opérateur de formation initiale et continue. Il est à signaler qu'une commission, présidée par le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle, où siègent l'ensemble des intervenants (CGEM, syndicats, départements ministériels, ...), est en train de finaliser une nouvelle formule afin de remédier aux problèmes et dysfonctionnements que connaît ce système depuis plusieurs années.