«Le déficit de liquidité du circuit bancaire n'est plus un problème conjoncturel. Il est devenu une donnée structurelle et il faut agir en conséquence». C'est ce qu'a déclaré le gouverneur de BAM il y a six mois. Le déficit actuel montre que la situation n'est pas prête de changer. D'ailleurs, après un léger soulagement lors du premier trimestre, la situation s'est à nouveau détériorée entre mars et juin. Le déficit de liquidité bancaire a enregistré une amélioration de 400 MDH lors du premier trimestre, en raison principalement des opérations sur avoirs extérieurs. Ces derniers ont permis d'injecter quelque 2,6 Mds de dirhams dans le circuit. Ce montant a toutefois été dilué par des retraits de monnaie fiduciaire de 1,3 Md de dirhams, ainsi que par les opérations du Trésor pour un montant de 634 MDH. Durant le deuxième trimestre de l'année, la situation s'est renversée et l'amélioration de 400 MDH a laissé place à un déficit de 900 MDH pour atteindre 64,6 Mds de dirhams. Le Trésor a été plus actif durant ce trimestre avec des ponctions de 1,4 Md de dirhams. D'ailleurs, le taux moyen pondéré du marché monétaire s'est inscrit en hausse à 3,09% en moyenne durant le deuxième trimestre, contre 3,07% le trimestre passé reflétant ainsi le reprise des tensions. Pour combler ce déficit, BAM est intervenue majoritairement au moyen des avances à sept jours pour un montant quotidien moyen de 48,2 Mds de dirhams, contre près de 50 Mds de dirhams le trimestre précédent. Bank Al-Maghrib a également porté l'encours de ses opérations de refinancement à trois mois à 19 Mds de dirhams, dont 4 Mds de dirhams au titre des opérations de prêts garantis par des effets privés représentatifs de crédits destinés aux PME et TPE (www.financesnews.press.ma). Les taux poursuivent leur ascension Selon BAM: «Les taux des bons du Trésor à court et à moyen terme émis sur le marché primaire ont continué leur tendance haussière entamée au troisième trimestre 2012, avec des augmentations en avril allant jusqu'à huit points de base par rapport au trimestre précédent». Sur le marché secondaire, la même évolution a été observée au niveau des différentes maturités, à l'exception des taux assortissant les bons à quinze ans qui ont accusé une légère baisse et ceux des bons à vingt ans qui sont restés stables. Les tensions monétaires persistent donc. Une situation des plus anecdotiques car, finalement, si BAM assure haut et fort qu'il continuera à injecter autant de liquidité que le marché interbancaire demandera, existe-t-il vraiment un problème ? C'est peut-être la situation de sur-liquidité du début de la décennie qui était exceptionnelle, et non l'inverse.