Les échanges entre le Royaume et ses partenaires s'améliorent d'année en année depuis 2007... mais au détriment du Maroc. Par exemple, les exportations vers les USA sont passées de 124 MDH à un peu plus de 5 Mds de dirhams, mais les importations sont passées de 8 à 18 Mds de dirhams. Le solde commercial avec ce pays s'est, bien sûr, détérioré d'autant. En signant une batterie d'accords de libre-échange au début des années 2000, les décideurs marocains aspiraient à une meilleure ouverture du Royaume sur le monde. En effet, on peut citer l'accord d'association signé en février 1996 entre le Maroc et l'UE qui est entré en vigueur en mars 2000 et qui prévoyait l'instauration progressive d'une zone de libre-échange industrielle en 2012, l'accord de libre-échange avec l'AELE signé le 19 juin 1997 et appliqué depuis mars 2000 ou encore l'accord de libre-échange signé avec les Etats-Unis en 2004 et qui est entré en vigueur en 2006. Dans ce même cadre, le Maroc a engagé un processus de libre-échange avec certains pays arabes dont les accords bilatéraux signés avec l'Egypte en 1996 et qui sont entrés en vigueur en 1999, ainsi que l'accord bilatéral avec la Tunisie en 1999. Sur le plan régional, le Maroc a signé en février 2004 l'accord quadripartite (Maroc, Egypte, Tunisie et Jordanie) en application de la Déclaration d'Agadir intervenue en mai 2001. Mais l'ensemble de ces accords totalisent un solde avoisinant les 4 Mds de dirhams, soit un montant inférieur aux seuls échanges avec la Turquie qui dépassent les 7 Mds de dirhams actuellement (www.financenews.press.ma). Une dynamique à deux vitesses En termes d'exportations, le Maroc a pu tirer profit des accords de libre-échange avec les USA et l'UE. Pour les premiers, le solde exporté se situait à 124,8 MDH en 2007 pour atteindre 2 Mds de dirhams en 2009 et 5,1 Mds de dirhams en 2011. Pour les seconds, les exportations sont passées de 8,3 Mds de dirhams en 2007 à 12,3 Mds de dirhams en 2009. Actuellement, les exportations marocaines vers l'UE avoisinent les 30 Mds de dirhams. La même tendance peut être observée concernant les exportations dans le cadre de l'AELE, mais dans des volumes moindres. Alors, le Maroc profite-t-il de ces accords ? Pas vraiment car, lorsqu'on s'intéresse aux importations, on constate une vitesse de progression beaucoup plus rapide et les volumes sont deux à trois fois plus importants que les volumes exportés vers ces pays. En effet, entre 2007 et 2011, les importations en provenance des USA sont passées de 8 à 18 Mds de dirhams, celles en provenance de l'UE sont passées de 63 à 105 Mds de dirhams. Un chiffre quasi impossible à rattraper. Au final, c'est le solde commercial avec ces pays qui en souffre et, par ricochet, la balance des paiements. Actuellement, le déficit commercial avec l'UE seule avoisine les 50 Mds de dirhams et devrait poursuivre sa détérioration tant que l'offre exportable marocaine reste peu diversifiée et non compétitive par rapport à la concurrence régionale. Dans le contexte actuel de mondialisation galopante, il n'y a même plus lieu de se poser la question si c'était le bon moment de s'ouvrir sur ces partenaires économiques. De toute façon, le Maroc ne peut plus revenir en arrière. De plus en plus d'industries demandent l'instauration de mesures provisoires pour se protéger sur leur marché local des concurrents européens et américains. Encore une fois, la seule solution durable est d'exporter intelligemment. Une démarche qui ne peut aboutir sans le développement d'une réelle compétitivité de nos entreprises. Première étape : un marché de l'emploi plus souple comme préconisé par l'ASMEX !