Les politiques de développement agricole ont fait de l'olivier un des piliers de l'économie agricole du Maroc et de l'Espagne. Cette espèce joue un rôle moteur en termes d'économie, d'emploi et d'équilibre social et environnemental dans plusieurs régions des deux pays. L'Académie Hassan II des sciences et techniques (AH2ST) promeut la recherche & développement dans ce domaine. A son initiative, le projet «Rhizolive» a été cofinancé de 2012 à 2015 dans le cadre d'une coopération avec le Conseil supérieur d'investigation scientifique d'Espagne (CSIS). Par ailleurs, des séminaires et des rencontres scientifiques entre chercheurs marocains, espagnols et méditerranéens ont été organisés à l'AH2ST. Le wébinaire organisé le 9 décembre a fait appel à des conférenciers, espagnols et marocains, spécialistes et experts du domaine. «Cet événement est une continuité de différentes rencontres dont l'objectif est de mettre au point des avancées de recherche dans le domaine ainsi que l'identification de thèmes de recherche à mener en partenariat», souligne Omar Fassi-Fihri, secrétaire perpétuel de l'Académie Hassan II des sciences et techniques. Il a rappelé que le Maroc avec 1, 22 million d'hectares se situe, au rang oléicole mondial, parmi les meilleurs producteurs d'olives (2,5 millions de tonnes en 2019). «La culture de l'olivier constitue l'une des filières stratégiques et prioritaires du Plan Maroc Vert (PMV). La superficie des oliveraies constitue 12,3% de la surface agricole utile (SAU) et 65% des superficies arboricoles», indique Fassi-Fihri. La faiblesse de la productivité de ce secteur est le résultat de contraintes multiples qui sont liées à la sécheresse et aux maladies ainsi qu'au mode d'exploitation, souvent de nature précaire, notamment dans les systèmes de culture extensive et de cueillette (90% du patrimoine). Pour sa part, Ricardo Diez-Hochleitner Rodriguez, ambassadeur d'Espagne à Rabat, a mis en exergue les potentialités de son pays dans la filière oléiculture. «L'Espagne est le premier pays producteur d'olives à l'échelle mondiale (30% de la production mondiale d'huile d'olive). Elle dispose d'un savoir-faire ancestral et d'une grande potentialité. Elle est prête à mettre son expertise au profit des opérateurs marocains et de soutenir la stratégie agricole nationale dans ce domaine», a-t-il déclaré. Il a rappelé que le Maroc a signé plusieurs accords avec l'Espagne pour promouvoir la filière. Le dernier en date est celui conclu en février dernier entre l'Association interprofessionnelle de l'huile d'olive en Espagne et la Fédération interprofessionnelle marocaine de l'olive (Interprolive). L'objectif de cet accord consiste à booster la productivité et la qualité des exploitations. Il s'agit d'augmenter la production en 2020 à 120.000 tonnes d'huile d'olive et à 150.000 tonnes pour les huiles de table. Malgré les potentialités oléicoles du Maroc, ses exportations n'arrivent pas à suivre. Au cours de la saison 2018/2019, le volume d'exportation a été limité à 34.000 tonnes d'huile d'olive et 77.000 tonnes d'huile de table. Le professeur Allal Douira, responsable du département biologie à la Faculté des sciences de l'Université Ibn Tofaïl de Kénitra, a rappelé les fondements du projet Rhizolive qui consiste en «une biosimulation de la croissance et un bi-contrôle de la résistance de l'olivier aux stress biotiques et abiotiques dans le cadre de la convention de collaboration entre l'AH2ST le (CSIS)». Ce genre de coopération entre le Maroc et l'Espagne permettra de développer de nouvelles variétés d'oliviers plus résistantes aux aléas et plus productives. Il est question aussi d'investir de nouvelles techniques d'exploitation pour assurer un bon rendement des plantes.