L'économie nationale aurait fléchi de 8,7% au troisième trimestre 2020, au lieu de -14,9% un trimestre plus tôt, sous l'effet d'une contraction de 9% de la valeur ajoutée hors agriculture et d'une baisse de 6,2% de celle de l'agriculture. L'activité économique régresserait de 5,5% au lieu de +2,3% au quatrième trimestre 2019.
Au troisième trimestre 2020, le contexte international aurait été moins pénalisant pour l'économie nationale, avec la levée partielle des restrictions de déplacements et l'amélioration progressive de l'activité au niveau mondial. Au niveau national, le déficit commercial des biens et services, en volume, se serait allégé de 10,2% au troisième trimestre 2020, indique le haut-commissariat au Plan. Les exportations, moins pénalisées par le contexte extérieur et les mesures sanitaires restrictives, auraient baissé de 16,9% en variation annuelle, au lieu de -28,7% un trimestre plus tôt. Les données disponibles pour les mois de juillet et août 2020 auraient témoigné d'un recul moins prononcé des exportations des biens en valeur. Les importations de biens et services, en volume, auraient, pour leur part, continué sur leur trend baissier au troisième trimestre 2020, mais à un rythme moins prononcé qu'au trimestre précédent, soit -15,4% au lieu de -25,7%. Par ailleurs, la baisse de la demande intérieure se serait légèrement atténuée au troisième trimestre 2020. La consommation des ménages aurait fléchi de 10,8%, en variation annuelle, au lieu de -21,2% au trimestre précédent.
Reprise de l'activité au T3 Au troisième trimestre 2020, l'allègement des mesures de confinement aurait permis un léger redressement de l'activité et la baisse de la croissance aurait été moins prononcée qu'au trimestre précédent. L'économie nationale aurait régressé de 8,7% au lieu de -14,9% au deuxième trimestre 2020. Cette évolution serait attribuable au repli de 9% de la valeur ajoutée non-agricole, au lieu de -15,5% un trimestre plus tôt. La valeur ajoutée agricole se serait contractée de 6,2%, au troisième trimestre 2020, en variation annuelle, au lieu de -6,8% un trimestre auparavant. La diffusion des effets du confinement sanitaire, particulièrement importante au deuxième trimestre 2020, avec une perte de 477 mille emplois agricoles, se serait atténuée. Selon l'enquête 2ième panel sur l'impact de Covid-19 sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages, réalisée par le HCP, 32% des agriculteurs en arrêt de travail pendant le confinement auraient repris leurs activités à fin juin. Le recul de la production se serait, ainsi, légèrement modéré et la commercialisation intérieure des productions végétales se serait réalisée à des prix en baisse en comparaison avec la même période de l'année passée, à l'exception des céréales et des fruits frais, dont les prix à la consommation auraient progressé de 12,2% et 18,9%, respectivement, au cours du troisième trimestre 2020.
Perspectives économiques Au quatrième trimestre 2020, les perspectives économiques au niveau mondial resteraient tributaires de l'évolution et de la durée de la pandémie, ainsi que des mesures qui seraient mises en place pour limiter sa propagation. Sous l'hypothèse d'une poursuite des vagues locales sporadiques d'infections et donnant lieu à des interventions ciblées plutôt qu'à des confinements nationaux, le PIB mondial devrait clôturer l'année par une baisse de 4,5%. L'inflation mondiale devrait rester contenue, compte tenu des faibles pressions inflationnistes actuelles. Elle serait, toutefois, subordonnée à l'évolution des cours des matières premières sur le marché mondial, en particulier ceux du pétrole. Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc resterait relativement atone et serait tributaire de l'évolution des importations de ses principaux partenaires commerciaux européens. Elle s'améliorerait de 0,5% au quatrième trimestre 2020 par rapport au troisième trimestre, mais sa variation annuelle demeurerait négative, se situant à -8,9%. La demande intérieure poursuivrait, pour sa part, son redressement progressif modéré. La baisse des dépenses des ménages s'atténuerait, sous l'effet d'une légère reprise des achats de biens durables. Dans ces conditions, les activités hors agriculture devraient poursuivre leur tendance baissière, au quatrième trimestre 2020, affichant un repli de 5,2% au lieu de -9% au troisième trimestre. Quant aux activités agricoles, leur valeur ajoutée poursuivrait son repli au rythme de -5,8%, en variation annuelle, amputant la croissance économique globale de 0,7 point. L'essentiel de cette baisse serait imputable à la contraction de la production végétale, alors que celle des filières animales connaîtrait une légère accélération, avec des perspectives de reprise de la production avicole. Dans l'ensemble et compte tenu d'un abaissement de 5,2% de la valeur ajoutée hors agriculture et d'une contraction de 5,8% de celle de l'agriculture, l'activité économique enregistrerait une baisse de 5,5% au quatrième trimestre 2020, en variation annuelle, au lieu d'une hausse de 2,3% à la même période de l'année précédente.