Conformément aux dispositions de l'article 15 de la Constitution du Royaume, qui octroie à l'ensemble des citoyens le droit de présenter des pétitions, et aux dispositions de la loi organique 44.14 portant sur les conditions d'exercer ce droit, et suite à la réception de la pétition pour la création d'un «Fonds public contre le cancer» par le Chef du gouvernement et son étude par la commission chargée de requêtes, il a été décidé de l'accepter. Dans ce sens, dix réunions seront dédiées à son examen. En se basant sur les dispositions de l'article 7 du décret 2.16.773, la Commission a prévu une réunion, en présence du mandataire de la pétition afin de donner plus d'éclaircissements à cette pétition. Ont pris part à cette réunion, la commission chargée des requêtes, des représentants de plusieurs ministères ainsi que de la Fondation Lalla Salma pour la prévention et le traitement des cancers. En dépit des efforts fournis en termes de prévention et lutte contre le cancer, il a été admis que du travail reste à accomplir afin de satisfaire les attentes des malades atteints de cette maladie, leurs familles et les différents intervenants de la société civile. En vue d'enrichir les suggestions proposées par le gouvernement, Saad Eddine El Otmani a présenté la pétition aux ministres de l'Intérieur, de l'Economie et des Finances, de l'Agriculture, de la Santé, de l'Education nationale, du Travail et de l'insertion professionnelle, ainsi qu'au secrétariat général du gouvernement. Sur la base de ce qui précède, le gouvernement a décidé d'adopter les mesures suivantes :
* Généraliser la couverture sociale, en tant qu'élément fondamental de la pétition, afin qu'elle puisse couvrir toutes les charges des patients atteints du cancer, et ce conformément à la vision royale portant sur «la généralisation de l'assurance maladie obligatoire à partir de janvier 2021, de façon graduelle; * La vaccination contre le cancer du col de l'utérus pour l'ensemble des filles âgées de 11 ans. Ce programme visera 350.000 filles annuellement en vue d'éradiquer ce type de cancer pour les générations montantes, sachant que le Maroc enregistre 1.500 nouveaux cas chaque année et que le traitement nécessite 100.000 dirhams pour chaque cas; * La création d'une commission nationale de lutte contre le cancer, chapeautée par le Chef du gouvernement, et composée d'acteurs associatifs, professionnels de santé et acteurs de la société civile; * Le transfert de l'Institut national d'oncologie en établissement public doté de l'autonomie financière et administrative pour qu'il devienne un acteur national de référence en matière de prévention et de lutte contre le cancer, tout en renforçant ses missions et ses attributions dans les domaines de la recherche, des études et de la formation; * La promotion d'un programme de sensibilisation pour prévenir le cancer au sein des établissements scolaires et des lieux de travail ainsi que dans les centres de proximité, en plus des campagnes de sensibilisations diffusées sur les chaînes télévisées et les radios; * La généralisation des centres de diagnostic et de soins partout au Maroc, afin d'asseoir les bases de la justice territoriale; * Le renforcement du programme du diagnostic précoce en guise de prévention, en multipliant les campagnes organisées par le ministère de tutelle et la Fondation Lalla Salma de prévention et traitement des cancers; * L'intégration d'un grand nombre de médicaments génériques liés aux cancers, et faciliter le remboursement des autres types de médicaments dont le prix est élevé.