Par Fatima Ouriaghli, Directrice de la publication
La question du Sahara marocain s'est, comme l'on s'en doutait, invitée dans les discussions lors du 33ème Sommet de l'Union africaine (UA) qui vient de se tenir à Addis-Abeba. Et, l'on se doutait tout aussi bien que l'Algérie allait tenter des manœuvres dilatoires pour sournoisement évoquer, lors de ce sommet de l'organisation panafricaine, ce conflit artificiel qu'elle entretient insidieusement en manipulant le polisario. Sauf que depuis le Sommet de Nouatchock de 2018, il a été décidé que la question du Sahara marocain soit traitée au niveau des Nations unies. En cela, l'UA doit apporter son appui et son soutien à ce processus et ne doit aucunement créer un processus parallèle ou une littérature différente de celle des Nations unies. Cela, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, l'a réitéré avec force dimanche à l'issue de la séance d'ouverture du Sommet, rappelant à ceux dont la mémoire s'use avec le temps, l'exclusivité de l'Onu en tant que cadre pour trouver une solution à la question du Sahara marocain. Tout autant, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, s'est inscrit dans cette veine. D'ailleurs, ce 33ème Sommet de l'UA est le premier sommet de ces quatre dernières années dont le rapport du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA ne contient aucune référence à la question du Sahara marocain. Il faut convenir que les succès diplomatiques engrangés ces dernières années par le Maroc, dont le point d'orgue est l'ouverture récente de nombreuses représentations diplomatiques à Dakhla et Laâyoune, irritent passablement Alger et son acolyte, le polisario. Une organisation qui vient d'être d'ailleurs épinglée, encore une fois, pour ses accointances avec les terroristes, notamment ceux de l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS). Selon l'agence Europa Press, ce groupe est dirigé par Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, membre du front polisario. D'ailleurs, sa tête a été mise à prix par le département d'Etat américain en octobre 2019 : une récompense pouvant aller jusqu'à 5 millions de dollars est offerte pour toute information permettant de l'identifier ou de le localiser. Les flirts entre le polisario et les réseaux terroristes ne datent pas d'aujourd'hui. En 2018 déjà, le patron du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak Khiame, l'évoquait dans un entretien accordé à une publication française, estimant que 100 séparatistes du polisario évoluant dans des mouvements islamistes avaient été recensés. Et ce sont ces individus-là qu'Alger soutient !