Les participants à la 4è assemblée générale annuelle des actionnaires de la plateforme panafricaine d'investissement Africa50 ont lancé, mercredi à Kigali, un plaidoyer pour combler le déficit d'infrastructures en Afrique en vue d'accélérer le développement et la croissance du continent. Cette réunion, qui a précédé l'assemblée à huis-clos des actionnaires d'Africa50, a vu la participation des représentants des institutions et pays actionnaires du fonds panafricain, dont le Maroc représenté par Nouaman Al Aissami, directeur adjoint du Trésor au ministère de l'Economie et des Finances. A l'ouverture de cette rencontre, le PDG d'Africa50, Alain Ebobissé, a souligné que la demande croissante en matière d'infrastructures modernes en Afrique émane des innombrables atouts du continent, dont les perspectives de croissance économique à long terme, une gouvernance qui s'améliore et un potentiel considérable en termes de ressources naturelles et humaines. "Bien que les besoins soient importants, nous les considérons comme des opportunités", a-t-il dit, exprimant la disposition de la plateforme Africa50 à accompagner l'Afrique pour le développement de ses infrastructures, notamment celles liées aux secteurs des TIC, de l'innovation, du transport et de l'énergie. Pour M. Ebobissé, le développement du continent africain et l'accélération de son intégration économique passe avant tout par la mise en place d'infrastructures modernes et intégrées. Soutenant le même avis, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a fait valoir que depuis l'entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), la promotion des infrastructures est devenue une nécessité pour renforcer la connectivité entre les pays du continent. "Le développement des infrastructures en Afrique pourrait doubler le taux de croissance du continent", a estimé M. Adesina qui occupe également le poste de président du conseil d'administration d'Africa50, faisant observer que le lancement de la phase opérationnelle de la Zleca ouvre de nouvelles opportunités et perspectives pour les pays africains. "Africa50 collabore avec divers partenaires, dont des gouvernements africains, des développeurs de projets et des institutions de financement pour mobiliser les investissements du secteur privé au profit de projets bancables", a-t-il dit, ajoutant que depuis le lancement de ces activités, Africa50 a participé au financement de centrales solaires, thermiques et hydroélectriques, de projets d'innovation et s'est engagé dans des projets futurs qui aideront à combler un important déficit dans le domaine des transports. De son côté, le premier ministre Edouard Ngirente, qui a représenté le président rwandais Paul Kagame à cette rencontre, a soutenu que la préparation des jeunes africains pour le futur monde numérique exige des investissements multidimensionnels et réfléchis. Qualifiant le fonds Africa50 de "grand partenaire" pour le Rwanda, M. Ngirente a souligné que le gouvernement rwandais place la digitalisation au centre de ses stratégies en raison de son fort impact sur le développement et l'amélioration de la qualité de vie des citoyens. Il a, dans ce sens, rappelé le lancement par le gouvernement du portail "Irembo" qui offre un accès direct et permanent aux citoyens rwandais à toutes les administrations locales et nationales. Au cours de cette assemblée générale, Africa50 présentera le bilan opérationnel et stratégique des activités de levées de fonds et d'investissement, y compris un aperçu du pipeline des projets à l'étude. Ce conclave est marqué par la participation d'un parterre de ministres africains des finances, des entités de financement, le corps diplomatique accrédité au Rwanda ainsi que des membres distingués de la communauté des affaires. L'actionnariat d'Africa50 compte 27 états africains, la BAD, la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) ainsi que Banque Al-Maghrib. Le capital engagé par le fonds se chiffre à plus de 870 millions de dollars US. Africa50 est une plateforme d'investissement dont l'objectif est de contribuer à la croissance de l'Afrique. Son mandat est de développer et d'investir dans des projets banquables, d'agir comme catalyseur de fonds publics et de mobiliser les capitaux privés tout en alliant rendements compétitifs et impact développemental.