Contraintes techniques et chevauchement des prérogatives entre les différents intervenants sont évoqués pour expliquer les retards. Pont à haubans, trémie des Almohades, Théâtre de Casablanca... : le point sur l'état d'avancement de quelques uns des chantiers les plus emblématiques de la capitale économique.
Par C. Jaidani
Véritable poumon économique du Maroc, Casablanca a lancé depuis quelques années plusieurs grands projets structurants pour s'arrimer aux standards des métropoles modernes. Au programme : des trémies, de nouveaux axes de circulation, des ponts, des espaces verts, des lieux de culture et de loisirs, etc. Mais ces chantiers ont accusé un sérieux retard, créant de forts désagréments pour les habitants de la ville, principalement au niveau de la circulation. Fortement attendu, le pont à haubans de Sidi Maârouf n'est pas encore ouvert à la circulation. Pourtant, l'essentiel des travaux a été exécuté, sans compter une série de tests techniques de fiabilité effectués avec succès. Ce marché qui a été adjugé fin 2014, a nécessité un investissement total de 688 millions de DH. Annoncé pour fin 2016, puis 2017 et enfin 2018, son démarrage a été différé à maintes reprises. Plusieurs raisons sont invoquées pour justifier ce retard, dont l'expropriation des terrains limitrophes du chantier et aussi le chevauchement des prérogatives entre les différents intervenants, notamment le ministère de l'Equipement, la Région du Grand Casablanca ou le Conseil de la ville. Ce pont devrait soulager les usagers de la route dans ce point névralgique reliant plusieurs zones de la ville et faisant la connexion avec d'autres infrastructures stratégiques, notamment l'aéroport et les autoroutes. Cet axe est connu pour son grand trafic routier d'une moyenne de 100.000 véhicules par jour. Sans donner de date précise, une source au Conseil de la ville nous apprend que «l'ouverture de cet ouvrage est imminente». La trémie reliant l'avenue des FAR à celle des Almohades est un autre chantier qui enregistre lui aussi du retard. Les travaux ont démarré en février 2017 pour un délai de livraison fin 2019. «Le niveau de réalisation de ce chantier a atteint 35%. Plusieurs contraintes techniques ont retardé les travaux», explique-t-on auprès de Casa Aménagement. Tout laisse présager que la livraison de cet ouvrage devrait intervenir au-delà du délai fixé. En attendant, les Casablancais devront supporter les interminables bouchons dans ce point stratégique du centre ville, qui jouxte le port, la gare ferroviaire de Casa Port, de nombreux hôtels et un quartier d'affaires. Le théâtre de Casablanca est un projet d'envergure qui devrait donner une nouvelle impulsion à la vie culturelle de la ville et à son patrimoine architectural. Depuis la démolition du théâtre municipal dans les années 80, la ville ne dispose d'aucun site culturel digne de ce nom. Un regret partagé par toute la communauté artistique nationale. Lancé en 2014 pour un délai de livraison en 2017, le projet a connu plusieurs retards au niveau de son exécution. Actuellement, il a atteint un taux de réalisation de 96%. Casa Aménagement, le maître d'ouvrage délégué, n'a pas encore fixé de date pour son ouverture. A quelques mètres du projet du théâtre du Casablanca s'étend sur 30 hectares le Parc de la Ligue arabe qui a eu droit à un vaste programme de réaménagement. Entamés en 2016, les travaux devaient s'achever début 2018, mais ils ont été repoussés à septembre 2019. Une petite balade tout près du site montre que les travaux se poursuivent. Casa Aménagement SDL, chargée du projet, confirme que les «travaux concernant l'aménagement des espaces verts sont presque finis mais ceux relatifs à la démolition des cafés et autres bâtiments devenus vétustes pour les reconstruire selon le nouveau plan d'aménagement ont pris du temps. Le projet a été impacté également par l'occupation illégale d'anciens gérants de ces lieux qui détenaient des autorisations d'exploitation temporaires devenues caduques».
Quid de la promenade maritime ? La question de l'insuffisance des espaces verts et des lieux de loisir se pose avec acuité. Pour remédier à cette situation, les autorités de la ville ont décidé de lancer une promenade maritime qui relie la mosquée Hassan II à la pointe d'El Hank. Long de 1,5 kilomètre et d'une superficie de 13 hectares, le projet a mobilisé 200 millions de DH d'investissement. Il comprend des lieux de loisirs, des services publics, des parcours pour joggeurs et promeneurs ainsi que des pistes pour cyclistes. Devant être livré au début de l'année 2018, il n'est pas encore officiellement inauguré.