La croissance du PIB réel du Maroc devrait s'établir à 2,9 % en 2019 avant un rebond à 4 % à partir de 2020, indique la Banque africaine de développement (BAD) dans un rapport de la Banque sur «les perspectives économiques en Afrique 2019», présenté jeudi à Abidjan. D'après la BAD, le ralentissement projeté en 2019 serait attribuable au léger recul de la valeur ajoutée du secteur primaire. L'économie marocaine demeure «résiliente», souligne le rapport, ajoutant que le déficit budgétaire, estimé à 3,9 % en 2018 contre 3,7 % en 2017, devrait baisser graduellement, sous l'effet de la consolidation budgétaire et des réformes fiscales, la rationalisation des dépenses publiques et une mobilisation accrue des recettes. La BAD affirme, par ailleurs, que le Maroc a réalisé des performances économiques remarquables au cours de la dernière décennie. La Banque panafricaine poursuit que le déficit du compte courant est estimé à 3,8 % du PIB en 2018, marquant ainsi une légère augmentation par rapport à 2017, due essentiellement à une augmentation des importations de pétrole et de biens d'équipement partiellement compensée par les recettes touristiques et les transferts. Le stock d'infrastructures structurantes a été accru grâce à un taux d'investissement porté en moyenne à 34 % sur la décennie 2008-2018, contre 29,8 % en 2007, améliorant ainsi l'attrait du pays pour les investissements directs étrangers. La diversification de l'économie dans les métiers de l'automobile, de l'aéronautique et l'électronique est un des objectifs clés du Plan d'accélération industrielle, peut-on encore lire. Ces efforts de diversification devraient déboucher sur une extension de l'agro-industrie et des services, et stimuler le transfert de technologies et la création d'emplois. Pour la BAD, son succès dépendra, entre autres, de la mise en adéquation des politiques de développement du capital humain avec les besoins des différents secteurs productifs. L'agriculture, qui contribue de manière substantielle à la lutte contre la pauvreté rurale, «doit être plus intelligente, se recentrer sur des activités à faible empreinte carbone et utilisatrices de technologies et d'innovations», recommande la BAD, poursuivant que ceci s'impose notamment à cause de la contrainte posée par la question de l'eau. La BAD souligne également que l'amélioration de l'environnement des affaires doit être poursuivie pour créer des opportunités réelles de promotion du secteur privé, même si les autorités parviennent à créer des enclaves d'excellence à travers le pays avec des zones économiques spéciales. La Banque indique également que l'ouverture vers l'Afrique subsaharienne offre aussi de nouvelles opportunités aux entreprises marocaines.
La flexibilité du dirham perçue positivement par les investisseurs «L'introduction en 2018 par Bank Al-Maghrib du régime de taux de change flottant contrôlé dans une plage ± 2,5 %, contre ± 0,3 % auparavant, a été perçue comme un signe positif par les investisseurs et une étape importante vers une grande flexibilité du régime de change», affirme la BAD dans son rapport. «Lors des 8 premiers mois de l'année 2018, le cours du dirham s'est apprécié de 1,9 % contre l'euro et s'est déprécié de 0,9 % face au dollar américain», ajoute la BAD, soulignant que «dans ce contexte, l'endettement du Maroc reste soutenable et devrait diminuer à moyen terme».