Le Maroc classé 88ème mondial par l'OMPI. Les professionnels prônent plus d'innovation pour plus de compétitivité. Trois mesures présentées en conclusion des journées de l'AMIC pour soutenir l'innovation. Le cabinet Grant Thornton a présenté récemment une étude sur l'innovation au Maroc dans le cadre de la troisième journée du capital-investissement organisée par l'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC). Cette journée avait pour objectif de dresser un état des lieux de l'innovation au Maroc, mais également son financement et le rôle que jouent les sociétés de capital-investissement dans la mobilisation des ressources destinées aux projets novateurs. Il ressort de l'étude menée par le cabinet que l'effectif consacré à la recherche et développement au Maroc a connu une hausse annuelle moyenne de 7% entre 1999 et 2010. 90% des chercheurs sont issus du secteur public et se concentrent dans les sciences humaines et sociales. L'étude démontre également, dans le cadre d'un benchmark des expériences internationales, que les pays les plus avancés en matière de recherche et développement sont les pays où ce créneau est financé et contrôlé principalement par le secteur privé. Le secteur public, dans ces pays-là, se concentre sur le financement de la recherche universitaire. Selon les intervenants au cours de cette manifestation, au Maroc, qui est classé 88ème mondial par l'indice de l'Organisation mondiale de la protection intellectuelle (OMPI), le système d'innovation est centré sur la recherche publique dans les laboratoires universitaires avec un budget total ne dépassant pas 0,79% du PIB. Les participants aux journées de l'AMIC, dont plusieurs experts internationaux en capital-investissement, se sont accordés à dire que l'innovation est un rempart solide face à la baisse de compétitivité. Cette approche permet d'améliorer la valeur ajoutée des exportations. Toutefois, pour accroître l'innovation, il est illusoire d'importer des modèles économiques préétablis d'autres pays. La variable culturelle étant un frein à la réussite de certains modèles. Le capital amorçage, quant à lui, reste très peu développé au Maroc à cause du risque élevé concernant les activités naissantes. Il est nécessaire, selon les invités, de mettre en place trois principales mesures pour accompagner les nouveaux projets innovants. Premièrement, il est important d'instituer des fonds communs de placement spécialisés dans l'amorçage, avec des avantages fiscaux pour les souscripteurs qui investissent sur de longues durées. Une deuxième mesure concerne les crédits bancaires. Actuellement, les établissements financiers n'accompagnent pas les nouveaux projets à cause d'un taux de sinistralité élevé. Il est nécessaire de fournir des lignes de crédits dédiés à l'innovation avec des caractéristiques souples permettant d'accompagner les entrepreneurs. Enfin, le crédit d'impôt recherche, qui permet aux entreprises de bénéficier d'économies d'impôts sur les bénéfices alloués à la recherche et développement, peut servir de levier d'innovation et poussera les entreprises à recruter plus d'effectifs issus de formations scientifiques.