Le Maroc mesure le défi de la compétitivité Se positionner sur l'échiquier international et avoir sa place dans une économie mondialisée passe inéluctablement par la compétitivité, dont l'innovation constitue une composante essentielle. Pour le ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Abdelkader Amara, le Maroc s'est doté depuis juin 2009 d'une stratégie nationale "Maroc Innovation" qui vise à mettre en place un écosystème favorable à l'innovation. La 3ème journée du "Capital Investissement", tenue mercredi à Casablanca, fut une occasion de mettre en exergue les chantiers de la stratégie «Maroc Innovation», notamment les volets consacrés à l'infrastructure technologique de valorisation, le financement et la mobilisation des talents. "Maroc Innovation" consacre un chantier important au financement de l'innovation et ambitionne de produire 1.000 brevets marocains et de créer 200 start-up innovantes à l'horizon 2014, a souligné M. Amara, lors de cette rencontre placée sous le thème "capital investissement, un levier pour l'innovation". Dans le cadre de la mise en place de nouveaux instruments pour le soutien de l'innovation, le ministre a rappelé la création en juillet 2011 du Centre marocain d'innovation (CMI) et d'un guichet unique pour les porteurs de projets d'innovants, faisant savoir que 380 millions de dirhams (MDH) ont été mobilisés pour le financement de l'innovation, notamment à travers la signature d'une convention pour la mise en place d'un fonds de soutien à l'innovation. Ce fonds comprend les instruments Intilak (soutien des start-up en phase de démarrage), Tatwir (soutien des projets recherches et développement R&D portés par des entreprises en phase de développement) et la "Prestation Technologique Réseau" (PTR), dédiée au financement de diagnostics technologiques ou de prestations relevant d'une démarche d'innovation ou à contenu technologique, a expliqué M. Amara. Le secteur du capital risque au Maroc dédié à l'innovation est très réduit, a en outre relevé M. Amara, ajoutant qu'il est indispensable de compléter la chaine de valeur de l'innovation par des fonds d'investissements dédiés, notamment par la mise en place d'un Fonds de Capital Amorçage de l'innovation public-privé pour accompagner les projets innovants qui sont sur le marché (en particulier ceux financés par Intilak). Un cadre légal de l'innovation Il a également affirmé que cinq projets de textes réglementaires sont en cours d'adoption en vue de mettre en place un cadre de l'innovation souple et efficace. De son côté, le président de l'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC), Brahim El Jaï, a indiqué que le Maroc, à travers des accords de libre-échange conclus avec plusieurs pays de la zone MENA, l'Union européenne, les Etats-Unis ou encore la Turquie, a fait le choix courageux et visionnaire d'une économie ouverte et décomplexée. Si cette ouverture sur le reste du monde créée de formidables opportunités de partenariat d'export, de biens et services pour les entreprises nationales, elle les expose tout autant à l'assaut de la compétitivité étrangère, a-t-il averti. Il a relevé que l'investissement sous toutes ses formes, matériel ou immatériel, humain ou technologique, permet aux entreprises de pérenniser leurs activités et de soutenir leur développement, ajoutant que l'innovation et ses multiples applications dans les secteurs de l'économie permet à ces entreprises de se différencier, de peser sur leur marché, voir même pour certaines de façonner l'évolution de la société. Organisée par l'AMIC en partenariat avec le cabinet Fidaroc Grant Thornton et le journal "L'Economiste", cette rencontre s'articule autour de deux panels ayant pour thèmes "l'innovation et son financement: état des lieux au Maroc" et le "financement des entreprises innovantes: panorama des meilleures pratiques étrangères". Près de 150 acteurs dans le domaine de l'investissement ont pris part à cette manifestation marquée essentiellement par la présentation des conclusions d'un rapport sur le financement de l'innovation, réalisé par le cabinet international Grant Thornton pour le compte de l'AMIC. Une industrie du capital investissement Créée en 2000, l'AMIC est une association professionnelle indépendante dont la vocation est de fédérer, représenter et promouvoir l'industrie du capital investissement au Maroc auprès des investisseurs locaux et internationaux, des pouvoirs publics et des entrepreneurs. Elle se compose de 20 membres actifs gérant 36 fonds et 16 membres associés qui exercent une activité en relation étroite avec les sociétés de gestion. Pour atteindre ses objectifs, l'AMIC déploie une communication ciblée et pédagogique, réalise des études fiables sur l'industrie du capital investissement au Maroc et participe activement aux débats relatifs à tout projet texte réglementant l'activité du secteur. Elle veille également au respect de la déontologie, informe et assiste ses membres sur tous les aspects relatifs à la profession et développe des programmes de formation de qualité ciblant tous les aspects du métier d'investisseur en capital.