Il y a plusieurs acteurs qui opèrent dans le logement social et qui payent l'impôt de façon directe ou indirecte. Notre offre-produit pour la classe moyenne est nettement en déphasage avec les propositions de la Loi de Finances. Le point avec Youssef Ibn Mansour, président de la FNPI. - Finances News Hebdo : Quel est l'objectif de cette étude ? - Youssef Ibn Mansour : Nous voulons éclairer l'opinion publique et montrer la réalité des choses. Certains organes de presse et partis politiques l'ont induite en erreur. Aussi, il était primordial pour nous de rectifier le tir. Les promoteurs ne sont qu'une partie des intervenants dans le segment social, car il y a les opérateurs des matériaux de construction, les banques, les bureaux d'étude, la main-d'œuvre, le transport, la logistique, les notaires... Il y a donc des effets d'entraînement entre plusieurs activités. Tout ce monde paye l'impôt d'une façon ou d'une autre : l'IS, l'IR, la TVA, la Conservation foncière, les droits d'enregistrement. L'étude a montré que dès que les incitations fiscales ont été supprimées, le logement social a été boudé par les promoteurs parce qu'il ne dégageait pas suffisamment de profit. L'étude a révélé une étroite corrélation entre les incitations fiscales et la production du logement social. C'est un dispositif qui marche, qu'il faut consolider et améliorer. Les promoteurs doivent continuer à produire et à lutter contre le déficit en logements. Nous avons confié l'étude à un cabinet spécialisé pour décortiquer les 40 mesures fiscales concernant l'immobilier, surtout le logement social, et savoir qui profite des différents avantages. - F. N. H. : Quel est votre avis sur les propositions de la Loi de Finances 2013 concernant le logement pour la classe moyenne ? - Y. I. M. : A l'instar de ce qui a été fait pour le logement social, nous avons pensé à un dispositif incitatif pour la classe moyenne qui aura au moins les mêmes conséquences et le même succès que le premier. Notre proposition a été nettement en déphasage avec ce qu'a dévoilé la Loi de Finances 2013 qui parle d'un logement entre 100 et 150 m2 pour le prix d'un logement de 500 m2 qui est irréaliste et irréalisable. Le produit pour classes moyennes risque de ne pas attirer beaucoup de promoteurs. Seul Al Omrane peut s'attaquer à ces conditions au logement moyen standing, et encore il doit bénéficier d'un foncier de l'Etat à un bas coût. - F. N. H. : Mais pourquoi votre proposition n'a pas séduit ? - Y. I. M. : Il faut rappeler que parmi les caractéristiques retenues pour ce type de logements, la FNPI a insisté sur le prix de vente qu'elle a fixé à 6.000 DH le m2 hors taxe, soit un prix global de 480.000 DH pour un logement de 80 mètres carrés. Nous avons fait nos simulations pour les catégories de personnes dont le revenu ne dépasse pas 15.000 DH, pour connaître la capacité de remboursement. La superficie arrêtée est également sur la base des demandes de cette classe qui doit nécessairement être supérieure à celle du logement social, mais il faut, par la même occasion, avoir une offre-produit permettant d'assurer une certaine marge aux promoteurs, sinon la formule n'aura aucun sens. Mais il paraît que les pouvoirs publics, notamment le ministère des Finances et celui de l'Habitat, ont un avis différent.