Le Maroc à la 54ème place dans l'utilisation d'Internet par les partis politiques dans leurs campagnes et la mobilisation des électeurs. Et 57ème en terme de retombées économiques. Le Maroc occupe la 10ème place en Afrique dans le Web Index de la World Wide Web Foundation et la 50ème place sur les 61 pays de la liste. Bien loin derrière la Tunisie qui prend la première place dans le classement par région et la 30ème au classement général. Bien qu'elle ait connu un déclin au cours des cinq dernières années en termes d'infrastructures institutionnelles et des communications, la Tunisie a fait des progrès importants dans l'amélioration de l'accès et de la qualité du contenu du web. En 2007, par exemple, seulement 17% de la population tunisienne utilisaient le web, aujourd'hui ce chiffre est passé à 39%. L'Afrique du Sud occupe la 2ème place au niveau régional, suivie de l'Egypte et de l'ile Maurice. Le Kenya se tient à la première place en termes de retombées économiques de l'utilisation d'Internet, mais se classe 5ème dans la région en général. Notons qu'on terme de nombre d'utilisateurs, le Maroc est classé 2ème en Afrique. Au niveau mondial, le Royaume est dans une situation peu flatteuse. L'indice le classe à la 50ème place sur 61 pays étudiés avec un score global de 19,39, devancé par des pays moins développés tels l'Ouganda (49ème) ou le Sénégal (46ème). Dans une interview accordée à la BBC, Tim Bernerts-Lee, président du Word Wide Web Consortium, estime qu'en «mettant un coup de projecteur sur les barrières contre le web pour tous, l'Index est un outil puissant pour permettre aux individus, aux gouvernements et aux organisations d'améliorer leurs sociétés». En ce qui concerne le Maroc, Internet est un outil de communication très prisé par tous les utilisateurs du Web, comme le prouve le score élevé de l'impact du web sur la communication (45,75 sur 100). Par ailleurs, les autres scores attribués au Maroc pour l'impact de l'utilisation d'Internet sur le plan économique, social ou encore politique, sont très mitigés. Le Web contribue ainsi à hauteur de 13,82% dans l'influence sur l'opinion et les orientations politiques des Marocains, à 16,91% dans le développement économique du pays et représente 33,86% des facteurs favorisant une cohésion sociale. Mais en analysant ces chiffres de plus près, on déduit que les Marocains n'utilisent pas Internet intelligemment. Selon les derniers chiffres de l'ANRT, 83% des personnes interviewées utilisent Internet pour accéder à leurs comptes Facebook, 81% pour la messagerie instantanée (MSN, Google Talk..) et seulement 23,25% (indicateur Web Index) des internautes surfent sur la toile pour lire. Est-ce que plus le revenu est élevé, plus les avantages de l'Internet sont utilisés dans un pays? La World Wide Web Foundation a effectué une comparaison des pays étudiés sur la base d'une simple corrélation entre le PIB par habitant et le score de ces pays obtenu dans le Web Index. Dans l'ensemble, la corrélation est très serrée. En pratique, cela signifie que les différences absolues entre les notations étaient petites. Les pays qui se sont démarqués en sous-performant l'indice relatif au niveau de leur PIB par habitant sont : le Qatar (le pays le plus riche dans la liste des pays étudiés mais classé à la 21ème place dans le Web Index) ou encore la Namibie et le Maroc (41ème au niveau du PIB par habitant vs 50ème au Web Index). D'autre part, plusieurs pays moins riches surperforment l'indice relatif au PIB par habitant comme les Philippines et d'autres plus riches et plus développés tels que les Etats-Unis. La raison de cette hétérogénéité et de ces écarts pourrait être retracée dans le cadre des composantes et des indicateurs sous-jacents de l'indice. Par exemple, dans le cas du Qatar, le score est très faible en ce qui concerne l'impact politique de l'utilisation d'Internet ou encore la qualité du contenu visualisé par les internautes.