Un PNB en hausse de 8,7%. Le coût du risque en hausse de 50%. L'épargne collectée dépasse la barre des 300 milliards de DH. Attijariwafa bank affiche un résultat net part du groupe de 2,3 milliards de DH au titre du premier semestre 2012, contre un bénéfice de 2,2 milliards pour la même période de 2011. Soit une hausse de 4,3% d'un semestre à l'autre. Les fonds propres de la banque passent à 33,2 milliards de Dirhams, en hausse de 16,8% par rapport à juin 2011. Les salariés du groupe ont participé à cette amélioration des fonds propres en souscrivant à une augmentation de capital de 2 milliards de DH pour porter leur participation au capital à 5,15%, le plus haut niveau de participation des salariés au capital d'une société cotée, selon le management. D'autre part, l'activité commerciale s'améliore et les banques africaines contribuent plus activement à la performance du groupe. Le management de la banque qualifie ses réalisations de «performances remarquables dans un environnement marqué par l'intensification de la crise économique en Europe et le ralentissement de la croissance au Maroc et dans les autres pays de présence». Il est vrai que l'activité commerciale se porte bien dans la plupart des entités du groupe. Le revenu total s'améliore ainsi de 9,4% à 8,7 milliards de dirhams. Les activités banques Maroc, Europe et zone offshore (BMET) contribuent à hauteur de 12,8% dans le PNB consolidé, tandis que les filiales africaines, après une période d'instabilité politique dans certaines régions, reprennent une activité normale. Les activités banque de détail à l'international (BDI) contribuent ainsi à 2,1 milliards de dirhams dans le PNB total. Soit une augmentation de leurs contributions de 12,7%. Interrogé au sujet des troubles géopolitiques en Afrique, le président du groupe Attijariwafa bank se dit confiant et qualifie les troubles d'histoire ancienne. Il s'est également félicité de l'expérience acquise par le groupe et ses employés après les troubles qui ont conduit à la fermeture de quelques agences. «Aujourd'hui, l'activité a repris normalement et ce n'est pas facile de fermer une banque et de la relancer ensuite. C'est un métier à part», s'exprimait fièrement Mohamed El Kettani, président d'Attijariwafa bank, lors de la conférence de presse organisée dernièrement au siège de la banque. Le coût du risque se monte quant à lui à 593 millions de dirhams, en hausse de 49% par rapport aux 396 millions des six premiers mois de 2011. Le poste ayant contribué le plus à cette hausse du coût du risque est celui des provisions pour dépréciation des prêts et créances qui s'élèvent à 712 millions de dirhams, contre 412 millions au premier semestre 2011. Une hausse de 72,5% que le management explique en partie par l'imputation des provisions de l'intégralité des créances des agences africaines au premier semestre de cette année. A ce titre, Ismail Douiri, responsable du pôle finances, technologie et opérations, précise : «La majorité de nos clients au Mali sont des fonctionnaires, nos crédits sur place continuent d'être remboursés normalement, mais nous avons décidé de provisionner l'intégralité des crédits contractés dans les agences touchées par le conflit». D'autre part, le niveau de provisionnement est également expliqué par la politique de gestion de risque rigoureuse appliquée par la banque à l'ensemble de ces activités. Quant au financement de l'économie nationale et des pays ciblés par le groupe, la banque a distribué au titre de ce semestre 249 millions de dirhams de crédits, en hausse de 14,1% par rapport au premier semestre 2011. 17,6% de ces crédits ont été distribués à l'international. A ce sujet, le président du groupe souligne que «nous jouons pleinement notre rôle d'accompagnateur de l'économie nationale en consolidant notre position de premier financeur de l'économie». Pour financer les crédits distribués, la banque dispose d'un peu plus de 300 milliards de dirhams d'épargne collectée. Le ratio brut dépôts/crédits s'établit à 1,2 au titre du premier semestre, au même niveau que le premier semestre 2011. Malgré cette assise confortable, Attijariwafa bank a émis 4,95 milliards de dirhams de certificats de dépôt au cours des six premiers mois de l'année pour un encours total de 10,84 milliards de dirhams. Les taux sont compris entre 3,55% et 4,90% à des maturités comprises entre 12 mois et 6 ans. Cet endettement à court terme permet à la banque de faire jouer l'effet de levier financier pour ces actionnaires tout en diversifiant ses sources de financement. Par A. H. (stagiaire) L'Afrique toujours dans le collimateur En marge de la conférence, le président d'Attijariwafa bank a nié tout rapprochement avec l'Union togolaise des banques. Nuance toutefois, car le Togo a été le premier pays cité en répondant à un journaliste qui interrogeait sur les pays cibles qui intéressent actuellement la banque. Les autres pays cités par le président sont le Bénin et le Niger.